Israël, le canari dans la mine. Par Charles Rojzman

A Tourcoing, une élève a frappé une enseignante qui lui demandait de retirer son voile. Ce n’est pas la première fois que des élèves insultent ou frappent des enseignants. Ces situations se répètent, jour après jour. Policiers, médecins, pompiers sont également menacés, frappés, blessés dans des proportions de plus en plus inquiétantes.

A BFM TV on parle de la situation d’insécurité presque comme d’un fait nouveau. J’ai travaillé dans tous les quartiers de France il y 30 ans et déjà la violence sous différentes formes rendait infernale la vie des habitants, des travailleurs sociaux et des policiers. Mais aujourd’hui, on est passé de la violence et des trafics illicites à des attaques plus ciblées en fonction de la personnalité des victimes.

Les agresseurs ne se revendiquent pas musulmans mais il y a de grandes chances qu’ils le soient. Très peu d’agressions de ce type par des jeunes adolescents sont commises par des “gaulois”. Ces faits divers devenus des faits de société parmi des milliers d’autres permettent de dire qu’il y a aujourd’hui une délinquance spécifique qui ne s’en prend qu’à des juifs ou des “français de souche”, de même qu’il y a des dégradations de lieux de culte, de cimetières juifs ou chrétiens et jamais de mosquées.

Les règlements de compte ou les vengeances collectives existent à l’intérieur des communautés mais c’est une autre affaire qui a d’autres causes. Dans les cas en question, quel que soit son âge ou sa fonction, l’autre n’est plus un être humain comme soi, mais un ennemi à qui on peut faire tout le mal possible, comme dans une guerre. En fait c’est une guerre qui ne dit pas son nom et ce n’est pas de “l’ensauvagement de la société” comme les media se complaisent à le répéter.

Il n’y a pas d’ensauvagement de la société. Bien au contraire. Jamais notre société n’a été aussi pacifique, jusqu’à la soumission apathique, en dehors de quelques révoltes sporadiques, vite étouffées par la peur. La guerre qui nous est menée par une partie significative de la jeunesse musulmane et des migrants d’Afrique du Nord ou d’Afrique, endoctrinés les uns sur les réseaux sociaux et par des prêches radicaux, les autres par un bouche à oreille malsain, est une guerre à bas bruit, qui ressemble véritablement à une sorte d’ intifada. D’ailleurs le mot est prononcé par les plus radicaux qui voient dans le Hamas et le Hezbollah des modèles de résistance héroïque contre “l’occupation”.

Les agressions au couteau, les refus d’obtempérer, les rodéos urbains, les attaques de commissariats, la mise en cause perpétuelle des institutions et des moeurs françaises n’ont fait qu’augmenter depuis une trentaine d’années. Comme s’il s’agissait de faire face à une occupation illégitime dans la rue, les écoles, les prisons. Un ami franco-algérien me confiait récemment qu’il inscrivait son prénom musulman sur sa moto pour éviter qu’elle ne fût vandalisée ou volée. Une anecdote qui en dit long sur la séparation en cours et l’origine des violences de la vie quotidienne dont parlent les Français quand ils ne sont pas muselés ou intimidés par le déni officiel.

Cette guerre, comme toutes les guerres, est également civile puisqu’elle tente d’entraîner dans son combat une majorité silencieuse de musulmans qui en dehors de quelques voix courageuses et surtout féminines, a du mal à résister à la pression des plus radicaux.

Il est temps de comprendre la réalité. Nous sommes en guerre, paraît-il, contre la Russie en raison de son agression de l’Ukraine et il n’est pas question d’après certains de ressembler à ces “munichois” de 1938 qui ne voyaient pas le danger du nazisme. Allons-nous rester aveugles aux périls historiques qui nous menacent sur notre territoire et qui risquent de nous emporter tous, quelles que soient nos appartenances dans la pire des dérives collectives? Le 7 octobre, qui a bouleversé la société israélienne et fait comprendre le danger mortel qui la menaçait, doit aussi nous servir d’avertissement. Israël est vraiment le canari dans la mine.

© Charles Rojzman

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