La partition inachevée

Peu abordé par le cinéma serbe, la période de la seconde guerre mondiale reste un sujet sensible. Pour Goran Paskaljevic, la Shoah n’est qu’un prétexte à raconter une autre histoire, celle de Misha Brankov un professeur de musique à la retraite. Un matin, il reçoit une lettre lui demandant de contacter le Musée Juif de Belgrade.
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Au musée, il apprend qu’au cours de travaux dans les égouts de la ville, on a retrouvé une boîte en fer à l’endroit précis où, durant la seconde Guerre Mondiale, se tenait un camp de concentration nazi pour les juifs serbes et les gitans.
Le contenu de cette boîte va changer la vie du professeur. Il y trouve des documents attestant qu’il est le fils d’Isaac Weiss, musicien juif qui l’a confié à des amis avant d’être déporté. Dans la boîte, d’autres documents l’aideront à tirer au clair le mystère de ses origines. quand il apprend qu’il n’est pas celui qu’il a cru être pendant toute sa vie. Ces révélations vont alors insuffler au vieux professeur un second souffle dans son existence en l’entraînant dans une quête identitaire. il veut retracer l’histoire de ses parents et souhaite interpréter en leur hommage ‘’la partition inachevée’’ que son père avait composée et qu’il va terminer, lors d’une commémoration juive dans un lieu symbolique. Tout le monde à Belgrade semble avoir oublié la présence de ce camp au milieu de la ville. Pour le réalisateur, ce film résume l’état d’esprit actuel qui règne parmi la nouvelle génération
« En Europe comme en Serbie, une partie de la jeune génération accepte l’idée de l idéologie nazie, ce qui prouve que nous n’avons pas suffisamment retenue les leçons du passé que nous devons sans cesse revenir au thème de l’Holocauste et à celui de tous les génocides, comme une forme d’avertissement pour l’avenir »
La musique est la trame essentielle du film, son ADN, le cordon ombilical qui le relie à ses parents, cette passion qu’il a aussi transmise à son fils chef d orchestre reconnu internationalement et qui ne souhaite pas l’aider à terminer cette partition inachevée car il n’a pas envie de ternir sa réputation en évoquant le passé de son père.
Avec la Partition Inachevée, Goran Paskaljevic, signe un film de fiction tout en douceur et élégance. Un très beau film sur la mémoire et la famille.
Une quête contre l’oubli.
Soutenu par la fondation pour la mémoire de la Shoah le film a été primé au Festival de Cinéma Européen des Arcs 2012
Sortie prévue le 26 Novembre
Sylvie Bensaid
 
 

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