Petit pain, fromage aux herbes et hareng saur, un goût ressuscité par une cuisinière au physique de professeur de sciences que les émissions télévisées de cuisine ont rendu célèbre. En face, il y a une autre dame qui vend de la charcuterie russe au goût très fort avec une saveur fumée qui appelle au secours un carafon de vodka glacée.
Ça se passe au »namal » deTel Aviv, l’ancien port de Tel Aviv reconverti en promenade : les planches qui recouvrent les dunes de sable et qui donnent une impression de vagabondage. Partout des boutiques : chaussures de sport, maillots de bain, jeans etc.. présentés par toutes les grandes enseignes.
Et il y a des cafés, l’un contre l’autre: salades, poissons, brochettes, glaces.
À l’intérieur et sur les terrasses, les familles, les couples, les solitaires et partout les poussettes et les vélos,un fleuve de personnes qui s’écoule, des groupes qui se forment et se bousculent,les gamins et leur ballon de foot : c’est shabbat et tout le monde en profite.
Les marchands de tout sont là : légumes, fruits, viande, poissons, conserves, gadgets, les vins d’Israël ou du Chili, les pâtes italiennes, les fromages : il y a tout ce dont vous n’avez nul besoin mais que vous achèterez quand même . À l’intérieur du shouk, construit à la turque, des boutiques de 6 m2 avec un vendeur noyé dans tout ce qu’il expose. Leur business plan tient la route: un peu bio, beaucoup bobo, le produit mode, celui dont on a parlé dans les magazines, s’impose aux nouvelles ménagères. Le shouk est trop petit, personne n’imaginait un tel engouement et un plan d’agrandissement doit sûrement hanter les décideurs.
Ce qui est surprenant c’est que rien ne soit fermé le shabbat, tout au contraire et que les jours de semaine les sportifs, jogging ou natation, et les sains de corps et d’esprit à vélo, viennent remplir leur panier. Il doit y avoir moins de monde dans les super marchés , dans les moyennes surfaces ouvertes jour et nuit, dans les « makolet », épiceries de quartier.
Les nouveaux consommateurs, les jeunes, les instruits, ceux qui ont un poste de responsabilité , ne veulent plus » acheter idiot » et ils se sentent bien, le long de la mer , entourés par leurs congénères : le shouk au désordre savant, les gens qui s’interpellent, les parfums des fruits mûrs et le tableau animé des formes, des couleurs, des amoncellements, ils l’apprécient et ils y reviennent.
De mon temps, on avait le même plaisir tout au long des marchés de Provence :
» Voici pour cent francs, du thym de la garrigue, un peu de safran et un kilo de figues … »
André MAMOU
le marché du namal a 5 filiales !
La cuisinière au physique de professeur de sciences est « Sherry Ansky », une journaliste culinaire qui a créé beaucoup de livres de recettes mais c’est sa fille « Michal Ansky »(très belle jeune femme de 34 ans) qui en hommage à la passion de sa mère pour la bonne cuisine et les bons produits, a eu l’idée de créer ce petit marché en 2007 avec une amie. Depuis 2011, ce marché a maintenant 5 autres filiales (Rishon le zion, Ranana, Beer sheva, Natanya, Herzlya). Michal, la fille est aussi depuis fin 2010, un des 4 jurés (les 3 autres jurés étant les célèbres chefs israéliens: Eyal Shani, Yonathan Roshfeld, Haim Cohen) et co-présentatrice de l’émission « Master chef » en Israël. Elle a auparavant présenté d’autres émissions de télé mais la grande popularité du format « Master chef » a véritablement propulsé la carrière de Michal Ansky.
Celle qui a débuté avec l’étiquette « fille de Sherry Ansky » a inversé la tendance! Aujourd’hui c’est Sherry Ansky ( rappelons le, une des premières journalistes et rédactrice de livres de cuisine en Israël) qui est devenue « la mère de »!
Mais rendons à César ce qui appartient à César, le fameux sandwich aux harengs du « Shouk » du Namal de « Tel Aviv » est une recette de Sherry Ansky, qui dirige toujours le coin sandwichs dans ce même « Shouk » créé par sa fille , Michal, digne héritière de sa maman.
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