Teva : 20 milliards de profit, supprime 5.000 emplois

Teva Pharmaceutical Industries Ltd a annoncé jeudi un plan de licenciement de 5.000 employés à travers le monde, soit un presque dixième de ses effectifs, dans le cadre de « mesures visant à accélérer la réduction de ses coûts et à optimiser sa structure et ses process. » La plupart des mises à pied seront effectives d’ici la fin de 2014.

Teva emploie 7.500 personnes en Israël, dont plusieurs centaines vont perdre leur emploi. Jeremy Levin, le PDG de Teva, a déclaré : « Nous ne pouvons pas encore dire ce qui va arriver en Israël. La plupart des mises à pied se feront à l’étranger. Nous donnerons tous les détails de notre plan d’ici la fin de l’année. Nous comprenons que cela peut être un moment difficile pour nos employés et nous nous engageons à agir avec équité, intégrité et respect »
Presque tous les employés de Teva en Israël sont membres de la Histadrout, mais un certain  nombre d’entre eux ont des contrats particuliers, indépendamment de la convention collective, et peuvent être licenciés sans discussions préalables avec le comité d’entreprise. Selon la Histadrout , « Il ya eu une discussion entre le syndicat professionnel et les représentants de la direction et il a été convenu que tout licenciement  sera discuté avec le comité d’entreprise et la Histadrout.  »

Pour Teva, « Ces mesures font partie du programme de restructuration mondiale de Teva, qui a été présenté en Décembre 2012 et qui consistait à céder des actifs non stratégiques, à accroître l’efficacité de l’organisation, à améliorer la productivité et à réduire l’excès de capacité. » Il s’agit en particulier de procéder à des coupe sélective des actifs qui ne correspondent plus à son cœur de métier ou ne sont pas critiques pour l’avenir mais de développer l’activité de production de médicaments génériques, d’étoffer le secteur de R & D, d’élargir la présence dans les marchés émergents, et de diversifier le panel de médicaments spécialisés.
Levin a déclaré que le plan de réduction des coûts n’était pas motivé par des difficultés financières. Et pour cause, en 2012, Teva a présenté un bénéfice net de 20,3 milliards de dollars!!! «Cette décision a été prise avec le conseil d’administration pour faire face aux défis mondiaux. Nous sommes une entreprise mondiale qui fait face à la pression des prix et au risque de perdre des revenus sur les produits spécialisés ». 
Plus de 30% du bénéfice net de Teva est généré par le Copaxone, son traitement de la sclérose en plaques dont le brevet expire en 2014. Il est donc urgent de trouver un autre équilibre et surtout d’autres médicaments spécialisé susceptibles de remplacer le Copaxone dans les comptes de la société.
Néanmoins, il sera difficile pour les salariés d’accepter un licenciement survenant dans une conjoncture bénéficiaire, et la négociation avec la Histadrout sera sans doute difficile. Devant une telle santé financière, devant un tel montant de bénéfices, la notion de « difficulté » ne se justifiera qu’avec des compensations qui seront à la hauteur du préjudice : la perte d’un emploi dans une société florissante.
Line Tubiana