Ce 27 janvier était jour de souvenir et de recueillement,
en mémoire aux six millions de victimes de l’Holocauste.
Une journée internationale, hautement symbolique, instituée en octobre 2002 à l’initiative des ministres de l’Éducation des États membres du Conseil de l’Europe, suivi quelques années plus tard, le 1er novembre 2005, par l’Organisation des Nations Unies.
Par une résolution (la résolution 60/7) intitulée « Mémoire de l’Holocauste », l’Assemblée générale de l’ONU décidait ainsi que les Nations-Unies la célèbreraient désormais chaque année, le 27 janvier, date d’anniversaire de la libération du camp d’Auschwitz.
Il n’est jamais inutile de rappeler que la résolution 60/7 s’appuyait alors sur les droits et libertés de chacun, s’associant à la Déclaration universelle des Droits de l’Homme, « sans distinction aucune, notamment fondée sur la race, sur la religion ou sur toute autre condition », principe fondateur des Nations Unies, dont la création même fut intimement liée à la défaite du régime nazi. Elle encourageait ainsi les États-membres à promouvoir des projets éducatifs et à protéger les lieux de mémoire liés à l’Holocauste. Lucide, la résolution 60/7 condamnait alors toute manifestation qui viserait à la négation de la Shoah et s’engageait à promouvoir un programme éducatif d’envergure au sein des Nations Unies afin de perpétuer la mémoire de l’Holocauste et d’empêcher qu’un tel évènement se reproduise. On comprend d’autant plus mal en relisant ces principes fondateurs que l’inauguration de l’exposition « Les gens, le Livre, la Terre : la relation de 3 500 ans du peuple juif avec la Terre sainte » conçue par le Centre Simon-Wiesenthal qui devait s’ouvrir lundi 20 janvier au siège de l’Organisation à Paris ait été annulée à la demande de 22 pays arabes membres, soucieux, semble-t-il, que « cette exposition puisse avoir un impact potentiel sur le processus de paix et les négociations en cours », sous entendu au Proche-Orient bien sûr puisqu’il n’y a pas de conflit armé à l’Unesco à notre connaissance… Il semblerait que Mme Bokova, Directrice générale, ait depuis revu sa géographie et son jugement puisque Eric de Rothschild, Président du Mémorial de la Shoah, a pu annoncer lors de son discours à la soirée de clôture de cette Journée de commémoration que cette inauguration était reportée au printemps prochain… Devons-nous pour autant en conclure que le processus de paix aura abouti d’ici là ?
Brigitte Thévenot
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