Juliette Greco en concert à Tel Aviv : un narratif antisémite devient vérité, par Victor Perez

C’est « Une grande tristesse de vous voir conclure une si magnifique carrière par ce qui, plus qu’une erreur, est une faute, morale et politique ». C’est le constat (1) adressé à Juliette Gréco, qui donne un concert à Tel-Aviv le quatre mai prochain, par une obscure porte-parole de l’association « Sortir du Colonialisme » et membre de la campagne « Boycott – Désinvestissement – Sanctions » France. Ce bilan s’adossant, évidemment, sur une conduite israélienne ‘’condamnable’’, condamnée et ‘’sans appel’’.

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Juliette Gréco à Paris, le 22 novembre 2013 (P. KOVARIK/AFP).

 
Un procès construit autour et à partir d’un narratif mensonger inversant les rôles de victimes et d’agresseurs, voire concevant une société israélienne qui ne peut que perturber chacun.
« Selon les Nations Unies, Israël a assassiné l’été 2014 plus de 2.200 personnes à Gaza, plus de 500 enfants selon l’Unicef ».
Quid des milliers de roquettes tirées sur les civils israéliens ? Quid du nombre de terroristes éliminés et contenus dans le chiffre annoncé ? Quid de l’intention affichée par le gouvernement israélien et Tsahal de minimiser les dégâts collatéraux, volonté avérée que nul ne peut nier ? Et enfin, quid de l’agression établie du Hamas et du Djihad islamique envers les civils israéliens en cet été 2014 ?
Au nom de quoi tous ces renseignements sont tus à l’artiste ? Quelles raisons impliquent une analyse éliminant d’emblée ce qui justifie la réaction israélienne ?
Y-a-t’il une autre déduction que la haine du peuple juif ?
« Ainsi, ni la nature profondément raciste de cet État, ni l’ethnocide pratiqué, ni la violence de l’occupation ne vous semblent des raisons suffisantes pour ne pas l’honorer par votre présence ».
« Racisme » ? Quid, entre tant d’autres musulmans israéliens, de l’honneur fait récemment à Lucy Aharish (2),  journaliste arabo-israélienne ayant allumé l’un des douze flambeaux débutant la cérémonie officielle du soixante-septième anniversaire de l’indépendance de l’Etat d’Israël ?
« Ethnocide » ? Quid de la chaîne nationale israélienne diffusant divers programmes pour la minorité musulmane du pays ?
« Violence de l’occupation » ? Quid de la bestialité du ‘’peuple palestinien’’ refusant à ce jour toute reconnaissance du droit à l’autodétermination du peuple juif sur une partie de la terre ancestrale ? Quid, par ailleurs, de son manque de passé sur ce même territoire, confirmant ainsi son invention afin de devenir une arme devant légitimer l’éradication de l’Etat d’Israël, seul refuge du peuple juif ?
« (…) vous jouerez devant un public ségrégué, que plusieurs millions de Palestiniens, sous le contrôle militaire d’Israël ne pourront pas assister à votre concert ».
Les ‘’Palestiniens’’ ont-ils portes ouvertes dans l’état souverain israélien ? De quel droit se prévalent ces ongs antisémites pour certifier une telle ‘’ségrégation’’ ?
 « (…) le projet politique du gouvernement de Netanyahou et Lieberman a pour unique objectif de transformer Israël en un État ethniquement et religieusement pur ». Quid de l’indication de la véracité de cette affirmation ?
Au-delà de la lecture de cette pitoyable lettre ouverte adressée à Juliette Gréco qui révulsera tout ignorant du conflit, c’est la confirmation d’un antisémitisme vivace autour de la planète qu’il faut conclure. Tout quidam connaissant la stricte réalité sur place ne doutera plus que c’est l’antisémitisme qui mène les ‘’protecteurs’’ des ‘’Palestiniens’’. Une haine des Juifs qui va jusqu’à créer un narratif mensonger afin d’accroître les raisons de les haïr et, ainsi, légitimer l’éradication de leur pays.
Juliette Gréco refuse de céder à cette animosité systématique. C’est tout à son honneur. Peu de politiques français, pour ne parler que de ceux-ci, l’égalent !
Victor PEREZ ©
http://victor-perez.blogspot.co.il/2015/04/lorsquun-narratif-antisemite-devient.html
Liens :
(1) : http://leplus.nouvelobs.com/contribution/1359157-juliette-greco-donne-un-concert-en-israel-une-faute-morale-et-politique.html
(2) : https://www.youtube.com/watch?v=-JBXLiXTMac

Juliette Gréco donne un concert en Israël :

une faute morale et politique

 
Chère Juliette Gréco,
C’est avec beaucoup d’émotion que je me permets d’écrire à la femme libre, la belle et immense artiste que vous êtes, que j’aime et que j’admire. C’est aussi avec étonnement et amertume que j’apprends votre décision de maintenir votre concert prévu le 4 mai en Israël dans le cadre de votre tournée d’adieux.
Une grande tristesse de vous voir conclure une si magnifique carrière par ce qui, plus qu’une erreur, est une faute, morale et politique.

2.200 personnes ont été tuées à Gaza

Cet été, de très nombreuses manifestations ont réuni des millions de personnes à travers le monde pour se tenir aux côtés de la population de Gaza martyrisée, pour dénoncer l’entêtement du gouvernement israélien à poursuivre une politique criminelle, avec le soutien d’une autoproclamée « communauté internationale ».
Selon les Nations Unies, Israël a assassiné l’été 2014 plus de 2.200 personnes à Gaza, plus de 500 enfants selon l’Unicef.
Je ne veux pas croire que la femme indépendante que vous êtes puisse à ce point tomber dans le piège de la propagande israélienne en acceptant de vous produire en Israël, cautionnant ainsi malgré vous ce que les dirigeants de ce pays attendent de vous, leur offrant une occasion revée de légitimer leur agissements meurtriers.
Ainsi, ni la nature profondément raciste de cet État, ni l’ethnocide pratiqué, ni la violence de l’occupation ne vous semblent des raisons suffisantes pour ne pas l’honorer par votre présence.

Une situation d’apartheid

Votre intention annoncée de promouvoir le dialogue est certes généreuse, mais quand toute tentative de dialogue se transforme en demande de reddition, peut on encore y croire ? Comment imaginer un échange équilibré quand il y a agresseur et agressé.
Auriez-vous accordé un temps de parole égal à une victime de la barbarie d’où qu’elle vienne et à son tortionnaire ? Juliette Gréco, ce que vous qualifiez de dialogue semble malheureusement s’apparenter au mieux à de la naïveté, sinon de la compromission.
Dire que le boycott ne sert pas à grand chose est une insulte aux militant-e-s anti apartheid qui ont appliqué cette forme de résistance active et pacifique pour abattre le régime totalitaire de ségrégation en Afrique du Sud, tout en supportant la violence brutale de la répression.
C’est le peuple palestinien opprimé lui même, un peuple en lutte pour sa liberté qui, dans un appel au boycott culturel d’Israël lancé en 2004, demande aux artistes du monde entier dont vous faites partie de refuser de normaliser par des concerts en Israël une situation d’apartheid.

Une insulte à ceux qui militent

pour une société plus juste

C’est également une insulte aux trop peu nombreux citoyens et citoyennes israélien-ne-s, qui militent pour une société plus juste, au mépris de leur propre liberté, comme ces jeunes déserteurs qui forcent le respect en refusant de porter les armes en territoire occupé.
Des citoyens israéliens pour le boycott, « Boycott From Within » (boycott de l’intérieur), viennent de publier sur leur site une lettre à votre attention où ils vous rappellent notamment que vous jouerez devant un public ségrégué, que plusieurs millions de Palestiniens, sous le contrôle militaire d’Israël ne pourront pas assister à votre concert.
Boycott que vous pratiquez pourtant vous même en refusant d’aller chanter dans les villes FN, ce dont nous ne pouvons que vous féliciter. Juliette Gréco, l’extrême droite est pourtant la même, quelque soit la langue qu’elle parle.
Seriez-vous moins critique que le quotidien israélien « Haaretz », qui ose s’indigner du fait que le projet politique du gouvernement de Netanhyaou et Lieberman a pour unique objectif de transformer Israël en un État ethniquement et religieusement pur ?

Votre place est aux côtés des peuples en lutte

Juliette Gréco, en allant jouer en Israël aujourd’hui comme si de rien n’était, c’est permettre, à votre corps défendant, que ça continue, et ça, je ne peux pas l’imaginer.
Votre place est aux côtés de celles et ceux qui affirment courageusement leur solidarité avec les peuples en lutte. Où serait le courage à se rendre dans une puissance coloniale – la plus longue occupation militaire de ce XXIe siècle – forte, surarmée, sans aucun scrupule à utiliser les artistes pour légitimer une politique de séparation, à faire comme si l’art était totalement déconnecté des sinistres réalités.
Juliette Gréco, ne leur faites pas ce cadeau.
http://m.leplus.nouvelobs.com/contribution/1359157-juliette-greco-donne-un-concert-en-israel-une-faute-morale-et-politique.html#null

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