Le 13 octobre ont eu lieu les Primaires citoyennes
organisées par le PS dans plusieurs villes de France.
Ce qui s’est passé à Marseille est riche d’enseignements et pourrait bien faire école ailleurs. Les politiques, tous partis confondus, auraient tort de le néglige
Une grande surprise à l’arrivée !
20.731 votants ont participé aux Primaires citoyennes organisées par le PS à Marseille. Un chiffre très au-delà de toutes les estimations et une grande surprise à l’arrivée. On retrouve à l’affiche, la Sénatrice-Maire des 15/16 arrondissements, Samia Ghali, très largement en tête avec 25,25% des voix qui sera opposée au Député-Maire des 1/7 arrondissements, Patrick Mennucci, avec 20.65% des suffrages. La Ministre Marie-Arlette Carlotti, quant à elle, longtemps en tête des sondages, s’est classée troisième, avec 19,52% des voix. Elle ne sera donc pas présente au 2ème tour. Dès l’annonce des résultats et malgré la contestation quant à l’organisation mise en place par Samia Ghali qualifiée de « paramilitaire » dans les quartiers nord, elle s’est immédiatement ralliée à Patrick Mennucci, de même qu’Henri Jibrayel, Député de la 7ème circonscription. Le sort de cette élection dépendra des reports de voix des autres candidats, à savoir Eugène Caselli (16,57%), Président de la CUM et Christophe Masse (14,29%), ancien Député de la 8ème circonscription.
« Quels enseignements ? »
Il y a plusieurs enseignements que l’on peut tirer de cette élection. Tout d’abord, il est bon de rappeler qu’il s’agissait d’élections ouvertes à toute personne inscrite sur les listes électorales de Marseille. Le message est passé et les marseillaises et les marseillais ont saisi l’occasion de s’exprimer en votant massivement. Quand on sait que pour les primaires présidentielle avaient mobilisé 27.000 votants, c’est donc un plein succès.
Les commentateurs auront beau pavoiser et critiquer la cité phocéenne, la démocratie a joué, car les dysfonctions recensées sont minimes et n’auraient pas changées de manière significative les résultats. Ce que la Haute Autorité semble avoir avalisé. Le candidat qui sortira de ces primaires aura donc toute légitimité pour affronter le candidat de droite, très probablement « le non encore déclaré pour un quatrième mandat », Jean-Claude Gaudin.
Mais surtout, les cités sont venues voter massivement, ce qui n’est pas le cas habituellement, loin s’en faut. Quel qu’en soit les modalités, « minibus, accompagnement des personnes » et j’en passe, cela crée un précédent que l’on ne peut occulter. Les jeunes et les moins jeunes ont pris le chemin des urnes et il se peut qu’ils en prennent le gout, ici ou ailleurs, si tant est que l’on instille un peu de République et de pédagogie. Ce serait alors la voix rêvée pour une meilleure intégration. Ils pourraient ainsi s’exprimer en tant qu’individus en toute autonomie.
Quel avenir pour Marseille ?
Moi j’ai choisi Patrick Mennucci
Pour Marseille il faut, un programme avec une réelle dimension économique et une volonté politique pour l’appliquer et sortir la 2ème ville de France du marasme dans laquelle elle s’enfonce jour après jour.
La France ne peut se développer si sa façade méditerranéenne périclite. C’est donc une urgence nationale. Pour cela, il faut un candidat qui rassemble toutes les classes sociales et qui voit les problèmes dans leur globalité. Il faut créer des emplois à la fois pour les diplômés qui n’en trouvent pas et à ceux qui sortent du système scolaire sans bagage. C’est un tout. Ce sont des filières entières qu’il faut implanter et non penser de manière segmentée.
Patrick Mennucci a bâti son programme, « Un nouveau cap pour Marseille » fait de 133 mesures dont il peut dire comment il les financera, en rencontrant tous les marseillais. Son expérience de Maire de secteur jonglant avec le 1er et le 7ème, où il balise pratiquement toutes les catégories sociales, allant du migrant récent, jusqu’au marseillais de longue date, pauvre ou population aisée. Sa vision est celle d’une communauté marseillaise unique faite de personnes diverses, apportant toutes leurs richesses. Pour lui on ne vient pas à Marseille par hasard, « Nous sommes tous arrivés ici à la suite d’un drame ou pour fuir la misère. Pour fuir les guerres, les génocides ou la décolonisation ». Et c’est à tous ces marseillais qu’il faut apporter des solutions.
Il faut donc être un Maire rassembleur et non un Maire dédié à partie de sa population. C’est ce socle de valeurs communes et sa connaissance des dossiers qui ont fait que je me suis engagé à ses côtés.
Marseille, le laboratoire de la France demain ?
A l’heure de cette forte mobilisation des quartiers, il serait paradoxal que d’autres par rejet du monde politique n’aillent pas choisir leur bulletin dans l’isoloir pour bâtir leur avenir et celui de leurs enfants, ou par vote protestataire laissent le champ libre à la démagogie, et aux extrêmes.
Nous sommes à la croisée des chemins. Alors prenons notre destin en main, et ne nous laissons pas imposer un mauvais scénario. Il faut faire reculer « Les territoires perdus de la République » plutôt que de jouer la loi du nombre ou de prioriser le clientélisme. Saisissons notre chance maintenant. Demain il sera trop tard !
Hagay Sobol
Poster un Commentaire