Des centaines de titres ont été retirés de la Foire du livre de Riyad, en Arabie saoudite, sous la pression de fondamentalistes religieux. La censure n’a pas plus épargné la poésie du Palestinien Mahmoud Darwich que les essais d’Azmi Bechara, sans oublier un livre sur le droit des Saoudiennes à conduire.
Selon l’édition de dimanche du quotidien saoudien « Okaz« , « plus de 10.000 copies de 420 titres ont été retirées par les organisateurs de la foire », qui a pris fin vendredi.
La police religieuse implacable
Des membres de la police religieuse ont intensifié les inspections parmi les stands de la foire et fait pression pour obtenir le retrait de recueils de poèmes du grand poète palestinien Mahmoud Darwich. Cette police religieuse, qui veille au respect des normes de l’islam rigoureux appliqué en Arabie saoudite, est connue pour ses interventions parfois musclées dans l’espace public pour faire respecter le code vestimentaire et sévir contre tout écart de conduite jugé contraire à cette idéologie.
Des poètes censurés
Selon cette police, les poèmes de Darwich, considéré comme le plus brillant de sa génération, contiennent des références à « l’athéisme et ont un caractère blasphématoire ». La mesure a frappé aussi des représentants du renouveau de la poésie arabe comme les Irakiens Badr Chaker al-Sayyab, Abdel Wahab al-Bayati et le Palestinien Moïn Bsisso.
Aziza al-Youssef, militante saoudienne des droits de l’Homme, interrogée par l’AFP, s’est dite étonnée par ces retraits et a estimé qu’ils ne feraient « que contribuer à la notoriété des auteurs censurés ».
Menaces sur un auteur défendant le droit les Saoudiennes à conduire
Selon le quotidien Saudi « Gazette », la liste des livres retirés comprend aussi « Quand les Saoudiennes auront-elles le droit de conduire ? », dont l’auteur Abdallah al-Alami a reçu des menaces anonymes. Le sujet divise les Saoudiens entre ceux qui défendent le droit des femmes à conduire, et les autorités religieuses, qui le rejettent catégoriquement.
Tensions entre l’Arabie et le Qatar
Selon des sites internet, l’interdiction a également frappé des essais d’Azmi Bechara, un ancien député arabe israélien qui dirige un centre de recherches au Qatar, où il est considéré comme l’éminence grise de l’émir, cheikh Tamim ben Hamad Al-Thani. Cette interdiction intervient sur fond de tensions entre l’Arabie saoudite et le Qatar, accusé par Riyad de s’ingérer dans les affaires de ses voisins et de soutenir la mouvance islamiste.
La liste concerne également le livre « Révolution » de l’Egyptien Wael Ghoneim, l’un des inspirateurs de la révolte qui a conduit en 2011 au départ de l’ancien président Hosni Moubarak. D’autres livres ayant trait à l’islam comme « L’histoire du hijab » et le « Féminisme en islam » ont été également retirés.
Les Frères musulmans, mouvement indésirable
Peu après l’ouverture de la Foire le 4 mars, un éditeur saoudien réputé proche des Frères musulmans avait vu son stand retiré et ses ouvrages confisqués. Nawaf al-Qoudaïmi s’était dit « surpris par le retrait de son stand », regrettant de ne pas en avoir été informé à l’avance par les organisateurs.
Le ministre de la Culture et de l’Information Abdel Aziz Khouja a accusé l’éditeur d' »avoir introduit frauduleusement et tenté de diffuser des ouvrages interdits qui portent atteinte à la sécurité du royaume, ce qui est une démarche illégale et immorale ». L’un des dirigeants de l’Association des éditeurs saoudiens, Ahmad al-Hemdane, a été plus explicite en indiquant qu’aucun « ouvrage ayant trait à la pensée des Frères musulmans et de groupes extrémistes ne serait toléré à la Foire de Riyad ».
Nawaf al-Qoudaïmi, dont la maison a des bureaux au Caire et à Beyrouth, est considéré comme proche des Frères musulmans, que l’Arabie saoudite vient de placer sur sa liste d' »organisations terroristes ».
La police religieuse implacable
Des membres de la police religieuse ont intensifié les inspections parmi les stands de la foire et fait pression pour obtenir le retrait de recueils de poèmes du grand poète palestinien Mahmoud Darwich. Cette police religieuse, qui veille au respect des normes de l’islam rigoureux appliqué en Arabie saoudite, est connue pour ses interventions parfois musclées dans l’espace public pour faire respecter le code vestimentaire et sévir contre tout écart de conduite jugé contraire à cette idéologie.
Des poètes censurés
Selon cette police, les poèmes de Darwich, considéré comme le plus brillant de sa génération, contiennent des références à « l’athéisme et ont un caractère blasphématoire ». La mesure a frappé aussi des représentants du renouveau de la poésie arabe comme les Irakiens Badr Chaker al-Sayyab, Abdel Wahab al-Bayati et le Palestinien Moïn Bsisso.
Aziza al-Youssef, militante saoudienne des droits de l’Homme, interrogée par l’AFP, s’est dite étonnée par ces retraits et a estimé qu’ils ne feraient « que contribuer à la notoriété des auteurs censurés ».
Menaces sur un auteur défendant le droit les Saoudiennes à conduire
Selon le quotidien Saudi « Gazette », la liste des livres retirés comprend aussi « Quand les Saoudiennes auront-elles le droit de conduire ? », dont l’auteur Abdallah al-Alami a reçu des menaces anonymes. Le sujet divise les Saoudiens entre ceux qui défendent le droit des femmes à conduire, et les autorités religieuses, qui le rejettent catégoriquement.
Tensions entre l’Arabie et le Qatar
Selon des sites internet, l’interdiction a également frappé des essais d’Azmi Bechara, un ancien député arabe israélien qui dirige un centre de recherches au Qatar, où il est considéré comme l’éminence grise de l’émir, cheikh Tamim ben Hamad Al-Thani. Cette interdiction intervient sur fond de tensions entre l’Arabie saoudite et le Qatar, accusé par Riyad de s’ingérer dans les affaires de ses voisins et de soutenir la mouvance islamiste.
La liste concerne également le livre « Révolution » de l’Egyptien Wael Ghoneim, l’un des inspirateurs de la révolte qui a conduit en 2011 au départ de l’ancien président Hosni Moubarak. D’autres livres ayant trait à l’islam comme « L’histoire du hijab » et le « Féminisme en islam » ont été également retirés.
Les Frères musulmans, mouvement indésirable
Peu après l’ouverture de la Foire le 4 mars, un éditeur saoudien réputé proche des Frères musulmans avait vu son stand retiré et ses ouvrages confisqués. Nawaf al-Qoudaïmi s’était dit « surpris par le retrait de son stand », regrettant de ne pas en avoir été informé à l’avance par les organisateurs.
Le ministre de la Culture et de l’Information Abdel Aziz Khouja a accusé l’éditeur d' »avoir introduit frauduleusement et tenté de diffuser des ouvrages interdits qui portent atteinte à la sécurité du royaume, ce qui est une démarche illégale et immorale ». L’un des dirigeants de l’Association des éditeurs saoudiens, Ahmad al-Hemdane, a été plus explicite en indiquant qu’aucun « ouvrage ayant trait à la pensée des Frères musulmans et de groupes extrémistes ne serait toléré à la Foire de Riyad ».
Nawaf al-Qoudaïmi, dont la maison a des bureaux au Caire et à Beyrouth, est considéré comme proche des Frères musulmans, que l’Arabie saoudite vient de placer sur sa liste d' »organisations terroristes ».
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