Interdites de France, les entreprises de défense israéliennes accueillies chaleureusement à Washington

« Il existe encore des relations commerciales entre l’Europe et Israël », a déclaré un PDG israélien à JNS. « J’espère que l’opinion publique changera ».

L’emblème de l’Association de l’armée américaine est accroché au Washington Convention Center à Washington DC, le 7 octobre 2008. Crédit : D. Myles Cullen/US Army Photo.

( 22 octobre 2024 / JNS)

Alors que la réunion annuelle et l’exposition de trois jours de l’Association de l’armée américaine se terminaient le 16 octobre à Washington, la nouvelle s’est répandue parmi les entreprises de défense israéliennes selon laquelle Emmanuel Macron, le président français, avait l’intention de les interdire du prochain salon de défense Euronaval, près de Paris.

Un porte-parole d’une importante société de défense israélienne a déclaré mercredi au JNS lors de l’événement à Washington que la décision de la France d’exclure les sociétés israéliennes « n’est pas surprenante », renvoyant toute question supplémentaire au ministère israélien de la Défense. Un représentant du ministère présent à l’événement a refusé de commenter.

Le même jour, Yoav Gallant, le ministre israélien de la Défense, a déclaré que les « actions de Macron sont une honte pour la nation française et les valeurs du monde libre, qu’il prétend défendre ».

« La décision de discriminer une seconde fois les industries de défense israéliennes en France aide les ennemis d’Israël en temps de guerre. Cela s’appuie sur la décision d’imposer un embargo sur les armes à l’État juif », a déclaré Gallant. « La France a adopté et applique systématiquement une politique hostile à l’égard du peuple juif. Nous continuerons à défendre notre nation contre des ennemis sur sept fronts différents et à lutter pour notre avenir, avec ou sans la France. »

Paris a également refusé d’inviter des entreprises israéliennes à l’exposition Eurosatory en juin. Un tribunal français a annulé cette décision, mais il était trop tard pour que l’État hébreu puisse y participer. Le tribunal a en outre jugé qu’il était discriminatoire d’exclure 

Lors de l’événement à Washington, les dirigeants du secteur de la défense israélien ont déclaré au JNS qu’ils se sentaient les bienvenus aux États-Unis.

Rafael Advanced Defense Systems est « très fier de nos relations et très heureux de présenter nos produits qui aident à protéger les forces des pays démocratiques », a déclaré Yoav Turgeman, PDG de la société, à JNS.

« Contrairement à ce qui s’est passé à Eurosatory, ce qui a été un événement très regrettable, nous sommes très, très bien accueillis ici », a déclaré Turgeman. « Nous sommes reçus de manière très positive. » Il a cité « la quantité et le degré » de clients potentiels qui ont visité le stand de l’entreprise.

« Les puissances du monde savent apprécier cela », a-t-il déclaré.

« On se sent plus à l’aise ici »

Asio Technologies était l’une des plus d’une douzaine de petites et moyennes entreprises présentes à l’événement de Washington sous la bannière de SIBAT, la direction de la coopération internationale en matière de défense du ministère israélien de la Défense, qui relie le travail du ministère et celui de l’industrie de la défense.

David Harel, PDG d’Asio, a déclaré à JNS que sa société était inscrite à Eurosatory. « On nous a interdit de participer, alors nous sommes venus ici », a-t-il déclaré. « On se sent plus à l’aise ici. »

Depuis que la Russie a envahi l’Ukraine en février 2022, et surtout après l’attaque du Hamas contre Israël le 7 octobre 2023, Asio est « au centre de tout cela », a déclaré Harel à JNS. « Nos produits suscitent un grand intérêt, tant en Israël que dans le monde entier. »

Ariel Kandel, PDG d’Imco Industries, a déclaré à JNS que sa société avait également prévu de participer à Euronaval avant que l’invitation ne soit retirée. « Je suis désolé pour cela, mais j’espère que l’année prochaine, ce sera différent », a-t-il déclaré. (Kandel a parlé à JNS avant que la nouvelle ne soit annoncée que Macron interdisait aux entreprises israéliennes d’entrer à Euronaval.)

« Il existe encore des échanges commerciaux entre l’Europe et Israël », a déclaré Kandel. « Je pense que cela va continuer ainsi et j’espère que l’opinion publique changera de jour en jour. » Il a ajouté que « la plupart des entreprises du marché de la défense sont davantage intéressées par ce qui se passe sur le territoire. »

« Les lignes de front »

Des représentants d’entreprises israéliennes ont présenté leurs marchandises à JNS lors de l’événement à Washington.

Turgeman a présenté un modèle de l’intercepteur de missiles balistiques Tamir de Rafael, une partie de l’Iron Dome, et du Stunner, qui neutralise les missiles balistiques à longue portée. Il a également présenté une partie de l’Iron Beam, le système laser haute puissance dont on parle beaucoup et qui pourrait intercepter des missiles de croisière, des drones et des roquettes. Il a déclaré que la société comptait le lancer l’année prochaine.

La société a également présenté le Trophy, un « système de protection active » qui « protège nos chars et nos véhicules blindés partout dans le monde, pas seulement en Israël », a-t-il déclaré.

« Ce système évolue également, permettant de contrer les nouvelles menaces de manière très efficace », a déclaré Turgeman à JNS. « Si vous pouvez voir les chars israéliens dans le conflit que nous avons à Gaza, au Liban, ils sont entièrement protégés. Ils manœuvrent assez librement, contrairement à ce que nous avons vu en Ukraine, où les chars ont été lourdement attaqués et endommagés. »

Le Trophée est un symbole de coopération entre Jérusalem et Washington, et le système est installé sur de nombreux chars Abrams de l’armée américaine, a déclaré Turgeman.Harel a montré à JNS certaines des forces terrestres d’Asio et quelques solutions tactiques, y compris l’Orion. 

« Cela permet au commandant terrestre, du niveau sergent jusqu’au niveau bataillon, de planifier, d’exécuter, de débriefer, de naviguer, de communiquer avec les SIG, d’analyser les systèmes SIG », a-t-il déclaré, faisant référence aux systèmes d’information géographique qui stockent, analysent et affichent des données liées à des emplacements spécifiques.

« C’est actuellement répandu dans la majorité des unités de combat en Israël », a déclaré Harel à propos des technologies SIG.

Ariel Kandel, d’Imco, a présenté à JNS une maquette de l’intérieur d’un véhicule blindé de transport de troupes, avec des écrans disposés autour de l’intérieur du véhicule, chacun doté d’un écran tactile, avec une multitude de données et d’informations critiques disponibles à portée de bras.

« Nous utilisons l’intelligence artificielle pour aider le conducteur du véhicule à reconnaître les cibles, à conduire le véhicule et à ouvrir le système interne du véhicule, depuis la puissance du moteur jusqu’au système d’armes », a déclaré Kandel.Il a démontré au JNS comment l’opérateur peut accéder à une vue panoramique pour obtenir une connaissance de la situation.

Les soldats à bord du véhicule ont le système à portée de main. L’écran du tireur, par exemple, permet de commander le système d’armes.Dans l’ensemble, tous les exposants israéliens avec lesquels JNS s’est entretenu ont déclaré avoir été bien accueillis lors de la réunion de l’Association de l’armée américaine. Au cours du week-end, des images ont fait surface montrant un homme hors champ prétendant appartenir à la fausse société Levantine Defense Industries, interrogeant des représentants de l’entreprise israélienne sur la « technologie de déchiquetage de bébés ».

© MIKE WAGENHEIM

https://www.jns.org/banned-from-france-israeli-defense-companies-welcomed-warmly-in-dc/?_s

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