Trois mois après les attentats de Paris, Manuel Valls dévoile vendredi un « plan de lutte contre le racisme et l’antisémitisme », dont les associations attendent beaucoup .
Le plan, qui vise à répondre aux inquiétudes et au sentiment d’insécurité d’une partie de la population, s’inscrit dans la lignée des annonces faites depuis les attentats de janvier, avec plusieurs volets, notamment juridique, pédagogique et numérique, a-t-on appris de sources proches du dossier.
Pour l’occasion, plusieurs ministres dont Christiane Taubira (Justice) et Najat Vallaud-Belkacem (Education nationale) doivent se rendre à Créteil,théâtre d’une violente agression à caractère antisémite en décembre, lorsqu’un couple avait été séquestré à son domicile, la jeune femme violée et leur appartement cambriolé.
Du côté des associations, on se félicite de la volonté affichée, avec la montée en puissance de la délégation interministérielle à la lutte contre le racisme et l’antisémitisme (Dilcra), désormais rattachée à Matignon et plus au ministère de l’Intérieur.
C’est la Dilcra qui doit lancer l’appel d’offres pour décerner le label.
« Grande Cause nationale », offrant aux associations sélectionnées un soutien public, notamment pour leurs campagnes de communication.
De ce point de vue le plan pourrait marquer une vraie avancée, avec un montant évoqué de 100 millions d’euros sur trois ans, dont une quarantaine pour les associations, selon une source proche du dossier.
Les associations déplorent régulièrement la raréfaction des subventions publiques, accélérée en période de crise.
Ce plan est annoncé alors que la France a connu une recrudescence des délits racistes: doublement des actes antisémites l’an dernier par rapport à2013, et plus d’actes antimusulmans depuis les attentats parisiens sur toute l’année 2014.
Le plan devrait effectivement comporter un volet pédagogique, avec des mesures venant compléter les annonces déjà faites sur la réserve citoyenne ou la « grande mobilisation sur les valeurs de la République ».
Sur le plan juridique, l’idée est de rendre les textes plus efficaces.
François Hollande avait déjà annoncé que des « sanctions plus rapides et plus efficaces » seraient prises, en souhaitant que « tout propos de haine, raciste,antisémite ou homophobe ne relève plus du droit de la presse mais du droit,pénal ».
Il avait également assuré que le caractère aggravant de la connotation antisémite d’un délit serait renforcée.
En ce qui concerne le numérique, des annonces aussi sont attendues, visant à agir avec plus de force auprès des acteurs d’internet, qu’il peut être difficile de mobiliser sur ces thématiques.
Avec AFP
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