Le Figaro est en mesure d’affirmer que pas moins de quatre unités des forces mobiles (CRS et gendarmes mobiles) seront dépêchées en renfort jeudi à Paris. Ce qui représente plus de 300 policiers et gendarmes de plus ce jour-là, soit un quasi doublement du dispositif classique élaboré par les unités dépendant des commissariats locaux. La Direction de l’Ordre public et de la circulation (DOPC), rattachée au nouveau préfet de police, Michel Cadot, est activement mobilisée également, malgré l’inévitable baisse des effectifs dans les services au mois d’août.
Un sujet sensible après
les émeutes de Sarcelles
Un policier d’état-major déclare que les unités mobiles en surplus seront réparties à raison d’une le matin, deux l’après-midi et une le soir. Mais déjà, un haut responsable laisse filtrer que «le dispositif pourrait encore s’étoffer». Les autorités sont visiblement sous pression.
«Nous n’annulerons pas cette manifestation car ce serait donner raison aux plus radicaux», a martelé lundi le premier adjoint PS à la mairie de Paris, Bruno Julliard. Mais côté policier, une petite inquiétude pointe. «Est-il bien judicieux de maintenir ce type de rassemblement quand on voit ce qui s’est passé à Sarcelles l’été dernier; c’est assez sensible», commente un responsable national d’une organisation syndicale très bien implantée chez les CRS. L’un de se collègues renchérit: «Dans les milieux de la sécurité, tout le monde pense instantanément au climat d’antisémitisme qui avait mis cette ville du Val-d’Oise à feu et à sang en juillet 2014.»
Les forces de l’ordre, disciplinées, s’adapteront à l’événement. «En plus des unités des forces mobiles réquisitionnées, un dispositif de fonctionnaires en civil devrait être déployé sur le terrain pour parer à tout débordement, en exfiltrant les éventuels provocateurs», confie un gradé parisien qui assure également qu’«un filtrage discret pourrait être mis en place en périphérie des quais de Seine pour procéder à des contrôles ciblés sur des groupes à risques».
Des écoutes téléphoniques sont en place
En tout état de cause, l’association Capjpo-Europalestine (Coordination des appels pour une paix juste au Proche-Orient) a appelé à manifester «toute la journée» jeudi «si cet événement obscène (n’était) pas annulé», évoquant une «scandaleuse propagande» de l’«État terroriste» d’Israël sur les quais de Seine aménagés en plage. «Une diatribe virulente qui impose bien quelque mesure de vigilance», estime un commissaire de police de la P.P.
Dans l’ombre, la Direction du renseignement de la préfecture de police prend le pouls de la contestation sur les réseaux sociaux, très excités par le sujet. Le débat est très vif sur Twitter notamment avec le hashtag #TelAvivSurSeine. Des écoutes téléphoniques sont également en place, rendues d’autant plus faciles que la loi sur le Renseignement est votée.
Le ministre de l’Intérieur, Bernard Cazeneuve, n’a pas encore réagi. «C’est un sujet du domaine de la mairie de Paris», déclare-t-on dans son entourage. Ce qui n’empêche pas le premier flic de France de se tenir informé…
http://www.lefigaro.fr/actualite-france/2015/08/10/01016-20150810ARTFIG00196-tel-aviv-sur-seine-plus-de-300-policiers-et-gendarmes-en-renfort.php?utm_source=dlvr.it&utm_medium=twitter
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