C’est une chose pour Obama d’avoir un problème avec Netanyahu, mais il devrait au moins respecter les électeurs israéliens. Il est vrai, nous sommes un petit pays et nous avons besoin de nous entendre avec notre grand allié. Mais il doit aussi apprendre à s’habituer à vivre avec nous.
Le Premier ministre Benjamin Netanyahu a présenté ses excuses à la communauté arabe israélienne, lundi, et il avait raison de le faire.
Depuis la victoire du Likoud aux élections il y a une semaine, il semble que nous ayons perdu de vue les problèmes les plus importants, tels que les cours de l’immobilier et l’émergence du traité nucléaire avec l’Iran. Au lieu de cela, avec l’encouragement des médias, nous sommes passés aux conflits entre la Gauche et la Droite, entre Arabes et juifs, entre Juifs ashkénazes et Juifs séfarades . Nous avons même assisté à des combats entre des journalistes chevronnés sur ces questions. Alors que devons-nous faire dans une situation comme celle-ci ? Tout d’abord, nous avons besoin de nous calmer. Les excuses de Netanyahu sont précisément dans cet esprit.
Netanyahu sait qu’un Premier ministre dispose de beaucoup de privilèges, mais qu’il a beaucoup plus de devoirs.Un Premier ministre doit assurer la sécurité, le bien-être et, surtout, le calme. Cela signifie qu’il doit intervenir, en particulier après que ses commentaires de scrutin-(-que les citoyens arabes venaient aux urnes en masse et ont été transportés par autobus pour aller voter par des ONG de Gauche –) aient été pris comme pernicieux par les Arabes israéliens. Netanyahu a estimé qu’il faisait un point politique, pas du racisme. Cependant, il est difficile de dire que c’était élégamment formulé.
Question politique légitime
Ce n’est un secret pour personne de dire que la liste arabe commune inclut beaucoup de ceux qui ne sont pas –(comment peut-on dire cela habilement-?) « Sionistes ».
On peut supposer que ceux qui votent pour un parti qui compte la députée Hanin Zoabi ont tout fait pour que vous ne vous précipitiez pas aux urnes pour voter Likoud. Et c’est leur droit.
Dans cette réalité sensible, Benyamin Nétanyahou aurait pu choisir de formuler ses observations différemment, si je n’ai aucun doute sur l’intention légitime de politique et pas raciste, derrière ses paroles. Alors que la communauté arabe israélienne s’est dit blessée, Netanyahu a dû intervenir. La guerre civile se trouve en Syrie, en Irak, au Yémen et au Liban, pas ici en Israël. Dans les démocraties il n’y a que des mots qui seuls–Dieu merci–blessent. Et les dirigeants présentent leurs auprès de leurs citoyens.
Le bon pied droit
Cependant, la réponse à la lettre d’excuses m’a surpris. Lundi soir, j’ai été invité à un débat chez un média à Jaffa. Je me suis assis en face d’un ancien Travailliste — Désolé, Union sioniste — qui n’a pas accepté les excuses et aussi, ne comprenait pas pourquoi le Premier ministre s’est excusé, comme il l’a fait — c’est à dire, aux dirigeants arabes, plutôt qu’aux membres de la liste commune arabe. Pardon ?
Le Chef de la liste arabe Ayman Ouda — un modéré, à ce que l’on dit — s’est empressé de rejeter les excuses. Qu’attendait-il exactement de Netanyahou? Qu’il rejette les résultats des élections? Ou qu’il transfère les 30 sièges de son parti? Ou peut-être voulait-il simplement que le Likoud se joigne à la liste commune arabe ?
Mais l’histoire n’est pas encore finie. Lorsqu’il est devenu clair lundi que Benyamin Nétanyahou avait une coalition, après que le chef de Kulanu Moshe Kahlon et Avigdor Lieberman le chef d’Yisrael Beytenu lui aient exprimé leur appui devant le Président Reuven Rivlin, la porte-parole du Département d’Etat américain Marie Harf a dit qu’il est difficile de croire les paroles de Netanyahu : « Ce que nous avons besoin de voir ce sont des actions ».
Actions ? Peut-être Netanyahu devrait-il prendre dans la coalition la liste commune des Arabes et leur offrir les Affaires étrangères et les portefeuilles des finances. Peut-être celui de La Défense ?
Il semble que la Maison Blanche ait franchi la ligne ultime. Le Chef d’état-major de la Maison Blanche Denis McDonough ne cacha pas les avis de l’administration sur le clivage entre Washington et Jérusalem lorsqu’il a parlé à la Conférence annuelle de J Street lundi. La Maison Blanche veut un Etat palestinien aujourd’hui, et le nouveau gouvernement israélien n’en a pas l’intention dans la situation actuelle . C’est une chose pour Washington d’avoir un problème avec Netanyahu, mais les électeurs israéliens doivent être respectés : C’est la Démocratie, N’est-ce pas ?
Les excuses du Premier ministre lundi devraient permettre au nouveau gouvernement de commencer du bon pied. Mais c’est exactement le problème avec ceux qui ne peuvent pas accepter les résultats, y compris, apparemment, le Président américain Barack Obama. Selon ses plans, le gouvernement israélien était supposé commencer sur le pied Gauche. Les électeurs israéliens, toutefois, ont préféré le pied Droit.
Il est vrai, que nous sommes un petit pays et que nous avons besoin de nous entendre avec notre grand allié. Mais il doit aussi apprendre et s’habituer à vivre avec nous.
Boaz Bismuth
http://www.israelhayom.com/site/newsletter_article.php?id=24365
Adapté par Mordeh’aï pour malaassot.com
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