Israël possède trois grandes écoles de mode et de design : « Betsalel » à Jérusalem, l’école de la « Wizo » à Haifa et « Shenkar » à Ramat Gan. Dotée d’une notoriété mondiale, cette dernière a formé de grands noms de la mode. Créée en 1970, l’école est classée en 20e position parmi les meilleurs établissements de mode et de design à travers le monde par l’organisation mondiale des écoles de mode.
Produit par Motty Reif, producteur de la Fashion week de Tel-Aviv depuis 2011, l’évènement est une institution qui marque l’aboutissement de quatre années d’études. A l’issue de la soirée le meilleur étudiant reçoit le «Fini Leitersdorf award» accompagné d’un chèque de 50 000 dollars. Cette année Kobi Halperin, designer pour Eli Saab et président du jury, a remis le prix à Dana Cohen. 1.500 personnes ont fait le déplacement du monde entier pour découvrir ces nouveaux talents: des hommes et des femmes d’affaires mais aussi des designers de renommée internationale qui ont fait la réputation de Shenkar. Etaient présents Gideon Oberson, ancien directeur artistique pour «Gottex», Dorin Frankfurt, des artistes comme Stella Amar – ancienne muse de Gaultier – et aussi des mannequins, comme Natali Eydelman, (qui officie chez Balenciaga, Chanel entre autres) et qui s’est prêtée au jeu en défilant pour les jeunes designers. En moins de 70 ans, Shenkar s’est imposé comme un établissement incontournable dans la fashion sphère.
«Ne jamais abandonner, essayer, réaliser ses rêves parce qu’à la fin on réussit toujours» Menashe Ben Yosef, chef designer chez Hunter – promo Shenkar 2006
Dirigée par l’ancienne ministre de l’Education Youli Tamir, l’école comprend 7 départements d’études dédiés à une discipline artistique. De la section mode à celle consacrée aux nouvelles technologies, les étudiants échangent et collaborent sur de nombreux projets. Léa Perez Recanati, directrice du département design et mode depuis 2006, tient à laisser les élèves exprimer leurs émotions. La créativité est ici une religion, dictée par la rigueur technique. Pari réussi, pour l’équipe pédagogique.
Ainsi Alon Livné est un tout jeune créateur qui fait déjà des émules auprès des stars : Beyonce, les sœurs Kardashian ou Paris Hilton sont des inconditionnelles. Il est loin d’être le seul. Avashlom Gur est à l’origine de la fameuse robe en viande de Lady Gaga et Menashe Ben-Yosef est chef designer chez « Hunter », les fameuses bottes anglaises en caoutchouc, adoptées par Kate Moss, Kate Middleton ou Jessica Parker. Mais Shenkar c’est un état d’esprit situé dans une zone de conflits et cette particularité participe de la spécificité de l’institution.
A l’instar de Tal Drori, co-fondatrice de la marque d’accessoires «Collect’» et ancienne de Shenkar, «la mode doit être envisagée comme un pont entre les peuples et les religions». Seul le talent compte, ainsi Naim K. Qasim, un jeune arabe, a suivi la formation avec brio (promo 2001), travaillé à New York et en Italie avant de retourner dans son village afin d’y tenter d’apporter sa vision du monde et de la mode.
ENJEUX ET DÉFIS POUR L’AVENIR
Au-delà de la guerre, l’industrie de la mode et du textile en Israël doit faire face à de nombreuses problématiques : absence de showroom, d’organisations du textile et de la mode, manque de budget alloué à ce secteur professionnel. Pour autant, sa directrice ne se décourage pas. Elle est une femme influente et met tout en œuvre pour faire changer les choses. Le plus important pour elle est qu’une fois leur diplôme en poche, ses élèves possèdent la technique sans être dépossédés de leur rêves.
D’après Daria Soussan
http://www.israelvalley.com/
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