Les actes antisémites : un bond de 84% en cinq mois (SPCJ)

Les actes antisémites ont augmenté de 84% entre janvier et mai par rapport aux cinq premiers mois de l’an dernier, et de 161% par rapport à la même période de 2013, a annoncé lundi le Service de protection de la communauté juive (SPCJ).
Le SPCJ est l’organisme qui veille à la protection des lieux communautaires juifs et recense uniquement, en lien avec le ministère de l’Intérieur, les actions et menaces antisémites ayant fait l’objet d’un dépôt de plainte ou de main courante.

AFP Patrick Hertzog
AFP Patrick Hertzog

Par conséquent ces chiffres « ne représentent que partiellement la réalité de l’antisémitisme sur le terrain », souligne le Conseil représentatif des institutions juives de France (Crif). « Rien ne semble arrêter la progression toujours plus spectaculaire de l’antisémitisme en France qui atteint aujourd’hui des sommets révoltants », estime l’instance dans un communiqué.
De janvier à mai, 508 actes antisémites, dont les quatre assassinats commis le 9 janvier par Amédy Coulibaly à l’Hyper Cacher de la Porte de Vincennes où 28 personnes ont été prises en otage, ont été recensés, précise le SPCJ sur sa page Facebook, sous le titre « 2015: l’antisémitisme a encore tué en France ». Il y en avait eu 276 en 2014 et 195 en 2013 au cours de la même période.
La catégorie « actions violentes » (attentat, homicide, incendie, dégradation, vandalisme…) affiche une hausse de 59% par rapport aux mêmes mois de 2014, et de 124% si on prend en compte cette période en 2013.
Les « menaces » (propos, tract, courrier, inscription, etc.) progressent plus encore (+94% par rapport à 2014, +174% comparativement à 2013).
« Cette très nette dégradation n’est malheureusement pas une surprise pour le Crif. L’antisémitisme de notre pays bénéficie en effet de leviers toujours aussi efficaces, grâce notamment à internet, principal facteur de propagation des idées antisémites dans l’opinion publique, mais aussi à l’impunité récurrentes dont bénéficie un certain nombre d’antisémites notoires », affirme le conseil.
Le nombre des actes antisémites avait doublé (+101%) en France en 2014 par rapport à 2013, avec une hausse des violences cette fois plus marquée que celle des menaces.
Le gouvernement a présenté mi-avril un plan de lutte contre le racisme et l’antisémitisme, doté de 100 millions d’euros en trois ans, pour faire face à la hausse « insupportable » des actes de haine.
Le Crif demande à l’exécutif d’aller plus loin en revoyant « le statut juridique des réseaux sociaux agissant en France (Twitter, YouTube, Facebook, Google) afin de les mettre civilement et pénalement face à leurs responsabilités ».
L’instance communautaire « dénonce par ailleurs la montée en puissance des mouvements appelant au boycott des produits israéliens qui ont servi de camouflage à des campagnes notoirement antisémites renforçant l’ostracisation des Juifs de France », estimés à un demi-million.
AFP

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