Monsieur,
Puisque les français ne vous ont jamais choisi, vous avez décidé avec vos troupes de semer la haine partout pour diviser toujours plus.
Il vous fallait frapper un grand coup après la parenthèse enchantée des JO de Paris où la nation s’est toute entière réunie derrière ses champions, et vous a oublié une fois de plus.
Votre nouveau champ de bataille, c’est l’Université, en réponse à la circulaire du ministre Patrick Hetzel sur le « maintien de l’ordre » dans les universités à la veille du 7 octobre, où 1200 israéliens, en majorité des civils, ont été assassinés par des terroristes venant de Gaza.
Depuis cette date, les actes antisémites ont augmenté de manière exponentielle au nom d’une supposée solidarité des juifs avec Israël.
Vous appelez désormais à mettre « des drapeaux palestiniens [et] libanais » partout, sous prétexte de soutien à Gaza et au Liban, ou plutôt aux groupes terroristes du Hamas et du Hezbollah.
Soutenir la paix pour les Palestiniens et les Libanais sont des causes justes qui n’empêchent en aucune manière d’avoir les mêmes aspirations pour tous les peuples du monde, y compris Israël.
Soutenir ces justes causes passe par l’équité et la défaite des tyrans, non par l’apologie du terrorisme.
Soutenir ces justes causes ne peut se faire au détriment des français. Or par vos propos et ceux de votre meute, vous semez les germes de la guerre à l’Université en y important un conflit étranger.
L’Université est le Lieu par excellence du savoir, du débat et de la diversité. C’est un sanctuaire qui se doit d’être préservé pour le présent et pour le futur.
L’Université, c’est le Lieu où l’on fait l’apprentissage de la complexité de ce monde auquel vous opposez une vision binaire, simpliste du bien et du mal selon votre seule perspective.
L’Université, c’est le lieu où l’on devrait aider à la paix ici, car elle si difficile là-bas. A l’image du Groupe d’Aix, Think tank créé à l’Université d’Aix Marseille (AMU), composé majoritairement d’économistes palestiniens, israéliens et présidé par le Professeur Gilbert Benhayoun. Son but est d’aider à construire la paix entre les deux peuples.
L’Université est donc votre ennemie pour toutes ces raisons !
Eric Berton, le Président d’AMU, la plus grande université francophone, vous a répondu avec force et clarté : « Ce sont des propos dangereux qui risquent d’importer ce conflit au sein de nos campus » et il a fustigé ceux qui veulent « instaurer le chaos pour des intérêts politiques personnels ».
Un appel lucide et courageux que ne peuvent que soutenir tous les universitaires dont je suis, afin de protéger nos valeurs universalistes et préserver l’avenir. Nous sommes fiers d’accueillir des étudiants et des collègues du monde entier. C’est notre richesse, notre contribution à la paix par l’inclusion et l’enseignement.
Pour finir, c’est le médecin que je suis qui s’exprime. Par serment et par éducation, je ne fais aucune différence dans les soins apportés aux patients quelles que soient leurs origines, ni parmi les professionnels.
Aussi, Monsieur Jean-Luc Mélenchon, je vous invite à visiter l’établissement hospitalier dans lequel j’exerce et mon service. Vous y verrez cette diversité qui résiste aux prophètes du malheur. Oui c’est possible.
Mais le ferez-vous ?
Alors je vous lance ce défi !
© Hagay Sobol
Hagay Sobol, Professeur de Médecine, est également spécialiste du Moyen-Orient et des questions de terrorisme. A ce titre, il a été auditionné par la commission d’enquête parlementaire de l’Assemblée Nationale sur les individus et les filières djihadistes. Ancien élu PS et secrétaire fédéral chargé des coopérations en Méditerranée. Président d’honneur du Centre Culturel Edmond Fleg de Marseille, il milite pour le dialogue interculturel depuis de nombreuses années à travers le collectif « Tous Enfants d’Abraham ».
Un très beau texte. un homme intelligent. généreux. Cela fait plaisir dans ce climat délétère. Mélenchon ne se deplassera pas.
Lamarque,
Merci infiniment. cela change de certains commentaires sur X !
même si Jean-Luc Mélenchon ne saisit pas l’opportunité immédiate de visiter notre hôpital, l’invitation reste ouverte.