Trois sont veuves, l’une est musulmane, les deux autres juive et témoin de Jéhovah. La quatrième est catholique et vieille fille assumée: à l’affiche du théâtre Montparnasse, « Les Grandes Filles » réunissent quatre monstres sacrés de la comédie, Judith Magre en tête.
Toute une année, au rythme des saisons, du bal du 14 juillet à la rentrée des classes, ces voisines de quartier commentent en douze tableaux l’actualité du moment façon café du commerce, partageant leurs petits bobos dans une sorte de compétition, se querellant pour un rien mais partageant aussi les fous-rires.
Entre réelle amitié et postures de défiance, ces dames d’origine et de culture différentes s’aiment et se détestent dans un bel esprit oecuménique, à l’occasion d’échanges savoureux et irrévérencieux concoctés sur mesure par l’auteur de cette pièce inédite, Stéphane Guérin.
Autour de Judith Magre, très en forme au lendemain de ses 88 ans cet hiver, Jean-Paul Muel, le metteur en scène, a réuni trois complices idéales, partageant le même tempérament de jeu: l’iconoclaste Claire Nadeau, l’attendrissante Edith Scob et Geneviève Fontanel.
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« Nous sommes quatre connes qui ne disent que des conneries! », a résumé Judith Magre dans le Journal du Dimanche. « Ces quatre femmes un peu banales se retrouvent pour échanger sur la nature humaine en général, et la leur en particulier. Et se moquer gentiment les unes des autres! », renchérit Claire Nadeau.
Indignes à souhait quand elles jettent des cailloux sur des gamins bruyants ou échangent sur le meilleur papier-toilette et le régime idéal contre la constipation, toutes incarnent à la perfection des retraitées dynamiques, bien décidées à ne pas laisser prise au temps qui passe, et communiquant leur joie de vivre aux spectateurs.
AFP
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