Bordeaux : Trois "Justes parmi les Nations" reconnus

Trois Bordelais ont été officiellement reconnus lundi par Israël « Justes parmi les Nations » à titre posthume, pour avoir sauvé de la Gestapo et des Nazis le grand rabbin de Bordeaux Joseph Cohen et son épouse en 1943.

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L’ambassadeur d’Israël, Yossi Gal (à gauche), a remis la médaille de « Justes parmi les Nations » à Jean-Pierre Fabre, fils de Susanne et Fernand Fabre. Photo AFP/Mehdi Fedouach

Marcelle Larrigaudière, qui n’a pas de descendance, et Suzon et Fernand Favre , à travers leur fils, ont été honorés lors d’une cérémonie à l’Hôtel de ville présidée par le maire Alain Juppé, en présence de l’ambassadeur d’israël en France, Yossi Gal.
Pour le maire de Bordeaux, la remise de cette médaille « contribue à restaurer l’Histoire dans sa vérité ».
En décembre 1943, le grand rabbin Joseph Cohen (1876-1976) échappait de peu à l’arrestation à son domicile par la Gestapo. Il était alors recueilli par Marcelle Larrigaudière chez elle, le temps pour son épouse Léa, hospitalisée à Bordeaux, de pouvoir le rejoindre. « Entrez, je donnerais ma vie pour vous »,lui a dit son hôtesse, selon un témoignage lu à la cérémonie.
Le couple Cohen, ainsi que leur fille Hélène et leur fils Michel, alors dans la Résistance, étaient ensuite hébergés chez le couple Suzon et Fernand Favre . Ce dernier s’occupa de faire conduire le rabbin et son épouse en Zone Libre, où ils restèrent jusqu’à la Libération.
« Les noms de ces Justes seront désormais gravés à Jérusalem et à Paris, au mémorial de la Shoah », a rappelé Pierre-François Veil, président du comité français Yad Vashem, également présent lundi.

LE RABBIN COHEN ET MAURICE PAPON

Le cas du rabbin Cohen avait été évoqué au procès en 1997-98 de Maurice Papon , condamné à 10 ans de prison pour « complicité de crimes contre l’humanité » lorsqu’il était secrétaire général de la préfecture de Gironde, en charge des questions Juives. Les descendants du rabbin avaient notamment contesté une version avancée par Papon, selon laquelle il aurait contribué à mettre en sécurité, via l’archevêché, le rabbin qui faisait alors l’objet de menaces.

ILS ONT SAUVÉ LA DIGNITÉ DE L’HUMANITE

Depuis la création de la commission des « Justes » en 1963, l’Institut de la Shoah Yad Vashem a remis cette récompense, la plus haute distinction civile d’israël, à plus de 25.600 personnes à travers le monde, dont plus de 3.800 en France et 46 en Gironde.
Ces non-juifs ont, au péril de leur vie, aidé des Juifs persécutés par l’occupant nazi. « Par leurs actes, les Justes n’ont pas seulement sauvé des innocents, ils ont sauvé la dignité de l’Humanité », a déclaré l’ambassadeur d’Israël.
Avec AFP

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