Hatikva, un exemple de Thora vivante, par José Boublil

Ce soir notre Rav est venu face au kotel , pour prier les airs de fête, faire son dvar Thora , chanter l’Hatikva comme chaque année.
Klagemauer
Rav Ouri cherki a fini son dernier jour de deuil de la semaine de son fils en même temps que le Yom Hazikarone, souvenir des soldats tombés au front depuis 1948 , souvenir de ceux arrachés à la vie par la haine terroriste comme ce prince d’Israël, notre « petit frère » Shalom Yohai Cherki.
Notre Rav a eu cette force immense de surmonter sa douleur, et de dire des mots d’espoir à une assemblée venue prier pour remercier la création de l’Etat juif.
Que voulez-vous ajouter à cette leçon de sionisme, d’amour d’Eretz Israel, et de Am Israel ? Sur ma chaise fragile, mes larmes coulaient sans bruit. Je ressentais un amour sans limite pour cette famille dont la dignité et la force dépassait l’entendement.
Mais le Rav lui était là pour affirmer l’attente de la Gueoula: l’an prochain à Jérusalem.
Il n’avait pas la « faiblesse » de pleurer.

2.000 JUIFS DE FRANCE PRIAIENT

Près de 2000 juifs de France priaient comme à chaque anniversaire de l’Etat d’Israël.
Un mélange des genres qui est doux à nos yeux. Des jeunes en « madims », habits de lumière de Tsahal, et leurs parents. Des tout petits qui restent collés aux aînés, grelottant d’un froid de circonstance ; de jolis drapeaux bleu et blanc entre leurs doigts fragiles.
Et de vieux sages, ou moins sages, sous de longues barbes blanches entonnant l’Hymne d’Israël puis le Hallel, pour préparer les airs prochains de la délivrance.
On entendait de l’autre côté de la barrière les femmes prier également à l’unisson.
On nous dit que pour étudier la Halakha, la loi juive, l’une des manières les plus efficaces est de suivre l’exemple de nos maîtres, leur comportement.
Je dois avouer que ce soir cette exemplarité a dépassé pour moi tout ce que j’avais imaginé d’un homme de Thora. Lorsque j’ai vu des proches perdre un fils, qu’Hachem nous préserve, il n’y a eu qu’un anéantissement . L’enfant a laissé sur place, sur cette terre, que des parents mort-vivant. J’ai pu voir avec une immense tristesse cette douleur insupportable.
Un besoin de révolte. De crier, hurler, sans fin. Chacun ensuite essaye d’exprimer cette révolte à sa manière. Mais plus aucun ne survit vraiment.
Que dire de cela ? Rien. Qui peut même imaginer qu’après 1000 ans de vie sur terre, ils aient retrouvé le sourire ?

UNE LEÇON DE VIE

Rav Cherki n’est peut-être pas tout-à-fait un homme. Serait-il un ange ? Certes pas.
Au fond, en voyant arriver, une année de plus, son ami Rav Ben Yshai, qui a connu le même sort, celui de perdre une fille et des petits-enfants à cause d’assassins palestiniens, et de l’entendre lui aussi avec ce sourire d’une géoula -délivrance- attendue , je comprends que la vraie Thora est entre les mains de ces maîtres. Une Thora de vie, qui arrive même à donner une force inouïe pour surmonter les douleurs implacables, les tortures barbares de ces arrachements d’enfants.
Je prie pour que cet enseignement reste pour tous théorique. Nous avons pris ce soir une leçon de vie, probablement pour bien des sujets. Une leçon d’engagement dans la Thora qui efface tout ce qui plait moins dans les milieux religieux superficiels.
Là, c’est un enseignement qui vient directement d’Avraham Avinou qui va pour sacrifier son fils avec confiance en Dieu. L’enseignement d’Aaron qui reste droit sur ses jambes après avoir perdu ses deux fils. Rav Cherki , son ami Rav Ben Yshai,
des exemples qui donnent au Kahal -la communauté- espoir en l’avenir ; celui du peuple, de la nation juive ; espoir de la reconstruction imminente du Temple dans la paix, et pour l’éternité.
José Boublil

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