"66 Printemps", un chant d'amour pour Israël

Le printemps est arrivé dans notre pays de rêve .

Il serait parfait s’il n’y avait tant de vautours reluquant leur prochain festin.

De droite et de gauche tous lorgnent vers Jérusalem. Mais chaque printemps qui passe nous donne plus de force; celle que procure la conviction d’être dans son droit.

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Le printemps, c’est aussi le moment qui rappelle  au monde que nous avons vaincu le Pharaon d’Egypte, que nous avons renversé ce régime esclavagiste avant tous les peuples, bien avant les noirs américains; uniquement parce que nous savions que la liberté est un droit pour chacun.

La période où nous sommes passés d’état de sous-hommes à celui de peuple élu fut notre véritable gestation. Puis, car le monde ne va pas toujours dans le sens du progrès,nous fûmes  à nouveau des moins que rien, ici et là. Aujourd’hui nous avons retrouvé notre honneur, à défaut d’être aimé par tous.

J’ai désormais un Etat J’ai le droit de le crier haut et fort. Mon Etat est juste, tout au moins bien plus juste  que  tous ceux de la planète. Mon Etat se soucie des siens, mais aussi des autres, et même de mes ennemis.

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Mon Etat, qui se définit comme « juif », est un modèle de cette forme politique qu’on appelle laïcité. Seule parade contre les « fous de Dieu »de tous horizons, ce modèle est recommandé par à peu près tous les rabbins « qui savent lire ».

Les autres – » meskine » ou « les pauvres »- lisent dans des bougies qui guérissent  du cancer, ou dans les filigranes des billets de banque, au choix.

Je suis fier de mon pays, non pour le soleil, ni pour la direction par Bibi. Pas non plus pour les high tech, ou la solidité du shekel.

Je suis fier parce que, bien qu’Etat juif, je respecte ceux qui ne sont pas juifs. Je respecte aussi ceux qui ne vivent pas comme des juifs, selon les règles de nos traditions séculaires; parce qu’ils ont le droit de vivre leur propre foi : l’athéisme, l’agnosticisme ou que sais-je d’autre.

Ainsi, malgré les quelques (ou plus que ça) reproches qu’on peut faire à notre petit et très jeune Etat, à notre gouvernement d’Israël, j’ai la conviction que l’une des pierres angulaires de notre réussite n’est pas le fait d’être juif, mais d’accepter les « agressions intellectuelles » de tous bords.Et cela nous rend plus intelligents que les autres, je crois.
Notre « bébé » à tous, qui va avoir 66 ans, vit aujourd’hui en acceptant de débattre jusqu’aux idées les plus farfelues, et de s’enrichir de toutes ces visions possibles. Cà aussi, c’est une valeur « printanière »: pouvoir aller vers l’autre ou faire qu’il vienne vers moi.

Les « températures hivernales » étant tout le contraire: chacun pensant détenir la vérité , et restant « droit dans ses bottes ».

Ce renouvellement de la nature la plus diverse du monde, pour les plantes, les « belles plantes », et les individus, a permis l’espace d’un court instant de Mai 1948 de reconnaître le droit du peuple juif d’avoir un Etat.
Ce moment béni entre tous, je l’ai vécu à ma manière. D’abord en revoyant et revoyant encore ces images filmées en noir et blanc du décompte des voix de la Société des Nations, des cris de joie et des danses spontanées de nos frères et soeurs d’Europe centrale rescapés de l’enfer.

J’entends résonner dans ma tête, cette voix si belle et rocailleuse de David Ben Gourion faisant  la déclaration  de notre indépendance. Un message qui fonctionne chez moi comme un déclencheur de larmes, à chaque fois. Un peu comme lorsque je vois de vieilles photos ou des films de ceux que j’aime le plus au monde.

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Je pleure de bonheur. Je pleure de savoir que je fais partie de cette immense et belle Histoire. Et surtout que mes enfants et petits-enfants  en « sont une partie ».
Et aussi, j’ai suivi, j’ai soutenu, j’ai prié pour la réussite, des actions de Ari Ben Canaan -Paul Newman-, et de ses amis pour sauver les derniers survivants des bateaux de fortune; et pour libérer nos terres, soit pacifiquement, soit par la force lorsque la méthode douce n’est pas applicable.

Arrivé tout frais dans la France de la fin des années 60, j’ai découvert « Exodus » et ses débats d’Armand Jammot avec Elie Wiesel.

Pour nous, jeunes juifs, ce film ne nous a pas diverti, ou intéressé. Ce film nous a rendu plus juifs que nous n’étions alors.
Pas plus religieux , uniquement « plus juif »!

Du fond de notre ignorance politique ou identitaire, nous autres juifs du soleil et du verbe haut, nous venions de comprendre qu’une nouvelle page d’Histoire nous attendrait, un jour ou l’autre. Une Histoire qui ne remplacerait pas la précédente.

Au contraire, elle aurait pour vocation d’additionner nos forces juives et sépharades, mais de savoir qu’il y a des hiérarchies dans tout; et que ce « classement » ne doit pas être sujet à discussion: il n’y a pas « l’un est mon père, l’autre ma mère »: Israël est mon père ET ma mère.

J’ai aussi des cousins; et cela devrait faire l’affaire.

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Ainsi, vous l’aurez compris, le printemps c’est bien sûr aussi notre renaissance messianique, laïque ou religieuse. Yom Haatsmaouth nous a convaincu d’être « tous pour un et un pour tous ».

Et comme nous avons un esprit de contradiction merveilleux, nous profitons des voix discordantes, juste pour nous aider à réfléchir à toutes les âneries qu’on n’a pas encore faites. A « challenger » , comme on dit. toutes les visions extrêmes, injustes, étranges. Une fois qu’on a testé le  » pro-palestinisme »on devrait revenir à la normale . Un peu comme le chapeau noir et le costard en laine sous 40°.

Ou les sandales en tissu sous la neige de décembre. A un moment, on se dit quand  même que  la raison devrait avoir de beaux jours devant elle ; il suffit de comprendre que c’est notre tête qui pense et pas ton voisin de quartier .

Dans quelques jours, pour notre printemps supplémentaire d’Etat , nous irons une fois de plus prier devant le Kotel. Nous français « pas du tout de souche » nous serons comme chaque année plusieurs   milliers à honorer notre pays, notre drapeau, les souffrances des nôtres qui se terminent bien. .

Devant cet étendard frappé d’une étoile de David , représentant la fleur de Lys vue d’en-haut,nous écouterons l’hymne National, l’Hatikva, dont l’idée n’est pas de glorifier le sol mais l’ESPOIR d’un monde plus juste et moins douloureux. Nous savons que notre attachement à cette terre n’a de sens que si on prend ses distances. Cette terre n’est qu’un véhicule pour mettre en pratique des règles de vie saines et de permettre de nous épanouir en tant que Nation solidaire.

Notre indépendance est acquise depuis 66 ans sur le plan politique. Sur le plan de la tranquillité nous  en sommes loin. Mais le plus urgent est de construire une société plus mûre,plus respectueuse de ceux qui ont besoin d’être épaulés.
Et je sais que nous allons réussir ce nouveau pari , bien plus inscrit dans la Thora que celui d’attendre 3 ou 6 heures entre le lait et la viande!
José Boublil

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