Archives 24 février 2008: Eli Cohen : deux docs peu connus sur ce héros juif

1. Eli Cohen : deux docs peu connus sur ce héros juif

Eli Cohen, espion d’Israël en Syrie, devint entre 1961 et 1965 le confident de toute la haute société syrienne, y compris du président. Sa mission fut un succès. Chaque jour, durant trois années, il communiqua ses renseignements en Israël, à l’aide d’un appareil de transmission dissimulé dans son appartement situé près de l’état major syrien. Découvert il est exécuté en 1965 et meurt en héros juif, se souciant des siens et chantant Chema Israël. On lui doit en grande partie la prise du Golan en 1967. Deux docs peu connus le concernant…

a) Lettre émouvante écrite par Eli Cohen avant son exécution

« A ma chère épouse Nadia et à mes chers parents,

Je vous écris ces derniers mots, quelques minutes avant ma fin, en vous suppliant de rester toujours en bons termes entre vous. Chère Nadia, je te demande de me pardonner et de prendre soin de toi et de nos enfants.

Occupe-toi bien d’eux, élève les avec une éducation complète et ne les prive ni de ta présence ni de rien. Je te prie aussi de rester toujours en contact étroit avec mes parents.

Tu peux te remarier afin de ne pas priver les enfants d’un père, je t’en donne la totale liberté.

Je te supplie, chère Nadia, de ne pas passer ton temps à pleurer à propos de ce qui doit être considéré comme du passé. Occupe-toi surtout de toi en regardant vers un meilleur futur. Mes derniers baisers à toi, aux enfants Sophie, Irit, Shaoul, à nos familles…. N’oublie pas de prier pour l’âme de mon regretté père et la mienne.

Recevez tous mes derniers baisers et ma bénédiction. Eli Cohen, le 15 mai 1965″.

b) Maurice Cohen, le frère d’Eli travaillait aussi au Mossad

Chargé du codage/décodage vers la Syrie, il ignorait qui envoyait les messages qu’il devait

décoder, avant de découvrir qu’ils émanaient de … son propre frère, nom de code Kamel Amin Tabet. Son histoire est quasi inédite.

Disposant de tous les codes secrets nécessaires au décryptage des messages, il m’arriva de ne pas pouvoir interpréter un curieux message reçu de notre mystérieux agent dont j’ignorais alors l’identité « est-ce que Nadia a reçu la machine à coudre que je lui ai envoyée ». Avant de découvrir chez ma belle-soeur Nadia un similaire instrument. Même problème avec le message cette fois à transmettre (en français) « Mlle Fifi a commencé à marcher » dont le but était de le rassurer en lui annonçant la bonne nouvelle relative à sa fille Sophie dont l’important retard à faire ses premiers pas l’inquiétait. C’est quand j’appris simultanément cette bonne nouvelle que je compris que l’agent en question dont je m’occupais n’était autre que … Eli.

Quand Eli revenait de mission en Israël, le Mossad continuait à lui envoyer des faux messages afin de tromper l’ennemi. Eli ne savait alors pas que je travaillais pour le Mossad. A l’une de ses visites au pays je notai que les pantoufles dorées qu’il offrait à sa fille portaient une taille écrite en arabe et à mes questions pressantes et déstabilisantes il se contenta de répondre qu’elles venaient des « Galeries Lafayette » et que sans doute elles avaient été importées. 

Mais son trouble atteignit son apogée lorsque à sa question relative à mon nouveau

Numéro de téléphone, je répondis en lui donnant par une erreur idiote … le propre numéro de son appartement de Damas, qu’il commença à noter avant de s’interrompre brutalement en prétextant une course urgente. En fait Eli affolé avait appelé son QG pour comprendre ce qui se passait qui lui avait fait croire à une simple coïncidence de numéro tout en me demandant de garder un secret absolu.

Secret très lourd à porter, vis-à-vis des nôtres, quand je comprenais le danger mortel que courait en permanence Eli pour défendre son pays. J’étais tenté de dévoiler l’opération, quitte à passer pour un traître, afin de l’interrompre et de lui sauver ainsi la vie. Mais, le coeur déchiré, à l’issue d’une longue réflexion, je décidais de laisser les destinées de mon frère entre les mains de D.ieu, afin qu’il accomplisse sa mission sacrée pour sauver le pays d’un mortel ennemi.

Le résultat de mon choix est connu. Mon frère a finalement été pris, emprisonné, horriblement torturé avec une barbarie indescriptible, condamné à mort et publiquement pendu à Damas en 1965.

Cependant les renseignements qu’Eli avait rassemblés à son poste de vice ministre et relatives aux localisations précises des positions militaires syriennes dans le Golan ont permis à Israël lors de la Guerre des 6 jours en 1967, de vaincre aisément la Syrie et de s’emparer du Plateau du Golan, éléments clés de la survie de notre pays, et qu’on lui doit en très grande partie.

Mon frère, Eli a été à la mort en héros juif fier, récitant la prière ancestrale du Chema Israël.

==============================

a) Excellente biographie d’Eli Cohen (si nécessaire) disponible sur Arouts 7 à l’adresse :

http://a7fr.org/Default.aspx?tabid=52&articleType=ArticleView&articleId=9089

b) Pour obtenir le rapatriement de la dépouille d’Eli Cohen en Israël, demandée en vain depuis des années, consultez le site qui envoie les pétitions que vous pouvez signer http://www.petitiononline.com/EliCohen/

=====================================================

Yerouchalmi N° 39 – 24 février 2008 –

2.

Suivez-nous et partagez

RSS
Twitter
Visit Us
Follow Me

Soyez le premier à commenter

Poster un Commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée.


*