Encore une fois la récente actualité nous interroge simultanément sur notre devenir et notre devoir d’être humain sur une planète dont nous peinons à maîtriser autant les sursauts climatiques et écologiques, que les soubresauts politiques, identitaires et scientifiques.
Recul, c’est le mot qui définit
ce dernier mois de mai.
Le recul des glaciers et la montée des eaux.
Deux études américaines indépendantes récentes qui ont étudié la fonte des grands glaciers de l’ouest de l’antarctique convergent vers la conclusion d’une probable augmentation des océans de plus d’un mètre.
Des glaciers disparaissent et la fonte des glaces aurait atteint un point de non retour.
Quand le glacier s’amincit et se détache de la croûte terrestre, il n’y a plus rien pour le retenir et il glisse inexorablement vers l’océan.
Plus il s’avance dans la mer et plus sa fonte est rapide.
Ce phénomène accentuant la fonte de la glace sur l’ensemble de la planète, en quelques siècles, le niveau des océans pourrait monter de 3 à 4 mètres.
La disparition de certains grands glaciers, considérée dorénavant comme irréversible, obligera des centaines de millions de personnes à se déplacer.
Si nul ne peut affirmer avec certitude que l’activité humaine, et la pollution qu’elle engendre, soient à l’origine de ce phénomène, car des périodes glaciaires ont succédé à des périodes de réchauffement depuis des millénaires sur Terre avant même que l’être humain n’y soit présent ou n’y ait encore maîtrisé le feu, on peut légitimement admettre qu’elles soient déterminantes, si elles demeurent incontrôlées.
Le recul du rêve européen,
et la résurgence des nationalismes.
Pendant que Mère Nature nous rappelle à nos devoirs, l’idée européenne vacille sous les coups de boutoir des eurosceptiques, voire des anti-européens.
Le résultat prévisible et annoncé aux élections européennes s’est confirmé.
La France, à l’origine de l’Union européenne qui, sous l’égide de Robert Schuman, réunissait la République Fédérale d’Allemagne, la Belgique, l’Italie, le Luxembourg et les Pays Bas, se distingue en plébiscitant majoritairement un parti d’extrême droite.
Le Royaume Uni a vu la victoire de l’UKIP (United Kingdom Independence Party) de Nigel Farage, et pour la première fois depuis la première guerre mondiale, un scrutin remporté ni par les travaillistes, ni par les conservateurs.
Nigel Farage, leader de l’UKIP, le 23 mai.
| REUTERS/ANDREW WINNING
Au Danemark, c’est le parti populaire danois eurosceptique qui arrive en tête, avec plus du double du score obtenu en 2009, et qui disposera de trois sièges sur les treize du pays à l’Assemblée européenne.
Morten Messerschmidt,
candidat du Parti du peuple danois, le 25 mai à Copenhague.
|AFP/BAX LINDHARDT
En Allemagne, où le parti conservateur de la chancelière Angela Merkel a devancé le parti antieuropéen AFD, on dénonce « un signal grave » et on parle de Marine Le Pen comme d’un « poison blond français en ordre de marche ».
En revanche, le politologue Olivier Duhamel remarque que, s’il y aura un peu plus d’eurosceptiques à l’Assemblée européenne, les grands équilibres n’en seront pas pour autant bouleversés.
Il rappelle qu’au sein de notre Assemblée nationale, il n’y a que 2 députés Front National sur 577, Marion Maréchal-Le Pen et Gilbert Collard, et il dénonce l’abattage médiatico-politique qui a concouru à faire une vitrine au Front National.
Le parti d’extrême droite de Geert Wilders aux Pays-Bas a subi un revers aux élections européennes, comme aux précédentes législatives de 2012.
En Italie, le parti démocrate de Matteo Renzi, en remportant 40,8 % des suffrages, a largement devancé le mouvement populiste M5S de Beppe Grillo qui, avec 21 %, est en recul par rapport à son score aux législatives de février 2013.
Le secrétaire d’état aux Affaires européennes, Sandro Gozi, qui défend le bilan des premiers cent jours de Matteo Renzi, Président du Conseil des Ministres, déclare que « Marine Le Pen est dangereuse, extrémiste, nationaliste au pire sens du mot. Elle veut détruire l’Europe et rétablir les frontières. Elle est la résultante d’une série de choix erronés que l’Europe a faits ou n’a pas faits. Je pense à une politique de croissance, à une politique étrangère, à une politique de l’énergie commune. »
Sandro Gozi, le «Monsieur Europe» de Renzi. Crédits photo : Gabriel Bouys/AFP
Il énonce les priorités de la présidence italienne de l’Union européenne à partir du 1er juillet.
« Les gouvernements européens devraient définir les grandes priorités politiques de la Commission européenne pour la prochaine législature, ce qui ne s’est jamais fait par le passé.
La Commission européenne sera chargée de mettre en œuvre ces priorités : politique de croissance, lutte contre le chômage, développement durable et innovation.
Pour y parvenir, il nous faut des instruments financiers nouveaux.
Alors que l’Europe se réduit trop souvent à la discipline budgétaire, nous voulons mettre en avant l’économie réelle. Et rendre les politiques d’ajustement budgétaire plus flexible.
Ce n’est pas à l’Europe d’imposer la manière de servir l’huile d’olive à la table des restaurants. Les citoyens européens ne la trouvent pas là où ils l’attendent.»
Le recul de l’humain et l’expansion de la robotique.
Au cours de ce mois de mai, on apprend que même si les robots tueurs n’existent pas encore, Terminator ne serait plus loin de cesser d’être une fiction si l’on en croit l’ONU qui a anticipé et planché sur le sujet à Genève.
La question est de savoir s’il faut d’ores et déjà restreindre l’utilisation de ces armes du futur.
Isaac Asimov, qui avait énoncé les lois de la robotique, disait qu’en aucun cas il ne fallait laisser les robots pouvoir s’attaquer à l’être humain, c’était une règle de base.
Pendant quatre jours, du 13 au 16 mai à Genève, au siège des Nations Unies, les experts ont discuté des armes létales autonomes, autrement dit les robots assassins.
Aujourd’hui, dans toutes les armées, il existe des robots démineurs, des robots espions et des drones qui tuent à distance.
Jusqu’à aujourd’hui, l’être humain qui les pilotait pouvait refuser de les faire fonctionner.
Mais qu’adviendra-t-il lorsque seront programmés des robots autonomes à l’intelligence artificielle capables de tuer de leur propre initiative ?
Stephen Hawking, le physicien britannique, dit se méfier de cette intelligence artificielle qui pourrait à terme détruire l’humanité.
L’être humain saura-t-il s’en préserver
S’il ne fallait qu’une note d’espoir… le recul de l’âge.
Stanislas Kowalski, un polonais âgé de 104 ans, a battu son propre record en parcourant 100 mètres en 32,79 secondes.
Certes, c’est trois fois moins rapide que le record du monde, mais il l’a fait sans entraînement spécifique, sans anabolisants, sans sponsor, juste comme il le préconise, avec un mode de vie simple, ne pas trop manger le soir, de bonnes nuits de sommeil et un verre de vodka de temps en temps…
Pascale Davidovicz
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