L’essayiste d’extrême droite Alain Soral, jugé jeudi à Paris pour avoir publié une photo le montrant au Mémorial de l’Holocauste à Berlin en train de faire une « quenelle », s’est défendu en plaidant manipulation et méprise, face à d’anciens déportés indignés.
Alertées, l’Union des étudiants juifs de France (UEJF) et l’association J’accuse avaient saisi le tribunal correctionnel sur citation directe afin
qu’Alain Soral y comparaisse pour injures publiques à caractère racial.
Quant à la symbolique du geste, il a soutenu l’avoir d’abord fait en signe de ralliement au « fist-fucking », pratique homosexuelle, car le Mémorial serait, selon lui, un lieu de rendez-vous homosexuel.
Au-delà de cette interprétation « privée », une interprétation « publique » de cette « quenelle » est également possible, toujours selon lui : celle d' »un geste d’insoumission envers les manipulateurs sionistes de la Shoah ».
M. Soral a contesté avoir voulu s’en prendre à la mémoire des victimes juives du nazisme. « J’aurais été désolé de faire de la peine à des gens qui ont souffert dans leur chair », a-t-il expliqué, appelant à faire le distinguo entre antisionisme et antisémitisme.
« Je n’aurais jamais pensé (que) quelqu’un dans ce lieu puisse faire autre chose que de penser, de se recueillir », a dit d’une voix forte Isabelle Choko (86 ans), déportée au camp d’Auschwitz-Birkenau.
« Choisir un endroit pareil, qui caractérise tant de malheur, c’est quelque chose que je peux pas admettre », avait dit avant elle Nicolas Roth (86 ans), qui a perdu sa soeur et ses parents, séparés de lui à Auschwitz.
« Ça heurte la sensibilité de milliers de gens », a-t-il estimé.
« Où est le sionisme dont on nous parle? Il n’y a que des victimes », a surenchéri, Bernard Jouanneau, président de l’association Mémoire 2000.
Thomas Urbain
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