Négociations de paix : acharnement thérapeutique

Après avoir annulé une visite en Cisjordanie,

le secrétaire d’état John Kerry

000_Was8410861-635x357

tentait non sans grande difficulté et au milieu du scepticisme général de remettre sur les rails les négociations de paix marquées par des crises àrépétition depuis leur relance en juillet 2013.
La dernière en date est liée au refus par Israël de libérer un quatrième et dernier contingent de prisonniers palestiniens le 29 mars, comme il s’y était engagé dans le cadre de l’accord de relance des négociations conclu sous l’égide des Etats-Unis.
Il faut dire que Mahmoud Abbas s’était vanté publiquement et à plusieurs reprises de n’avoir consenti le moindre avantage aux Israéliens. Il avait même employé le terme de » déposit » ,de gage qu’il allait empocher : la libération des prisonniers dont certains sont des arabes israéliens.
De quoi rendre furieux les membres de la coalition qui soutient Netanyahu. Tous savent que ces pourparlers de paix voulus par Obama et si ardemment menés par John Kerry ne pouvaient déboucher sur un accord fût-il partiel.
Les palestiniens veulent que les israéliens se retirent des territoires disputés sans que leur soient accordés les échanges de territoires nécessaires aux implantations, sans que l’état d’Israël soit déclaré comme étant l’État nation des juifs, sans que Tsahal puisse rester sur la ligne du Jourdain, tout en exigeant la restitution de Jérusalem Est et le droit au retour des réfugiés de 1948.
Même les plus pacifistes des israéliens se demandaient s’il ne s’agissait pas d’un saut dans le vide : Gaza aux mains de groupes terroristes et Al Qaëda tapi en Cisjordanie sans compter le Hizbollah et tous les affidés à l’Iran.
Mais la paix est un bien trop précieux pour refuser d’en payer le prix. Et Netanyahu a géré au mieux des intérêts du pays cette situation de crise où le meilleur allié veut vous pousser au delà de toute sécurité et de la pérennité de votre droit à exister.
Mahmoud Abbas a présenté mardi une demande d’adhésion de l’Etat de Palestine à 15 conventions et traités internationaux, à commencer par les Conventions de Genève sur la protection des civils.
« Nous espérons que M. Kerry reprendra ses efforts dans les prochains jours », a affirmé un dirigeant de l’OLP, Yasser Abed Rabbo. « Nous ne voulons pas que ces efforts prennent fin ».
Il a réaffirmé que la démarche palestinienne était « en réponse à la violation fragrante par Israël de l’accord » sur les prisonniers, rendant « Israël entièrement responsable de l’échec de la mission » de M. Kerry.
« La direction palestinienne respecte ses engagements (…) Mais nous voulons un véritable processus politique, sans coups bas », a-t-il plaidé.

MENACES DE REPRÉSAILLES

 
ONU55jpg
Aux termes de l’accord de juillet, l’Autorité palestinienne avait consenti à suspendre toute démarche d’adhésion aux organisations et conventions internationales pendant les neuf mois impartis aux pourparlers, en échange de la libération par Israël de quatre contingents de prisonniers incarcérés avant 1993. Mais seuls trois groupes ont été relâchés.
Selon la liste palestinienne, les 15 demandes d’adhésion ont été adressées entre autres à la Convention internationale des droits de l’enfant, celle sur l’élimination de toutes les formes de discrimination raciale, ou la Charte internationale des droits de l’Homme.
Mais la principale requête concerne l’adhésion à la Quatrième Convention de Genève sur la protection des civils, souvent citée par l’Autorité palestinienne « en raison de son applicabilité aux Territoires palestiniens comme territoires occupés ».
Ces demandes ont provoqué l’ire d’Israël qui considère que les Palestiniens ne sauraient obtenir la reconnaissance de la pleine souveraineté d’un État que via des négociations, et non par une démarche à l’ONU.
« La raison du mécontentement d’Israël est qu’elle (la décision de M. Abbas) renforce la conviction des Palestiniens que l’ONU va leur offrir un Etat », a expliqué à l’AFP Robbie Sabel, professeur de droit à l’Université hébraïque à Jérusalem.
Un membre du gouvernement, Uzi Landau, membre du parti Israël Beiteinou, a d’ailleurs averti que si les dirigeants palestiniens défiaient Israël devant les instances de l’ONU, « ils le paieraient cher ».
« L’une des mesures possibles serait pour Israël d’appliquer sa souveraineté sur des secteurs qui feront clairement partie de l’Etat d’Israël dans le cadre de toute solution future », a prévenu ce ministre du Tourisme, en allusion aux zones de Cisjordanie occupée où sont implantés des colons juifs.
Israël pourrait aussi prendre des mesures de rétorsion économiques en intervenant « pour bloquer leurs aides financières », a-t-il ajouté.

POLLARD , UNE SOLUTION?

4393307_3_bb49_jonathan-pollard-un-ancien-expert-de-la-marine_ecda5ba3e95f8d4d871d25a4e42b3a0e
Jonathan Pollard

La crise a poussé la Ligue arabe à convoquer une réunion d’urgence des ministres des Affaires étrangères le 9 avril au Caire.
Malgré le scepticisme général, M. Kerry a jugé « totalement prématuré de tirer quelque conclusion que ce soit » sur l’avenir des pourparlers, qui arrivent à échéance le 29 avril.
Le secrétaire d’état s’efforce d’arracher un compromis sur la libération de prisonniers palestiniens, qui pourrait aboutir à l’élargissement de Jonathan Pollard, un Américain arrêté en 1985 et condamné à perpétuité aux États-Unis pour espionnage au profit d’Israël.
Il a exhorté les deux parties « à faire preuve de retenue », en soulignant qu’aucun des documents signés par le président palestinien « n’impliquait l’ONU ». « Absolument aucun », a-t-il insisté.
Abou Mazen, peut-il se transformer en homme de paix? En a-t-il les moyens? Le courage? Ou n’est ce qu’un leader du Moyen Orient particulièrement habile , un simple leveur de fonds et de subventions ?
André MAMOU avec AFP
 
 

Suivez-nous et partagez

RSS
Twitter
Visit Us
Follow Me

Soyez le premier à commenter

Poster un Commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée.


*