Plusieurs dirigeants du Hamas et du Jihad islamique, sont apparus mardi soir en public, pour la première fois depuis le début de la guerre avec Israël il y a 50 jours.
« Nous allons construire notre port et notre aéroport », a promis M. Zahar à la foule, alors que son mouvement a déjà revendiqué la « victoire » après cette guerre, la troisième en six ans à Gaza. L’une des exigences des négociateurs palestiniens était la réouverture de l’aéroport de Gaza et la possibilité de réutiliser le port maritime. Ces points épineux « devront être discutés durant les négociations » prévues sous un mois, selon la proposition du médiateur égyptien. « Celui qui attaquera notre port, nous attaquerons son port et celui qui attaquera notre aéroport, nous attaquerons de nouveau son aéroport », a toutefois promis M. Zahar.
» LA FÊTE DE LA VICTOIRE «
Il a ensuite assuré que se poursuivrait à Gaza « l’armement et le développement des capacités de la résistance ». « L’avenir est à nous, pas à l’occupant » israélien, a encore lancé M. Zahar.
De son côté, le vice-président du Parlement, Ahmed Bahr, dirigeant du Hamas, a ajouté: « nous célébrons aujourd’hui la fête de la victoire sur l’occupant dans cette épopée légendaire (…) qui dure depuis plus de soixante ans » et la création de l’Etat hébreu en 1948.
Comme d’habitude, le Hamas plastronne : les milliers de roquettes tirées ont été interceptées par Iron Dome, la ville de Gaza est détruite et les plans machiavéliques de souterrains d’où sortiraient des égorgeurs le jour de Rosh Hachana, ont été mis à jour et sont devenus inopérants. Le Hamas voulait obtenir l’argent pour payer ses fonctionnaires, il ne l’a pas obtenu. Il devra négocier pour avoir le droit de construire un port et un aérodrome : il a obtenu un agrandissement de son domaine de pêche et un desserrement au niveau du blocus de Rafah. Eût-il changé sa rhétorique, consacré l’aide internationale au bien-être de sa population que rien ne lui aurait été refusé.Mais quand on tient boutique de terreur la reconversion est difficile.
Les égyptiens lui ont sauvé la face et il n’y avait pas d’autre moyen de sortir de ce bourbier: 50 jours de guerre, plus de deux mille morts, l’opinion internationale les yeux écarquillés sur Gaza et mi clos sur l’ Irak ou la Syrie. Israël est rassuré sur le bloc sunnite qui l’entoure, Arabie Saoudite, Égypte, Jordanie et peut se préoccuper de ce qui va arriver sur sa frontière Nord avec le Hezbollah tricotant des plans d’invasion et l’Iran s’acharnant à lester ses fusées de charges nucléaires .
Les terroristes de Gaza qui ont un gouvernement commun avec l’Autorité palestinienne de Ramallah, n’arrêteront pas de fourbir des armes pour la prochaine attaque, celle dont ils rêvent : l’écrasement des israéliens et la libération de la Palestine. Ce qui prouve à ceux qui feignaient d’en douter que le conflit entre Israël et la Palestine n’a jamais porté sur les implantations mais sur le refus total des arabes de consentir à partager le territoire.
ILS RÊVERONT À DE PROCHAINES BATAILLES
Netanyahu a fait preuve de beaucoup de sang froid et il a su ne pas aller trop loin avec des illuminés, fous d’une haine instillée depuis l’enfance et de discours toujours plus enflammés. Ils ont pris une terrible correction mais ils ne le diront jamais et rêveront à de prochaines batailles à préparer.
Ces guerres avec des terroristes ne se déroulent jamais selon les règles de West Point. Ce sont des combats sans arbitre et sans durée limitée et il faut savoir gérer le temps. Et surtout, il faut consentir à ce que le vaincu d’aujourd’hui, couvert de blessures et sur le point de succomber , se redresse et revendique la victoire. On ne peut rien refuser : c’est comme ça que ça se passe et il faut tenir compte des siècles de retard et peut être , le Hamas est-il préférable au Djihad Islamique ou à l’État Islamique.
André MAMOU
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