L’effondrement moral de la diplomatie européenne ( 2009-2024 )

Federica Mogherini et Mohammad Javad Zarif, Ministre des Affaires étrangères
Septembre 2015


La chute du dictateur Assad est l’occasion de se pencher sur la faillite morale de la diplomatie européenne qui, sous prétexte de realpolitik, a apporté la menace des drones iraniens aux portes de l’Union et cédé sur tous les points face aux tyrans les plus violents.

ASHTON (2009-2014) : Derniers feux d’une diplomatie de principes
– Maintient un semblant d’équilibre dialogue/fermeté sur Iran
– 2011 : Dernière condamnation claire des massacres en Syrie

MOGHERINI (2014-2019) : LA DESCENTE AUX ENFERS

Iran :
– 16 juillet 2015 : Célèbre le JCPOA pendant que l’Iran :
* Finance le Hezbollah
* Arme les Houthis
* Déploie milices en Irak/Syrie
– 14 janvier 2019 : « L’Iran est un partenaire clé » – Deux semaines après découverte d’un réseau d’assassinats iraniens en Europe
– Cette demeurée sourit béatement chaque fois qu’elle croise un diplomate iranien, lui faisant les yeux doux (illustration)

Syrie :
– Décembre 2016 : Simple « appel au dialogue » pendant qu’Alep est rasée
– Silence sur les fosses communes
– Mutisme sur les chambres de torture

BORRELL (2019-2024) : L’ABDICATION TOTALE

Iran :
– 4 octobre 2022 : « Inquiétude » face aux manifestantes battues à mort
– 23 janvier 2023 : Refuse de sanctionner les Gardiens de la Révolution car « cela bloquerait les négociations »
– Août 2023 : Poursuit négociations pendant que :
* L’uranium est enrichi à 60%
* Les drones iraniens frappent Kiev
* Les opposants sont pendus dans les rues

Syrie :
– 15 mars 2021 : « Assad a gagné. Il faut l’accepter » – Pendant que :
* Prisons, ça torture ferme
* Les bombardements continuent
* Les réfugiés meurent en Méditerranée
– Mai 2023 : Soutient réintégration dans Ligue Arabe sans:
* Libération de prisonniers
* Enquête crimes de guerre
* Justice pour 500,000 morts

BILAN :
– De la défense des droits humains à la complicité passive
– D’une position de « dialogue ferme » à la soumission sans contreparties
– D’une certaine pression diplomatique à la capitulation morale
– Des principes démocratiques au cynisme le plus méprisable

Cette chronologie montre comment l’UE , qui se voulait porteuse de valeurs est devenue un acteur de second rang, prêt à toutes les compromissions, sacrifiant ses principes fondateurs sur l’autel d’un « réalisme » qui n’a même pas servi ses intérêts. Bien au contraire …

Kaja Kallas parviendra-t-elle à rendre une quelconque dignité à la fonction de Haut représentant de l’Union pour les affaires étrangères et la politique de sécurité?

Saura-t-elle, en agissant selon des principes moraux, renvoyer dans les poubelles de l’histoire la génération des politiciens verreux, prêts à toutes les entorses pour servir des idéologies mortifères, qu’auront incarnées avec laideur une Mogherini, un Borrell, une Albanese ou un personnage aussi pitoyable que Guterres ?

L’histoire le dira, comme elle a déjà jugé ces crapules.

© Joel Hanhart

Joel Hanhart is Ophthalmologist @ Shaare Zedek | Head of the Medical Retina Unit. Jerusalem

Suivez-nous et partagez

RSS
Twitter
Visit Us
Follow Me

4 Comments

  1. Est-il honorable d’avoir renversé tous les régimes laïcs aux Moyen Orient pour instaurer le chaos et paver la voie aux djihadistes comme le font les États-Unis, Israël et leurs alliés européens depuis des décennies ?

    • @Essen

      Dites-moi ce qu’est un régime laïc au Moyen Orient ? Et plus généralement en terre d’Islam ? Je serais curieux de le savoir. Les régimes « laïcs » sont des dictatures de parti unique, les républiques islamiques sont des dictatures islamiques, les islamistes djihadistes sont des aspirants dictateurs… L’offre politique a de quoi faire rêver : à choisir entre 50 nuances de dictature.

      • @Bienaimé Vous jouez sur les mots mais
        les régimes laïcs existaient bel et bien. L’Irak d’avant la guerre de 2003, feu l’Iran du Shah, la Syrie d’Assad , la Tunisie jusqu’à Ben Ali inclus n’avaient rien à voir avec l’Afghanistan des Talibans, Al Qaïda ou Daech. Démolir ces régimes sous le prétexte qu’ils ne correspondent pas à la conception occidentale de la démocratie est stupide. Tous ces pays débarrassés de leur dictature ont régressé et perdu des décennies de développement, certes imparfait, mais réel.

  2. @Alain Bienaime L’Irak de Saddam Hussein protégeait les Chrétiens et représentait un frein à l’islamisme. La destruction de ce régime laïc, qui representait un moindre mal, a été l’un des plus grands désastres de ces vingt dernières années et a été l’une des causes de l’aggravation de l’islamisme. En outre, cette invasion représentait une violation totale du droit international et a été justifiée par des fake news Comme d’ailleurs la première guerre du golfe. Ou encore les bombardements au Kosovo en 99, crime de guerre de l’OTAN et justifié par une campagne de désinformation venant du gouvernement germanique. Plan « Fer à cheval »

    Ce que dit cet article est juste et pertinent (encore qu’il y manque le soutien de l’UE a l’Azerbaïdjan et sa trahison envers les Arméniens) mais ne concerne que le Moyen-Orient: il faut ajouter l’effondrement moral de la diplomatie européenne vis-à-vis de la Russie et en particulier en Ukraine. Ceux qui connaissent l’histoire de la Russie, et notamment les terrifiantes années 1990, savent que le peuple russe lutte pour sa survie.

Poster un Commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée.


*