Israël a multiplié les mises en garde contre l’accord sur le nucléaire iranien, agitant même la menace d’un recours à la force pour empêcher Téhéran de se doter de l’arme atomique, mais les experts estiment que ses options sont limitées.
M. Netanyahu n’a pas réagi immédiatement après l’annonce d’un accord cadre jeudi soir à Lausanne. Mais juste avant, il avait exigé que celui-ci « réduise considérablement » les capacités nucléaires de Téhéran qui doit « stopper son terrorisme et ses agressions ».
Israël a conçu une grande frustration à ne pas être associé à ces discussions qui, estime Yaacov Amidror, ancien conseiller à la sécurité nationale de M. Netanyahu, le concernent plus directement que les Etats-Unis.
Les Américains se sont employés à tenir les Israéliens à l’écart de crainte qu’ils n’essaient de saborder les discussions par des fuites.
JOUER LES CHIENS DE GARDE
Le ministre israélien des Renseignements, Youval Steinitz, a d’ores et déjà réaffirmé jeudi que toutes les options, y compris l’action militaire, étaient envisagées face à la menace d’un Iran doté de l’arme nucléaire. Il a assuré que son pays agirait dans les domaines de la diplomatie et du Renseignement, mais « si nous n’avons pas le choix, (…) l’option militaire est sur la table », a-t-il dit.
M. Netanyahu ne cesse de proclamer qu’Israël fera tout pour assurer sa sécurité.
« Le plus important, ce sera d’améliorer et d’investir dans les capacités militaires et le renseignement pour jouer les chiens de garde » et aboyer si l’Iran entreprend de produire la bombe.
SI L’IRAN TRICHAIT, CE SERAIT UNE AUTRE HISTOIRE
L’éventualité d’une attaque israélienne contre un site nucléaire iranien n’est pas à exclure, mais elle est très faible. Israël passerait pour celui qui menace la sécurité globale, juge M. Guzansky. Evidemment, si l’Iran trichait, « ce serait une autre histoire », ajoute-t-il. Mais, « si vous avez une option militaire crédible, l’Iran veillera à ne pas vous pousser à vous en servir », abonde M. Kuperwasser.
D’après M. Guzansky, Israël doit à présent obtenir des Etats-Unis des assurances selon lesquelles, « si les Etats-Unis détectent une violation iranienne de l’accord, il se passera X, Y, Z. Les Etats-Unis et Israël doivent s’entendre sur ce que sera X, Y, Z ».
Quoi qu’il en soit, selon Yoel Guzansky, la situation est « gagnant-gagnant » d’un point de vue intérieur pour M. Netanyahu: la menace iranienne fait l’objet de consensus national et il peut affirmer qu’il a tout fait pour tenter de la neutraliser, y compris en prenant le risque de tendre les relations avec l’allié américain.
Laurent Lozano
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