Un site emblématique palestinien épargné par le mur israélien en Cisjordanie La barrière israélienne en Cisjordanie, ne passera pas dans le village palestinien de Battir, célèbre pour son antique système d’irrigation romain et ses terrasses agricoles, indiquent des documents de la Cour suprême israélienne publiés dimanche.
Les habitants de ce village, située au sud-ouest de Jérusalem et à cheval sur la Ligne Verte, avaient saisi en 2012 la justice israélienne contre des plans du ministère de la Défense prévoyant de construire le mur à travers les terrasses, vieilles de plus de 2.000 ans et encore cultivées de nos jours. Le site a été classé en juin « patrimoine mondial en péril » par l’Unesco.
Le Cour suprême a annoncé dimanche que le ministère de la Défense affirmait avoir renoncé à construire la barrière à Battir. « A ce stade, la position du ministre de la Défense est que la construction de la barrière à cet endroit, même s’il elle est importante sur le plan sécuritaire, n’est pas une priorité », a affirmé la Cour. L’État devra informer les signataires de la pétition présentée à la Cour suprême au moins 60 jours à l’avance s’il élabore de nouveaux plans de construction dans le secteur.
La région de Battir est l’une des dernières, entre le sud de Jérusalem et la Cisjordanie, qui ne soit pas encore bloquée par la barrière.
L’édification de cette barrière, « clôture de sécurité » a commencé en 2002 à la suite d’une vague d’attentats palestiniens.
Achevée aux deux tiers, elle doit atteindre à terme environ 712 km. Elle se trouve à 85% en Cisjordanie, isolant 9,4% du territoire palestinien, dont Jérusalem-Est
La Cour internationale de justice (CIJ) a jugé le 9 juillet 2004 sa construction illégale et exigé son démantèlement, de même que l’Assemblée générale de l’ONU.
L’ONG des Amis de la terre Moyen-Orient (FoEME), qui avait soumis la pétition aux côtés des habitants du village, a qualifié la décision de la Cour de « victoire importante », saluant « une lueur d’espoir pour un meilleur futur dans notre région ».
La décision de laisser intactes les terrasses de Battir est à mettre à l’actif de la démocratie israélienne et non pas à la pression palestinienne. Un système agricole remontant aux Romains devait être conservé et seuls les Israéliens étaient capables de prendre cette décision qui pourrait être lourde de conséquences si les terroristes s’avisaient d’utiliser cette faille sécuritaire.
L’Autorité israélienne des Parcs et de la Nature, de même que des israéliens résidant en Cisjordanie s’étaient également opposés à la construction du mur à Battir, qui aurait isoler les implantations s’y trouvant, du sud de Jérusalem.
Avec AFP
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