Jan Koum, juif immigré d’Ukraine,
vend son application
WhatsApp à Marc ZuckerBerg
Jan Koum n’a pas changé : c’est lui-même qui a conduit ses deux associés, Brian Acton le co-fondateur WhatsApp et Jim Goetz de Sequoia (société de capital risque participant au capital de WhatsApp) pour signer le contrat faramineux dont tout le monde parle.
Jan Koum qui détenait 45% des parts de WhatsApp et vaut aujourd’hui $ 6,8 milliards est né et a grandi dans un petit village à côté de Kiev, en Ukraine. Enfant unique d’une mère juive femme au foyer, et d’un père maître d’œuvre, il a connu les conditions de vies difficiles de l’Union Soviétique : pas de confort matériel, mais aussi, l’antisémitisme toujours vivace en Ukraine. Il a 16 ans quand en 1992 il émigre aux Etats-Unis avec sa mère, son père ne les rejoindra jamais. Ils arrivent par hasard, à ce qui s’appelle encore tout simplement Mountain View, et que l’on connaît mieux aujourd’hui comme une partie de la fameuse Silicon Valley.
Pour les faire vivre sa mère accepte tous les travaux : gardes d’enfants, ménages, la vie n’est pas beaucoup pls facile qu’en Ukraine. Mais ici, pas d’antisémites, pas de police omniprésente, et le souvenir de du système policier de l’URSS restera toujours prépondérant dans les choix de Jan.
Un autodidacte brillant
Pas très porté sur l’école où il est plus perturbateur que premier de la classe, Jan Koum apprend seul l’informatique Il se joint au groupe de hackers w00w00 créé en 1998, se joint au réseau collaboratif Efnet (http://fr.wikipedia.org/wiki/EFnet ), et côtoie le fondateur de Napster Sean Fanning (http://fr.wikipedia.org/wiki/Napster ). il est de toutes les aventures innovatrices de la planète internet.
Il s’inscrit quand même à l’université de San Jose State et travaille de nuit chez Ernst & Young en tant que testeur de sécurité .C’est à cette époque également qu’il fait connaissance avec Brian Acton qui le séduit immédiatement par son style déjanté. Pendant ses études, il est embauché par Yahoo où Acton travaille déjà comme ingénieur réseau, et très vite, quitte l’université, pour se consacrer à ce qui le passionne vraiment.
Son père meurt en 1997, sa mère tombe malade et décède d’un cancer en 2000, Jan Koum n’a plus de famille, et il apprécie l’amitié de Brian Acton, lui qui trouve que les amitiés sont beaucoup plus superficielles dans ce pays, que celles forgées en URSS.
En Septembre 2007 Koum et Acton quittent Yahoo et s’accordent une année shabbatique, à la fin de laquelle ils sont recalés lors de leur demande d’embauche chez Facebook. Puis, en Janvier 2009 , Koum achète un iPhone et se rendcompte que la l’App Store était sur le point de lancer un tout nouveau secteur d’applications.
L’aventure WhatsApp
L’idée de ce que pourrait être WhatsApp commence à germer, au contact d’un de ses amis russes, Alex Fishman. Au départ, il s’agissait d’une application capable d’indiquer un statut : occupé, au cinéma, etc….. Koum était tout à fait capable de la concevoir , mais il avait besoin d’ un développeur iPhone, et Fishman lui présente alors Igor Solomennikov.
Koum choisit presque immédiatement le nom WhatsApp parce que ça sonnait comme « ce qui se passe », et une semaine plus tard pour son anniversaire 24 février 2009, il enregistre WhatsApp Inc. en Californie .
Les débuts sont difficiles, seule une poignée d’utilisateurs utilise l’application, et on ne sait pas vraiment à quoi elle sert. La solution vient d’Apple quand les notifications push sont lancées en Juin 2009. Les amis russes de Fishman commencent alors à utiliser WhatsApp pour envoyer des notifications personnalisées, « Je me suis réveillé en retard» ou «je suis sur mon chemin ».
Et c’est ainsi que c’est devenu un service de messagerie : envoi de notifications, réponses. Le seul autre service de SMS gratuits était BBM de BlackBerry, mais qui ne fonctionnait qu’entre BlackBerry .Koum publie alors WhatsApp 2.0 avec un composant de messagerie et voit ses utilisateurs actifs gonfler brusquement à 250.000. Il va alors chercher Acton, qui était au chômage, les amis s’associent, et la success story démarre pour s’achever par le rachat par Facebook cette semaine.
Les deux géants de l’internet, Zuckerberg et Koum, sont juifs tous deux, mais ne partagent pas grand-chose d’autre. WhatsApp ne véhicule aucune publicité, ne conserve aucune trace des messages de ses utilisateurs sur ses serveurs, bref cette application est bâtie sur une seule règle : le respect de la vie privée.
On se demande bien sur ce qu’il va advenir de notre messagerie gratuite favorite. Mais qui pourrait refuser une offre pareille?
Line Tubiana
Voir les deux excellents articles de Numérama sur le sujet, surtout le second qui explique comment Google a raté l’achat de WhatsApp
http://www.numerama.com/magazine/28492-pourquoi-facebook-achete-whatsapp-pour-16-milliards-de-dollars.html
http://www.numerama.com/magazine/28506-google-a-voulu-acheter-whatsapp-plus-cher-encore-que-facebook.html
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