Des centaines de vétérans de la plus prestigieuse unité de renseignement israélien ont volé dimanche au secours de « l’unité 8200 » après qu’une quarantaine d’officiers ont dénoncé les abus commis contre les Palestiniens en son sein.
« Leur tentative de salir notre unité nous inspire dégoût et consternation (…) nous qui servons dans cette unité depuis des années nous npouvonaccepter ces accusations sur le manque d’éthique de l’unité 8200 », ont indiqué 200 soldats et officiers de réserve.
Ils se sont exprimés dans une lettre adressée au Premier ministre et au chef d’état-major et reproduite en partie dimanche dans le journal Yediot Aharonot.
Dans l’une des plus importantes expressions d’objection de conscience depuis des années en Israël, 43 réservistes du renseignement militaire avaient publié vendredi une lettre dans laquelle ils déclaraient refuser « de prendre part à des actions contre les Palestiniens et de continuer à être instrumentalisés pour renforcer le contrôle militaire sur les Palestiniens, dans les Territoires occupés ».
Les 43 « refuzniks » (terme désignant des Israéliens refusant de servir sous les drapeaux) s’en prenaient aussi plus largement à la règle militaire sous laquelle des millions de Palestiniens vivent depuis l’occupation israélienne de la Cisjordanie à l’issue de la guerre de 1967 ainsi qu’à la colonisation et à l’hypocrisie d’une politique invoquant les nécessités de sécurité pour se justifier
Le ministre israélien de la Défense Moshé Yaalon les a accusés « d’encourager gratuitement la campagne de délégitimation contre l’État d’Israël et ses soldats ».
Même la gauche israélienne a semblé peu convaincue par la démarche de ces objecteurs de conscience.
Le journaliste du quotidien de gauche Haaretz, Barak Ravid, également un ancien de l’unité 8200, a, lui, déploré qu’aucun des signataires n’ait eu le courage « d’être le +Edward Snowden israélien+ et de dire à visage découvert: voilà ce qui s’est passé tel jour, à telle heure, à tel endroit ».
AFP
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