Ils sont sept à se présenter aux suffrages de l’assemblée générale du Consistoire central, mais un groupe de quatre candidats se détache dans l’élection du grand rabbin de France.
LAURENT BERROS, 47 ANS,
RABBIN DE SARCELLES
Il a pour lui un beau parcours de rabbin, en province puis en Île-de-France (Montpellier, Sarcelles surnommée « la petite Jérusalem » avec sa vingtaine de synagogues…).
Proche de l’ex-grand rabbin de France Joseph Sitruk, et pouvant profiter de ses réseaux encore vivaces, cet aumônier militaire au profil très traditionaliste a fait une campagne active sur le terrain et les réseaux sociaux qui pourrait s’avérer payante, avec pour credo » l’union de la communauté, malheureusement trop divisée ».
OLIVIER KAUFMANN, 47 ANS,
DIRECTEUR DU SÉMINAIRE ISRAÉLITE DE FRANCE
Seul représentant des juifs ashkénazes (originaires d’Europe centrale et orientale) – moins nombreux que les sépharades (méditerranéens) -, il est actuellement l’un des deux grands rabbins de France par intérim avec Michel Gugenheim, son mentor. Mais la polémique qui a visé ce dernier dans une affaire de divorce religieux au détriment de la femme a pu l’affaiblir par ricochet. S’il peut apparaître comme le candidat « officieux » de la direction du Consistoire, le jeune rabbin de la synagogue de la place des Vosges à Paris semble méconnu en province, et il dirige actuellement un Séminaire israélite affaibli, qui peine à recruter.
HAIM KORSIA, 51 ANS,
AUMÔNIER GÉNÉRAL DES ARMÉES
Comme s’il s’y était minutieusement préparé, l’ex-rabbin de Reims se dit « prêt » à assumer la plus haute responsabilité cultuelle du judaïsme français.
Il est, sur le papier, le plus capé des sept postulants: seul « grand rabbin » – un titre honorifique – avec Olivier Kaufmann, il est aumônier général des armées avec sous ses ordres… deux autres candidats, Laurent Berros et Meyer Malka. Il a travaillé auprès de Joseph Sitruk et Gilles Bernheim et connaît bien le grand rabbinat. Il a fait campagne avec un profil d’orthodoxe plus moderne que la plupart de ses concurrents, notamment sur la place des femmes, soulignant que le grand rabbin de France « doit parler à l’ensemble de la société ».
ALAIN SENIOR, 56 ANS,
RABBIN DE CRÉTEIL
Il est le plus âgé des favoris, ce qui n’est pas forcément un handicap: il peut mettre en avant son expérience, acquise dans une famille de rabbins depuis quatre générations. Il a aussi connu Montpellier, puis la direction d’une école juive, avant de devenir rabbin de Créteil, une des plus grandes communautés juives de France.
S’il affirme que « le Consistoire est la maison de tous les juifs de France », il affiche un profil proche de l’ultra-orthodoxie qui pourrait déplaire à certains grands électeurs.
Deux autres candidats sont en lice dans cette élection ouverte, et il n’est pas exclu que l’un d’eux crée la surprise: Meyer Malka (62 ans, aumônier de la Marine) et David Shoushana (48 ans, rabbin de Charenton-le-Pont, dans le Val-de-Marne).
Par Benoit Fauchet pour AFP
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