L’État hébreu est une société ouverte, multiculturelle, infiniment diverse, qui ne se laisse pas réduire aux clichés colportés par ses ennemis. Les communautés religieuses y vivent en bonne intelligence, échangent et dialoguent en apprenant à mieux se connaître, rappelle Sandra Ifrah.
Dans un contexte géopolitique en pleine mutation, où un nouvel ordre mondial semble émerger, il est crucial d’établir des bases solides pour dialoguer et avancer ensemble. Aujourd’hui, je m’adresse à la jeunesse, mais pas n’importe laquelle.
Attaques antisémites à Amsterdam : Tel-Aviv conseille aux supporters d’éviter France-Israël
Celle qui est capable de faire preuve de discernement, d’éviter les pièges tendus par l’extrême gauche française, ou du moins désireuse d’en sortir. Celle qui est capable de s’indigner contre toutes les injustices de notre époque, sans les trier pour des raisons communautaristes… Nous n’avons pas entendu grand-chose, dernièrement, sur les autres drames du monde.
Pour les soutiens inconditionnels de La France insoumise, pour ceux-là, il est sans doute trop tard. Ils sont victimes, malgré eux, d’une propagande antisémite, comme on n’en n’avait pas vue depuis les années 1930. À cause d’un entêtement électoraliste qui se fiche de la réalité, ces derniers sont probablement irrécupérables.
Inutile d’essayer, l’ignorance restera leur refuge pour conforter leur haine et tenter de délégitimer l’État d’Israël. J’appelle tous les autres au sursaut républicain. Ceux qui n’ont pas peur de voir et d’entendre la réalité, même lorsqu’elle va à l’encontre de toutes les contre-vérités délirantes qui abreuvent les réseaux sociaux. Et particulièrement sur un sujet : Israël. Alors parlons-en.
Israël, terre de diversité
Histoire : Une longue bataille pour la naissance d’Israël
Il suffit de se promener dans les rue de Jérusalem, Tel-Aviv, Jaffa ou Haïfa pour s’en rendre compte. Contrairement aux idées reçues qui tendent à réduire Israël à une société monolithique ou cloisonnée, la réalité est bien plus complexe. Il a été difficile de faire un choix parmi les exemples pour en parler, tant le sujet de la multiculturalité israélienne est riche et s’apprécie au quotidien dans ce minuscule pays.
En voici quelques-uns. Les universités israéliennes sont un espace de coexistence dont devraient s’inspirer leurs homologues françaises. Elles ne sont pas simplement des espaces d’étude, elles sont aussi des lieux de dialogue interculturel. On y trouve des étudiants juifs, musulmans et chrétiens partageant les mêmes amphithéâtres, travaillant sur des projets communs et participant ensemble à des débats intellectuels. Cette réalité dément les clichés d’un Israël replié sur une seule identité et met en lumière le rôle de ces institutions comme catalyseurs d’une coexistence possible.
À l’Université de Haïfa, les étudiants non juifs sont près de 40 %
À l’Université de Haïfa, par exemple, les étudiants non juifs représentent près de 40 % du corps étudiant, une proportion qui reflète l’identité mixte de la ville. En termes de diversité, l’université de Jérusalem est le meilleur exemple. Considérée comme l’une des meilleures du Moyen-Orient, elle est le point de rencontre parfait entre les étudiants de Jérusalem-Ouest (majoritairement juifs) et Jérusalem-Est (essentiellement musulmans).
L’université est dotée d’un département Stratégie et diversité, codirigé par la professeure Mona Khoury. Plus de 20 % des étudiants de cette université sont musulmans, et la proportion augmente d’année en année. L’enjeu est important, car forts de cette formation de premier ordre, les jeunes diplômés pourront travailler dans les meilleurs hôpitaux israéliens, les entreprises high-tech, les municipalités… une intégration réussie de bout en bout.
Le campus de l’université de Jérusalem a été choisi pour mener le programme Good Neighbors Project. Son principe est d’organiser régulièrement des réunions avec les jeunes et les étudiants des quartiers arabes voisins de l’université. Certains bénéficient de bourses d’études, mais aussi de cours à l’école Mendel, qui prépare l’entrée à l’université. Depuis la blessure du 7 octobre, tous les acteurs des programmes “diversité” savent qu’il existe un virage difficile à passer, mais chacun s’est accordé pour dire que c’est justement le moment de persévérer et de poursuivre ce fantastique travail en commun.
Les musées et le monde de la culture israéliens : si loin du manque de courage du milieu culturel français
Au musée de Jérusalem, le mélange des cultures prend tout son sens. Des classes, communes aux Juifs et aux Arabes, sont organisées pour permettre de tisser des liens grâce à la culture. On apprend la poterie, la mosaïque, la peinture… Les cours sont dispensés dans les deux langues, arabe et hébreu, et permettent une compréhension mutuelle efficace pour apaiser les tensions qui pourraient exister chez des adolescents entre 13 et 17 ans. Une autre vision de la société s’offre ainsi à eux.
Le musée d’Israël à Jérusalem expose également des œuvres d’art issues des traditions musulmane et chrétienne, reconnaissant ainsi la richesse culturelle des différentes communautés vivant sur ce territoire. Dans le domaine du théâtre, des compagnies comme le Théâtre El-Hakawati, à Jérusalem-Est, ou le Théâtre Al-Midan, à Haïfa, offrent des plates-formes aux artistes non-juifs pour exprimer leurs visions et leurs récits, souvent en collaboration avec leurs homologues juifs. Ces initiatives démontrent que l’art et la culture peuvent transcender les divisions et servir de ponts entre les communautés.
La santé : un vrai modèle d’humanité universel
Israël se distingue aussi par un système de santé exemplaire, qui transcende les divisions ethniques et politiques. Tous les citoyens, qu’ils soient juifs ou non-juifs, y bénéficient d’un accès égal aux soins. Mais ce modèle va au-delà de ses frontières : chaque année, des milliers de Palestiniens de Gaza et de Cisjordanie sont soignés dans les hôpitaux israéliens.
Un exemple frappant de cette éthique universelle est celui de Yahya Sinouar, chef du Hamas et ennemi déclaré d’Israël. En 2004, il a été opéré d’une tumeur au cerveau dans un hôpital israélien, bénéficiant des compétences de médecins qu’il combattait.
Le pire dans cette histoire, c’est que le Dr Yuval Bitton, le médecin israélien qui a sauvé la vie de Yahya Sinouar, ne regrette rien et affirme qu’il referait la même chose aujourd’hui… Alors que son neveu a été tué le 7 octobre par l’attaque du Hamas, organisée par ce même Yahya Sinouar. Ce paradoxe illustre la force morale du système médical israélien, guidé par une éthique où la vie humaine prime sur les conflits. Dans des hôpitaux comme Hadassah ou Sheba, juifs, musulmans et chrétiens se côtoient, non seulement en tant que patients, mais aussi en tant que professionnels de santé. Ce quotidien de coopération incarne l’esprit de coexistence qui caractérise Israël.
Il est temps de promouvoir une plus grande ouverture d’esprit
Et en France, on s’occupe quand de notre vivre ensemble ? Il est temps que les étudiants des universités françaises et d’ailleurs prennent exemple sur Israël. Afin de promouvoir une plus grande ouverture d’esprit, non seulement en termes d’acceptation de la diversité ethnique et religieuse, mais aussi dans la manière dont les cultures peuvent se nourrir mutuellement pour le bénéfice de tous.
Et surtout, ne vous trompez pas d’ennemis ! Les juifs sont devenus, sous prétexte d’antisionisme, les boucs émissaires d’un contexte national complexe, dans lequel l’esprit républicain laisse place à une communautarisation des esprits, encouragée par une extrême gauche en quête d’électeurs. Faisant place nette aux vrais dangers qui menacent notre pays : la désunion et le chaos.
© Sandra Ifrah
Sandra Ifrah est militante pour la paix au Proche-Orient.
article de Sandra Ifrah sur Israel curieusement on parle jamais surtout dans ce journal des Askhenazes fondateurs de l etat leur culture vaut bien un mot….
Nous allons rappeler à Mme Ifrah et son collectif pour la paix que la paix ne s’obtient pas à n’importe quel prix et que les ashkenasim ont une part trés importante dans les domaines politiques, culturels etc… grâce à nos péres fondateurs. Rafraichir la mémoire.