La rentrée des classes fait peur aux enfants de Gaza

« J’ai peur d’aller à l’école et qu’ils commencent à la bombarder ». Malak, 8 ans, redoute la rentrée scolaire dans la bande de Gaza où elle vit depuis un mois et demi au rythme des raids aériens israéliens.

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Enfants palestiniens devant le mur d’une école à Gaza. (REUTERS

La guerre a tué plus de 2.000 Palestiniens, dont plus du quart étaient mineurs. Elle a aussi dévasté les infrastructures du territoire et ses écoles.
Certaines ont été réduites à un tas de débris. Parmi celles qui sont encore debout, des dizaines servent de centres d’accueil pour les dizaines de milliers de déplacés.
Et avec la reprise mardi des hostilités après une accalmie de neuf jours, la rentrée des classes ne pourra avoir lieu comme prévu le 24 août. Aucune nouvelle date ne sera annoncée avant un cessez-le-feu complet et durable, ont décidé les autorités.
Les écoles n’ont pas été frappées en tant que telles par la guerre, survenue pendant les vacances scolaires. Mais beaucoup d’enfants ont vu leur école transformée en tas de gravats et craignent d’y remettre les pieds. Les images de dizaines de Palestiniens tués par des tirs israéliens sur trois écoles de l’ONU qui servaient d’abris pour réfugiés ont fait le tour du monde.
Israël accuse le Hamas de choisir délibérément de tels lieux pour lancer ses roquettes.
« Mes camarades ont été tués, ma maison a été détruite », raconte Malak, une fillette aux grands yeux verts et tristes, qui aujourd’hui redoute la rentrée des classes. Sa soeur, Ayat, 11 ans, la coupe aussitôt: « On retournera à l’école et on apprendra, même sur les décombres s’ils ne la reconstruisent pas, et même s’ils nous tuent tous ! »
Juste avant la guerre, il manquait déjà 259 écoles à Gaza, selon l’ONG israélienne Gisha qui imputait cette défaillance à la pénurie de matériaux de construction, soumis au strict blocus qu’Israël impose à l’enclave ( mais surtout à leur détournement pour construire des tunnels de mort)
Avec les combats, la situation a empiré: 230 écoles ont été endommagées, dont 25 complètement ou presque complètement détruites, selon l’ONU. Or un Gazaoui sur deux a moins de 18 ans, sur une population totale d’1,8 million de personnes, selon des statistiques officielles palestiniennes.
L’agence de l’ONU pour l’aide aux réfugiés palestiniens (UNRWA) scolarise 238.000 enfants à Gaza dans 246 écoles. « Cinquante-sept d’entre elles ont été endommagées et plusieurs devront être totalement reconstruites », estime Adnane Abou Hasna, son porte-parole à Gaza.

TOUT LE TEMPS PEUR

Tayssir, 11 ans, contemple, désespéré, son école: « J’étudie ici depuis ma première année et maintenant je ne sais pas où je vais aller.
Dieu maudisse les juifs qui détruisent nos écoles ! » ( Et que dire de ceux qui se servent des écoles pour en faire des bases de lancement de roquettes?)
L’établissement qu’il fréquentait avec 2.000 autres petits Palestiniens a été touché par deux missiles alors que l’aviation israélienne menait un raid pour détruire la maison adjacente d’un membre du Jihad islamique.
Ahmed, 37 ans, explique que ses six enfants « ont tout le temps peur ». « Je ne vois pas comment je pourrai les envoyer à l’école de nouveau. Des amis à eux sont morts, d’autres resteront mutilés. Comment des enfants peuvent-ils supporter toutes les destructions et les morts qu’ils ont vues ? », demande ce père de famille inquiet.
« La violence des Israéliens met les enfants encore plus sous pression. Ils sont en train de susciter encore plus de rancoeur contre eux »
A-t-il pensé une seule fois aux populations civiles d’Israël sur qui leurs  » héros » du Hamas envoient des milliers de roquettes ?
A-t-il compris que les israéliens ne les bombardent que pour faire taire leurs artificiers masqués protégés par la population civile laissée en première ligne?
Avec AFP

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