5,4 milliards de $ pour Gaza et des négociations de paix

La communauté internationale a promis dimanche au Caire 5,4 milliards d’aide à la bande de Gaza dévastée par 50 jours de guerre cet été mais, au diapason des Etats-Unis, elle exige des Israéliens et des Palestiniens qu’ils reprennent sérieusement les négociations de paix.
Le Qatar a promis de très loin la plus grosse contribution lors de la Conférence internationale pour la reconstruction de Gaza, avec 1 milliard de dollars. Washington a pour sa part annoncé une “aide immédiate” de 212 millions sur un total de 400 millions de dollars en un an, et l’Union européenne une somme de 450 millions d’euros.
La cinquantaine de pays et organisations internationales représentées au Caire “ont promis approximativement 5,4 milliards de dollars (4,3 milliards d’euros), dont la moitié pour la reconstruction de Gaza, et se sont engagés à payer “dès que possible”, a déclaré le ministre norvégien des Affaires étrangères, Boerge Brende, dont le pays était le co-organisateur de la conférence avec l’Egypte.
Il n’a pas détaillé dans l’immédiat à quoi allait être affectée l’autre moitié de l’aide promise.
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UN CESSEZ LE FEU CE N’EST PAS LA PAIX

Le secrétaire d’Etat américain John Kerry s’est montré très ferme lors de cette conférence internationale des donateurs: la communauté internationale est prête à financer mais plus question de se contenter de cessez-le-feu. Il faut reprendre les négociations de paix qu’il avait impulsées en 2013 avant qu’elles n’échouent en avril, a-t-il insisté.
Le même ton a été adopté par l’ONU et les pays de l’Union européenne, préoccupées par d’autres guerres dans la région, notamment contre les jihadistes du groupe Etat islamique. Ils sont aussi lassés par près de sept décennies d’un conflit israélo-palestinien dont le dernier avatar sanglant, en juillet et août.
L’Autorité palestinienne avait estimé qu’il fallait 4 milliards de dollars d’aide pour reconstruire l’enclave, qui a connu trois guerres en six ans.
John Kerry a tapé le premier du poing sur la table. “Un cessez-le-feu, ce n’est pas la paix. Nous devons nous rasseoir à la table (des négociations) et aider les parties à faire des choix difficiles”, a-t-il lancé fermement.

UN ÉTAT ET LEUR DIGNITÉ

POUR LES PALESTINIENS

“Ces choix dépassent un simple cessez-le-feu parce que même le cessez-le-feu le plus durable ne peut remplacer la paix, même le cessez-le-feu le plus durable ne peut remplacer la sécurité pour Israël et un Etat et leur dignité pour les Palestiniens”, a ajouté M. Kerry dans un vibrant appel lancé devant une trentaine d’autres chefs de la diplomatie et représentants d’une cinquantaine de pays et organisations internationales.
Le secrétaire général de l’ONU Ban Ki-moon, lui aussi d’un ton ferme, lui a emboîté le pas. “Gaza reste une poudrière” et ses habitants “ont désespérément besoin de voir des résultats dans leur vie quotidienne”, a-t-il lancé.
Et de rappeler qu'”en 2009, la communauté internationale s’était déjà réunie” en Egypte pour la reconstruction de Gaza. “Nous sommes à nouveau ici” et “le cycle construction-destructions se poursuit, il empire”, a-t-il regretté.
M. Ban a annoncé qu’il se rendrait mardi à Gaza pour “écouter directement” les habitants de l’enclave.
Puis ce fut Catherine Ashton, la chef de la diplomatie de l’Union européenne, pour qui “cela doit être la dernière fois que l’on appelle la communauté internationale à reconstruire Gaza”. “On ne peut pas retourner au statu quo ante qui s’est révélé intenable (…) Il faut une solution politique pour Gaza dans le cadre plus large de discussions entre Palestiniens et Israéliens sur la solution à deux Etats (…), la seule véritable solution”.

EXIGENCES PALESTINIENNES : PEINE PERDUE

Mais la perspective d’une relance des négociations a été fraîchement accueillie par le ministre des Affaires étrangères d’Israël, qui n’avait pas été invité au Caire.
“Il faut voir dans quel cadre et sur quels points porteraient ces négociations. Si elles ne portent que sur les exigences palestiniennes alors c’est peine perdue”, a tranché Avigdor Lieberman, dont le pays maintient le désarmement des combattants des islamistes du Hamas qui dirigent de facto Gaza.
AFP
 
 

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