L'Allemagne se débat avec l'islamisation.

Risque  d’attentat à Dresde

Le mouvement allemand anti-islam Pegida a été contraint d’annuler sa manifestation hebdomadaire de lundi à Dresde (est), à cause d’un risque d’attentat, dans un contexte de tensions autour des menaces jihadistes en Europe.
La police a annoncé l’interdiction de toute manifestation publique dans cette ville pour toute la journée de lundi en évoquant « un risque terroriste concret ».

Depuis les attentats islamistes en France contre le magazine Charlie Hebdo et un supermarché casher à Paris,  ont fait 17 victimes, l’Allemagne, comme d’autres pays, craint de nouvelles attaques.
« Chers amis, nous devons malheureusement annuler notre 13e rencontre pour des raisons de sécurité », a annoncé Pegida sur sa page Facebook, évoquant « une menace de mort » visant l’un des organisateurs du mouvement.
Le groupe « Etat islamique a ordonné son exécution », ont précisé les animateurs des cortèges qui défilent presque chaque lundi soir depuis trois mois dans les rues de Dresde pour réclamer une politique migratoire plus restrictive et mettre en garde contre le danger islamiste en Allemagne.

Auteur / Source / Crédit : ROBERT MICHAEL / AFP
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ROBERT MICHAEL / AFP

Selon le quotidien Bild, l’homme ciblé par les menaces de mort serait Lutz Bachmann, un Allemand de 41 ans originaire d’ex-RDA, figure de proue du mouvement.

Une porte-parole du mouvement, Kathrin Oertel, qui participait pour la première fois à un débat télévisé dimanche soir sur la chaîne publique ARD, a confirmé que M. Bachmann était bien la personne ciblée.

« Il serait irresponsable de faire courir des risques incalculables à nos sympathisants et à la ville de Dresde », avait-elle déclaré un peu plus tôt dans un communiqué.

La police allemande a affirmé détenir « des éléments sur une menace concrète visant les rassemblements du lundi de Pegida ». « Des terroristes sont appelés à se mêler aux manifestants pour tuer un membre de l’organisation des manifestations Pegida », a-t-elle expliqué dans un communiqué.

La police y voit des similarités avec « un message (de menace) diffusé en arabe sur Twitter, dans lequel Pegida est décrit comme un ennemi de l’islam ».

ATTEINTE À LA LIBERTÉ

Le mouvement a appelé à la solidarité « tous les Européens favorables à la liberté d’opinion et opposés au fanatisme religieux », demandant à chacun « d’installer son drapeau national et une bougie à sa fenêtre ».

Dans les éditoriaux à paraître lundi la presse allemande se montrait partagée face à la décision prise par la police.

« Est-ce que le mot d’ordre +Je suis Charlie+ doit être remplacé par +Nous sommes Pegida+ ? » s’interrogeait le quotidien Frankfurter Allgemeine Zeitung,
estimant comme d’autres que l’atteinte portée à la liberté d’expression des manifestants était une « atteinte contre nous tous ».

Côté politique, Alexander Gauland, un responsable du parti anti-euro allemand Alternative für Deutschland (AfD) qui flirte depuis quelques semaines
avec le mouvement, a estimé sur l’ARD que « c’était le début de l’islamisation lorsqu’on interdit des manifestations en Allemagne ».

Les rassemblements de Pegida (« Patriotes européens contre l’islamisation de l’Occident »), organisées depuis octobre, ont rassemblé un nombre toujours
croissant de personnes à Dresde.

Lundi dernier, après les attentats commis la semaine précédente à Paris au nom du jihad, 25.000 personnes, un record, avaient défilé dans la capitale de la Saxe. Les organisateurs avaient appelé à porter le deuil à la mémoire des victimes de Paris, en y voyant une confirmation du risque islamiste en Europe.

Le mouvement Pegida affirme refuser « l’islamisation » de la société allemande, s’opposer aux jihadistes ou aux étrangers qui refuseraient de
s’intégrer.

« Nous ne sommes pas une organisation xénophobe, je veux le souligner avec fermeté, a déclaré sur l’ARD Mme Oertel, après la diffusion d’images de manifestants exprimant avec violence leur rejet des étrangers.

« Mme Merkel voit notre pays comme une terre d’immigration (…). Cela nécessite une régulation, nous sommes juste là pour exprimer ça », a-t-elle dit, accusant les politiques d’avoir « absolument tabou » certaines questions.

La chancelière Angela Merkel a appelé à plusieurs reprises ses compatriotes à ne pas participer aux manifestations de Pegida, estimant qu’elles étaient
organisées par des gens au « coeur » rempli de « préjugés » et de « haine ».

Tout en soulignant que l’islam faisait « partie de l’Allemagne », et en promettant de protéger les musulmans du pays, elle a annoncé une lutte ferme contre le terrorisme islamiste.

Vendredi matin, une dizaine de perquisitions au sein de la « mouvance islamiste » ont été effectuées à Berlin et deux personnes ont été arrêtées.

Selon le quotidien Die Welt, les services de sécurité allemands auraient placé sous surveillance une centaine de groupes islamistes comprenant chacun 10 à 80 membres, depuis l’an dernier. Berlin évalue à plus de 600 le nombre d’Allemands ayant pris le chemin du jihad, selon l’hebdomadaire Spiegel.
AFP

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