Joel Hanhart. Les premiers effets intra-libanais de la déconfiture du Hezbollah: le ton se libère. Enfin!



« L’Orient Le Jour », 30 novembre 2024: https://lnkd.in/dTG6dXXu


Joseph Maïla, professeur de relations internationales à l’ESSEC, ancien recteur de l’Université catholique de Paris et ancien vice-doyen de la faculté des lettres de l’Université Saint-Joseph, propose une étude du Hezbollah à travers trois dimensions fondamentales :
– Sa nature hybride de « milice-parti-État », combinant force armée, appareil politique et structures sociales parallèles
– Son double ancrage : une base populaire authentiquement libanaise mais une stratégie alignée sur l’Iran
– Son implication dans des réseaux criminels internationaux (narcotrafic, blanchiment d’argent)

L’auteur retrace l’évolution du mouvement depuis 1982, montrant sa montée en puissance progressive jusqu’à devenir un acteur majeur de la politique libanaise tout en servant les intérêts stratégiques de Téhéran. La guerre récente avec Israël marque selon lui un tournant décisif, ouvrant trois scénarios possibles : normalisation politique, transition tactique, ou radicalisation accrue.


L’analyse économique et sociologique reste superficielle. L’auteur fait abstraction des dynamiques régionales.

Les mécanismes financiers qui ont permis au Hezbollah de tisser sa toile sur l’économie libanaise demeurent dans l’ombre. Comment le parti a-t-il construit son système bancaire parallèle ? Par quels circuits l’argent circule-t-il ?

L’analyse des fractures au sein de la communauté chiite fait défaut. Le Hezbollah est présenté comme un bloc monolithique, alors que des lignes de faille le traversent, que des voix dissidentes s’élèvent parfois. Ces nuances internes auraient mérité d’être explorées.

La perspective reste trop souvent celle des chancelleries. On perd de vue la réalité du terrain, les dynamiques de quartier, les solidarités locales qui ont fait le véritable pouvoir du Hezbollah.

La relation complexe entre le Hezbollah et le régime syrien mériterait un développement plus approfondi alors que dans la région les lignes de front changent, notamment ces jours-ci autour d’Alep.

Enfin, l’horizon de la reconstruction demeure flou. Quelles forces pourront porter le relèvement d’un pays dévasté ? Comment reconstruire un État quand ses fondements mêmes ont été sapés ?

Malgré ces réserves, l’article de Joseph Maïla est inédit dans un journal qui jusqu’à présent n’osait critiquer la milice chiite.

A suivre…

© Joel Hanhart

Joel Hanhart is Ophthalmologist @ Shaare Zedek | Head of the Medical Retina Unit. Jerusalem

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