Ils cachent leur kippa et évitent de parler du shabbat

Ils cachent leur kippa ou évitent de parler du « shabbat » en pleine rue: de récents actes antisémites ont ravivé le malaise dans une partie de la communauté juive de France dont certains membres disent vouloir quitter le pays.

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 Dans la rue des Rosiers, le coeur battant du vieux quartier juif de Paris est touché par « une forme de psychose », assure Agnès, attablée avec son amie Audalia à la terrasse de leur salon de thé préféré.
« Le sentiment d’insécurité n’a fait que se renforcer depuis une dizaine de jours. Déjà que c’était pas terrible avant… », déplore cette femme de 38 ans, qui travaille dans la confection. Son amie acquiesce, dégoûtée: « au téléphone, dans la rue j’évite maintenant de parler de shabbat, de tout ce qui évoque le judaïsme ».
Slogans haineux, épicerie casher incendiée, insultes… L’antisémitisme s’est exprimé ces derniers jours en marge de manifestations organisées pour dénoncer l’offensive israélienne à Gaza, marquées par des violences ce week-end à Paris et Sarcelles.
Mercredi soir, des milliers de personnes ont défilé dans le calme lors d’une manifestation autorisée à Paris. Un incident s’est toutefois déroulé dans la nuit: 16 personnes ont été interpellées à proximité de la rue des Rosiers après avoir crié « Mort aux juifs, Israël assassin! ».
A Créteil, où vivent 20.000 juifs, un certain malaise s’est emparé de la communauté, la première de la banlieue parisienne, selon Yehouda, enseignant de 34 ans. « On a eu des agents de police à la synagogue », et « des jeunes de la communauté m’ont dit de ne pas passer par certaines rues (…) Mais à part ça, c’est calme. Même dans un moment de tension comme celui-ci, on se sent à l’aise ici », tempère ce père de cinq enfants, qui incite tout de même ses garçons à « sortir avec une casquette par-dessus la kippa ».
A Toulouse, aucune des manifestations organisées en soutien aux Palestiniens n’a provoqué de violences. Mais cette patronne d’un commerce casher ne veut prendre aucun risque: elle ferme la porte de son commerce en journée, demandant aux clients de sonner pour se faire ouvrir. « Oui, on a peur Monsieur », répond-elle, en exigeant le plus strict anonymat.
Une cliente dit posément « ne pas avoir peur ». « Ceux qui manifestent sont une minorité de casseurs. Ils ne sont pas représentatifs de la communauté musulmane. J’ai des amis musulmans et, avec eux, je n’ai aucun problème », déclare-t-elle, tout en requérant elle aussi l’anonymat.
Mickaël, 28 ans, restaurateur à Strasbourg, reconnaît enlever par précaution sa kippa quand il se rend au centre-ville. « Mais c’est aussi le cas en temps normal »

 » QUELLE EST NOTRE

RESPONSABILITÉ DANS TOUT ÇA « 

Quitter la France? Partir en Israël? Certains y pensent. Devant une épicerie casher de Créteil, une dame âgée et son mari, courses à la main, assurent qu’ils vont « partir, soit aux Etats-Unis, soit en Israël ». « On n’est plus tranquille… »
Plus de 5.000 juifs de France vont immigrer en Israël en 2014, un record depuis la création de l’Etat d’Israël, selon Oded Forer, directeur général du ministère de l’Immigration israélien. Le signe d’un ras-le-bol? « Les juifs ne sont victimes d’aucune discrimination sociale en France, ils sont parfaitement intégrés. Et en même temps, comme minorité, ils sont la cible d’une fixation haineuse », résume le sociologue Samuel Ghiles-Meilhac.
Pour la politologue Nonna Mayer, « tous nos sondages montrent que c’est la minorité juive qui est de loin la mieux acceptée ». A la différence des populations arabo-musulmanes et roms qui, selon le dernier rapport sur le racisme de la Commission nationale consultative des droits de l’homme, « sont les cibles privilégiées » de la « recrudescence de l’intolérance ».
« Les juifs en France ne doivent pas avoir peur. Or, beaucoup d’entre eux ont peur à cause de toute une série de manifestations d’antisémitisme », a constaté jeudi le ministre des Affaires étrangères Laurent Fabius, son collègue de l’Intérieur Bernard Cazeneuve assurant lui que la communauté juive « sera protégée par le gouvernement ».
La gérante d’une boutique de bijoux et de décoration du Marais, « française juive », « pas israélienne », déplore qu’il y ait « toujours une confusion entre israélite et israélien ». Et la dame blonde hausse la voix: « Mais nous, la communauté juive de France, quelle est notre responsabilité dans tout ça? (l’offensive à Gaza) Parce qu’on est juif on dirigerait la politique israélienne ? ».
Nathalie Alonso avec AFP
 

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1 Comment

  1. Je suis tombée par hasard sur cette page, un avis contre vos idées, et déjà un prémice de haine!! Honte à mon pays! Tu ne mets personne au pas mamou mise à part toi mm..honte à toi..
    D’esprit libre sans dieu ni maître..
    One love

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