Un enfant de Jérusalem, en 2024. L’image est floue : flou de mouvement, mouvement d’une petite main.
Elle tremble, cette petite main: l’assurance viendra plus tard.
Il faut voir le sourire triomphant de l’enfant juif lorsque la lettre s’est écrite, sa satisfaction lorsqu’il en prononce le nom, son étonnement lorsqu’une autre s’ajoute, au gré de l’arbitraire de sa mémoire visuelle, et qu’à sa demande on lui lit le résultat de leur combinaison.
C’est de lui que parle le verset du Deutéronome (31,21) promettant que jamais le chant-témoin ne s’oubliera.
C’est lui qui, dans la chanson de Mark Warshawsky, était assis auprès de ce petit poêle nommé pripetchek, lui qui se rappelait, qui apprenait, qui répétait encore et encore “oleph kometz: o”.
Lui dont Itshak Katzenelelson, peu avant d’être assassiné, croyait que jamais plus on ne le verrait, ni lui ni ses lettres devenues livres.
Sur cette image, sa petite main apprend, tremblante de fierté, à tracer les petites lettres carrées.
Lui, c’est l’enfant d’Israël, qu’ont voulu effacer, avec les petites lettres carrées, tant d’hommes mauvais.
Jérusalem! 2024!
Un enfant juif contemple les lettres que sa main dessine.
Il est le fruit de la promesse, son garant.
Il a traversé tous les exils, pour revenir, ainsi que l’annonçaient les lettres.
Lettres de feu, de feu blanc et de feu noir. Lettres gravées, lettres de la liberté. L’enfant d’Israël trace les lettres qui rendent libre.
Dans sa petite main qui écrit, il porte l’espoir du monde. De sa bouche, la gloire est raffermie pour confondre les adversaires, pour imposer silence à l’ennemi, au vindicatif (Ps. 8, 3), “aleph kamatz a”!
C’est par son souffle que subsiste le monde. (TB Chabbat 119b).
Merci à tous les enfants d’Israël, ceux qui s’extasient devant la lettre en train d’être tracée et ceux qui, depuis des décennies, des siècles, des millénaires, en approfondissent constamment le sens.
Merci à Celui qui permet qu’il y ait des enfants juifs, en 2024, à Jérusalem.
© Joel Hanhart
Joel Hanhart is Ophthalmologist @ Shaare Zedek | Head of the Medical Retina Unit. Jerusalem
Très émouvant !C’est HaChem qui tient la main de l’enfant d’Israel, Il guide sa main tout au long de sa vie.