Ils s’en prennent aux moyennes entreprises comme aux poids lourds de l’économie et leur ont extorqué pas moins de 250 millions d’euros depuis 2010: l’arnaque aux faux ordres de virement internationaux se répand en France.
Jusqu’à deux tentatives par jour enregistrées dans les grands groupes français et pas moins de 700 faits ou tentatives recensés entre 2010 et 2014, les chiffres de l’Office central pour la répression de la grande délinquance financière (OCRGDF) montrent l’ampleur du phénomène.
Les préjudices peuvent eux aussi atteindre des sommets: le cabinet KPMG, escroqué de 7,6 millions d’euros au travers de sa direction Rhône-Alpes; une société d’importation de bois filiale du groupe Wolseley délestée de 14 millions d’euros; ou encore une entreprise française « de dimension internationale et leader sur son marché » détroussée de 25 millions d’euros.
Pour s’introduire dans l’intimité de l’entreprise et parvenir à gagner la confiance de la victime, les escrocs s’appuient sur internet et les nouvelles technologies, qu’ils maîtrisent parfaitement, et sur « l’ingénierie sociale » (+social engineering+).
Ainsi, rodés aux techniques de l’email, du téléphone VoIP, des proxys et des adresses IP, les escrocs parviennent à rassembler un maximum d’informations sur l’entreprise ciblée: son organisation, son organigramme, entre autres. Ne serait-ce qu’en récupérant des données sur le registre en ligne du commerce et des sociétés infogreffe.fr, moyennant quelques euros.
DANS L’INTIMITE DES ENTREPRISES
Dans le nord de la France, avec son maillage important de petites et moyennes entreprises, une quinzaine de faits ont été répertoriés depuis le début de l’année, rapporte la division économique et financière de la police judiciaire Nord/Pas-de-Calais-Picardie. Soit près de 6 millions d’euros que des escrocs ont tenté de soustraire aux caisses d’entreprises de la région.
« Il faut faire attention à ce que vous mettez sur internet, comme sur un profil Facebook. Il y a tout un travail préliminaire pour entrer dans l’intimité de l’entreprise, et c’est légal! », prévient Laurent Caine, chef de la division économique et financière de la DIPJ de Lille.
« Le problème des entreprises françaises de toute taille est qu’elles centrent leur sécurité sur leur protection physique (badges, accès au parking) mais accordent un intérêt secondaire à la sécurité de leur réseau, pourtant capitale », renchérit de son côté Jean-Marc Souvira, chef de l’OCRGDF.
LES TROIS SCÉNARIOS
Les escrocs s’appuient sur trois scénarios récurrents: le faux président, le faux technicien spécialiste des virements bancaires (SEPA) et le faux bailleur.
Ils ciblent une victime dans l’entreprise, souvent au sein d’une filiale où les employés ne connaissent pas personnellement les patrons. Au risque de provoquer, en plus d’un drame financier, un drame humain, car l’employé peut être licencié pour faute. En France, on compte même un cas de suicide à la suite d’une de ces escroqueries.
Dans le Pas-de-Calais, un faux technicien SEPA a pris le contrôle de l’ordinateur d’une société spécialisée dans l’optique et validé un virement « test » de 497.000 euros. Une somme partie directement en Lettonie, sur ce que les enquêteurs appellent un « compte de rebond », escale avant que l’argent ne soit ensuite transféré vers la Chine.
« Les enquêteurs ont réussi dans un premier temps à geler les fonds. L’intervention s’est faite dans les 24 heures, grâce à un réseau d’officiers de liaison et un magistrat local », explique Laurent Caine.
Ne reculant devant rien, les fraudeurs n’ont pas hésité à rappeler dès le lendemain en se faisant passer pour un policier d’Interpol pour tenter de dégeler l’argent.
UN CÔTÉ IRRATIONNEL
« Il y a un côté très valorisant pour la personne qui se dit +le président m’a choisi+ et en même temps tout se passe très rapidement, ce qui fait qu’il y a un manque de lucidité totale », témoigne sous couvert d’anonymat le directeur d’un office public HLM victime d’une « fraude au président ».
En octobre dernier, un membre du service comptabilité est contacté par le faux président de la société qui exige en urgence un virement sur un compte étranger.
« Ca se passe sur une matinée. Il y a une forme de harcèlement », raconte cette source, à base de nombreux coups de téléphones, fausse adresse email avec le nom du président, signature usurpée sur l’ordre de virement échangé.
En fin de journée, l’employée finit par se rendre, « complètement paniquée », dans le bureau du directeur. Le virement de 800.000 euros est déjà arrivé sur le compte étranger, mais, alertés, les services de police parviennent à geler les fonds, qui seront entièrement récupérés.
« Il y a un côté irrationnel mais qui fait que tout fonctionne à la fin de la journée », souligne le bailleur. La personne ciblée par les escrocs a été sanctionnée « de façon modérée, discrètement ».
Les appels des fraudeurs sont passés depuis Israël. Les enquêteurs ont bien identifié les escrocs: une criminalité très organisée, franco-israélienne, basée dans les villes de Netanya et d’Herzliya, selon l’OCRGDF.
« Spécialistes aguerris » de l’escroquerie économique, ils ont fait leurs armes sur les fraudes à la TVA ou à la taxe carbone. Pour les faux ordres de virement, ils se sont associés avec la mafia chinoise. Les fonds, qui souvent transitent par ces comptes de rebond dans des pays comme la Slovénie, la Pologne ou encore Chypre, ont pour destination la Chine.
Cette « compensation » est le résultat de l’entente entre deux organisations criminelles, souligne Laurent Caine. L’argent est « décaissé » avant d’être ramené en France et réinvesti dans des biens immobiliers, précise Jean-Marc Souvira.
Certains signaux peuvent mettre la personne sollicitée en alerte, explique le policier: le caractère urgent de la demande, faite la veille d’un week-end ou d’un jour férié, la discrétion demandée, le virement hors Union Européenne, le prétexte d’un déplacement à l’étranger.
Malgré la bonne connaissance du procédé, les enquêteurs ont encore beaucoup de mal à interpeller les cerveaux: selon l’OCRGDF, seules huit personnes ont été écrouées pour ce type d’escroquerie et plus de 5 millions d’euros de biens ont été saisi.
AFP
Pourquoi les responsables Israéliens si investis dans l’image de leur pays à l’étranger n’ont ils encore rien fait pour ne serait ce que faire juger en Israël les responsables de ces nombreuses escroqueries dépassant maintenant les 300 millions d’euros au préjudice d’entreprises Françaises ( sans compter les pertes de TVA et taxes carbone au préjudice de l’état Français ) ? . Sont ils achetés par la mafia de leur pays ? ou considèrent ils qu’un citoyen Israélien est intouchable dès lors que cela ramène de l’argent au pays ? Plein de questions sans réponse encore en 2016 et des certitudes qui se renforcent sur l’impunité continuelle d’Israël vis à vis des autres pays sur toute sorte de sujets qui fâchent
Sans blague…La justice ça prend du temps tu devrais le savoir toi qui vis en France. En attendant tu peux te mettre tes leçons de morale où je pense et retourner chez Soral.
J’ajoute que ces escrocs de haut vol ne s’en prennent qu’aux riches. Et ça n’est pas ça qui pourri la vie quotidienne du citoyens de base en France, suivez mon regard…
Ah mais c’est vrai, j’oubliais ! ils ne s’appellent pas Arsène Lupin, « le plus grand des voleurs » dont les français sont si fiers…
Comme par hasard il n’y a qu’Israël qui t’intéresses… et les arnaques bancaires venant des pays de l’Est qui sévissent depuis des années et ont ruiné des milliers de français, de petites gens, tu ne t’en plains pas de ça auprès de ton ami Poutine ?
Je pari que c’est comme pour les arabes, tu ne t’intéresses qu’aux palestiniens…