Tribune Juive : pourquoi avoir sorti ce livre ?Haim Musicant : Ce livre a une origine familiale puisque l’un de mes fils vit en Israël eta fait la précédente guerre à Gaza.Quand le 7 octobre j’apprends, sans bien comprendre ce qui se passe, je suis effrayé. Quand mon fils de Tel Aviv m’explique qu’il est sous les feux des missiles et enfermé dans le miklat, que certains habitants de la ville blanche est encerclée par des terroristes, je réalise la gravité de la situation.Israël a été agressé et de très nombreux morts sont à déplorer.Deux copains de mon fils, religieux, mariés et père de famille habitant Béer sheva se sont rendus immédiatement dans le sud dans l’un des 34 lieux, ciblés et touchés par le massacre. Ce que l’on sait c’est qu’ils ont réussi à tuer 30 terroristes mais pas un 31eme car ils ont été exécutés tous les deux.Tribune Juive : Pourquoi avoir orienter ce livre vers les héros et qui sont ils ?Haim Musicant : j’ai voulu consacrer un livre pour les lecteurs français à tous ces gens de la société israélienne qui ne pensaient pas que le sept octobre, ils allaient devenir des héros. Comment des gens ordinaires peuvent devenir des gens extraordinaires.Ce livre se présente sous la forme de 50 histoires très courtes dans lesquelles je me suis efforcé de démontrer la mosaïque de la société israélienne puisque je parle de ces hommes, de ces femmes certains sont même des adolescents et des enfants et lorsque je rappelle la diversité de la société israélienne, c’est qu’il y a bien sûr des militaires, des civils, des juifs israéliens des arabes israéliens, des Druzes, des chrétiens des bédouins des philippins, des thaïlandais, qui participent à la vie quotidienne du pays.La société israélienne ce n’est pas une société monolithique. Il y a dix millions de juifs et aussi 21 pour cent d’arabes et là par exemple je raconte l’histoire d’un secouriste arabe qui a sauvé des gens, je raconte aussi le témoignage d’un lieutenant-colonel druze qui a fait des choses parfaitement héroïques ou un bédouin qui avait sauvé des jeunes en train de faire la fête au festival Nova.Tribune Juive : que représente pour vous ce livre.Haim Musicant : ce livre, je le porte en toute modestie, comme une mission parce que je pense que c’est important de faire connaître au maximum de personnes ce qu’a pu être le 7 octobre, ce n’est pas un livre qui analyse un comportement politique mais qui parle d’humanité et donc pour moi c’est comme un mémorial, c’est un ouvrage que je porte comme une mission un peu partout en France,en Suisse et en Belgique lors de mes conférences.La démarche de ce livre, c’est que j’ai voulu montrer que le de 7 octobre, il y a beaucoup de gens qui n’auraient jamais pensé devenir des héros et accomplir des actes du courage et qu’au fond, l’héroïsme, la vie n’a ni passeport ni religion.Il y a un point commun entre toutes ces personnes dont je parle quand on les qualifie de héros et qu’on leur dit vous avez sauvé des vies, vous avez fait preuve d’un courage extraordinaire ils te disent non moi je ne suis pas un héros je n’ai fait que mon devoir comme tous ceux qui sont au front et qui se battent pour le pays mais mon regret c’est de ne pas en avoir sauvé plus c’est vraiment ce credo qui revient sans arrêt.Tribune Juive : Vous êtes aussi conférencier vous sillonnez la France comment est reçu votre livre ?Haim Musicant : je donne de très nombreuses conférences par exemple le 7 octobre j’étais invité à la mairie de Nancy jumelée avec Kiryat Shmona qui est constamment attaquée par le Hezbollah et le maire qui avait organisé cette soirée avait illuminé l’hôtel de ville aux couleurs d’Israël bleu et blanc et puis parmi d’autres expériences que je peux raconter j’avais donné une conférence à Belfort dans le cadre des journées du patrimoine. Belfort c’est 80 000 habitants et parmi ces 80 000 habitants il y a 50 juifs et donc bien évidemment mon public était en majorité non juif et ce qui nous apporte aussi un peu d’espoir, c’était ici et là des non juifs qui viennent à nos conférences pour dire : « On est avec vous, on est avec Israël ».Propos recueillis par Sylvie Bensaid
Haïm Musicant, journaliste, écrivain, a été directeur général du Crif et directeur du B’naï B’rith Europe et du B’naï B’rith de France.
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