"Soumission"de Houellebecq : en 2022, un Président musulman

Son nouveau roman n’est pas encore sorti qu’il suscite déjà la polémique: Michel Houellebecq, l’éternel provocateur de la littérature française et l’un de ses écrivains les plus lus à l’étranger, récidive avec « Soumission », portrait d’une France dirigée par un parti musulman en 2022.
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Publié le 7 janvier chez Flammarion, « Soumission » est le 6e roman de l’auteur de « La carte et le territoire », prix Goncourt 2010. Son titre se réfère à la traduction du mot « Islam » qui signifie allégeance (à Dieu).
L’histoire débute à la fin du second mandat de François Hollande, en 2022, dans une France fracturée où le FN est aux portes du pouvoir, la rue en ébullition. La Fraternité musulmane (parti inventé de toutes pièces par l’auteur) bat Marine le Pen et le Front national au second tour de la présidentielle grâce à une alliance avec le PS, l’UMP et l’UDI.
Le nouveau chef de l’État, Mohammed Ben Abbes, nomme… François Bayrou Premier ministre.
Le pays s’en trouve bouleversé, tout comme le narrateur, le nihiliste François, professeur d’université, à la vie sexuelle débridée mais sans joie véritable.
François apprécie particulièrement de se balader dans le Chinatown parisien du 13e (où Houellebecq habite): « Rien, pas même un régime musulman, ne semblait pouvoir freiner leur activité incessante », dit-il, en regardant les Chinois pousser leurs diables.
François hésite à se convertir à l’Islam pour pouvoir conserver son poste à Paris III, rebaptisée « Université islamique de Paris-Sorbonne », où les secrétaires sont désormais voilées. Mais, contrairement à certains de ses collègues, il renonce et quitte la fac.
Volontiers polémiste, le romancier semble limiter l’alternative politique future au FN ou à un pouvoir religieux dans cette politique-fiction de 300 pages.
En 2001, Houellebecq avait déjà déclenché un tollé en lançant: « la religion la plus con, c’est quand même l’Islam », dans une interview, tronquée selon lui. Scandale, procès, relaxe.

FRANCITUDE MOISIE

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Michel Houellebecq

Tiré à 150.000 exemplaires, ce nouveau roman décapant provoque déjà moult commentaires sur la toile, avant même sa sortie: « Je trouve que Houellebecq incarne assez bien la francitude moisie… », écrit ainsi un twitto. « Un peu peur que Michel Houellebecq sombre dans le réac/beauf dans son prochain livre », s’inquiète un autre.
« L’avenir de la France que décrit Michel Houellebecq est un cauchemar fait d’intégrisme, de fanatisme et d’intolérance », commente aussi la RAI, la télévision publique italienne, sur son site, tandis que le Guardian britannique titre: « Michel Houellebecq provoque la France avec une histoire de président musulman. »
Quant à la ministre de la Culture Fleur Pellerin, elle attend de lire le roman pour se faire une idée: « Houellebecq a toujours été un provocateur (…) Gardons à l’esprit qu’il y a aussi du second degré » chez lui, a-t-elle expliqué sur Radio Classique
Avec AFP

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