Le film allemand « Le Labyrinthe du silence », sur le procès de responsables du camp d’Auschwitz dans les années 60, figure parmi les sorties de mercredi au cinéma.
« Le Labyrinthe du silence » de Giulio Ricciarelli raconte le procès de Francfort ou second procès d’Auschwitz, qui s’est déroulé entre 1963 et 1965 contre d’anciens SS ayant servi dans le camp.
Prix du jury au festival du film d’Histoire de Pessac, ce film sort alors que se déroule depuis mardi en Allemagne le procès d’Oskar Gröning, l’ancien comptable d’Auschwitz, qui pourrait être le dernier d’un ancien nazi, soixante-dix ans après la libération des camps de concentration.
Le film, qui commence en 1958, met en scène un jeune procureur (Alexander Fehling, vu dans « Inglourious Basterds »), imaginé à partir des trois procureurs chargés de l’enquête à l’époque.
Ayant découvert des pièces essentielles permettant l’ouverture d’un procès, il va se lancer en quête de vérité, malgré l’hostilité à laquelle il fait face dans une Allemagne désireuse d’aller de l’avant.
« Je ne connaissais pas cette ambiance de l’époque, et la façon dont toute la société allemande essayait d’oublier et de ne pas parler de ce chapitre de l’Histoire », a raconté le réalisateur et acteur germano-italien, dont c’est le premier long métrage.
« J’avais du mal à croire qu’autant d’Allemands, dans les années 50, n’aient jamais entendu parler d’Auschwitz », dit-il: « En réalité, durant les années qui suivirent la fin de la guerre, ce sujet n’a quasiment pas été traité ».
– « Le Tournoi » d’Elodie Namer raconte l’histoire de Cal (Michelangelo Passaniti), un champion d’échecs enfermé dans un hôtel à Budapest pour un tournoi, qui se noie dans les paris avec ses amis et sa compagne Lou, Interprétée par l’actrice montante Lou de Laâge (nommée cette année aux César comme meilleur espoir féminin pour « Respire » de Mélanie Laurent). Mais sa routine va être perturbée avec l’arrivée d’un adversaire inattendu.
« Quand j’ai rencontré des joueurs d’échecs, je me suis dit qu’il y avait vraiment dans leur monde leur manière de fonctionner, un terrain cinématographique complètement inexploré », souligne la réalisatrice, par ailleurs scénariste de télévision, formée à l’atelier scénario de la Femis.
« Les échecs ont souvent été traités sous deux axes : la folie ou l’angle de la Guerre Froide (…). Mais le côté clan, le côté jeunes joueurs, le côté fête n’avait pas été traité », a-t-elle déclaré.
La réalisatrice, qui montre l’univers des joueurs d’échecs comme une tribu de combattants avec ses codes propres, a appris ce jeu pendant six mois puis disputé des tournois pour s’immerger.
Pour rendre les échecs cinématographique, la cinéaste, qui a travaillé avec le chef opérateur de « Party girl », a décidé de filmer différemment chaque partie, et de ne jamais montrer les échiquiers, mais de se concentrer sur les énergies circulant entre les personnages.
« J’avais envie que ce soit pop, glamour », dit-elle, confiant s’être inspirée de l’univers de la boxe et du cinéma américain des années 50-60 et 70.
La musique, électronique au départ, puis plus organique au fur et à mesure que le personnage s’humanise, est également très présente pour « montrer son évolution intérieure », ajoute-t-elle
Sophie Laubie
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