Réponse à la tribune “Le drapeau de l’État d’Israël n’a rien à faire sur le mât de la Synagogue de la paix”. Par Jean-Marc Lévy

C’est une chose curieuse que la haine de soi et elle s’accompagne souvent de la haine de ses semblables. Chez les Juifs, elle peut prendre les formes des plus anodines aux plus extrêmes, comme en témoigne cette histoire que me raconte souvent un ami, enfant juif caché belge, d’un « Monsieur Jacques » qui, sous l’occupation nazie en Belgique, avait revêtu l’uniforme de la Gestapo et a ainsi désigné et livré 3000 Juifs de sa « communauté » à l’occupant, sans distinction d’âge, sans égard pour l’enfant ou le vieillard. 

La conciliation impossible du gauchisme et du judaïsme est un fait avéré rarement démenti dans l’histoire moderne, les rapports entre le judaïsme et le marxisme, le communisme, le trotskysme, le stalinisme et, de manière générale, avec toutes les idéologies totalitaires d’extrême-gauche (et d’extrême-droite) sont parfaitement documentés. Les Juifs gauchistes qui ont liquidé leur gauchisme avant que leur gauchisme ne les liquide ont choisi de vivre fièrement leur judaïsme tandis que les Juifs honteux ont laissé leur gauchisme liquider leur judaïsme qu’ils ont vomi d’un coup ou régurgité par spasmes. On en retrouve certains dans des medias mainstream d’extrême-gauche où, après avoir vomi leur nom juif qu’ils ont recouvert d’un autre patronyme moins typé, ils ont distillé depuis des décennies, sous couvert d’information, l’idéologie la plus viscéralement anti-israélienne empruntée au narratif islamique le plus antisémite, où la malhonnêteté intellectuelle n’est surpassée que par le révisionnisme. 

La tribune publiée la semaine dernière dans “Rue89” (détenu à 22% par “Mediapart”) sous la plume du Dr Federmann, psychiatre strasbourgeois et militant d’extrême-gauche, s’inscrit dans cette continuité. Monsieur Federmann explique en effet que le drapeau israélien mis au mât de la synagogue de la Paix à Strasbourg en signe de solidarité avec les Israéliens depuis le 7 octobre le gêne – c’est son droit – en raison de l’assimilation pouvant être faite entre Juifs et Israéliens, confusion organisée et responsable selon lui de la montée de l’antisémitisme. Le texte proposé au lecteur fait ensuite la part belle à la désinformation la plus crasse et au recyclage des poncifs antisémites les plus éculés sur Israël, mais a néanmoins le mérite de la cohérence politique. Monsieur Federmann nous dit en effet d’où il parle, affirmant sa proximité idéologique avec les associations d’extrême-gauche israéliennes (viscéralement contre l’Etat quelle que soit la couleur politique du gouvernement issu des élections) et se déclarant proche de LFI, un parti qui fait ouvertement campagne sur l’antisémitisme (historiquement, le précédent était le NSDAP d’un certain Adolf Hitler) et dont le leader castriste, trotskyste et islamo-gauchiste ne craint pas d’affirmer après l’explosion des actes antisémites (+300%) depuis le 7 octobre 2023 et le meurtre de 15 Français de confession juive assassinés depuis 2003 en raison de leur religion que l’antisémitisme en France est « résiduel ».

Répondons donc alors par un peu d’histoire à la désinformation et aux mythes propagés par M. Federmann.

Tout d’abord, il convient de rappeler qu’Israël est peuplé à 73% de Juifs, à 21% d’Arabes (chrétiens, musulmans ou druzes) et de minorités diverses (6%), essentiellement des Chrétiens non Arabes et des Circassiens, tous citoyens égaux en droit. Les terroristes du Hamas qui ont perpétré razzias et pogroms le 7 octobre 2023 dans le sud d’Israël et au festival Nova ont touché indistinctement des Israéliens et des personnes de toutes nationalités et de toutes confessions. Les missiles envoyés par le Hezbollah depuis le Liban sur Israël depuis le 8 octobre n’ont pas fait davantage de distinction entre les confessions. C’est pourquoi l’assimilation entre Juifs et Israéliens que voit M. Federman dans ce drapeau hissé de manière symbolique et solidaire est assez scandaleuse, d’autant plus que ce sont ses amis politiques et la Gauche dont il se réclame qui ont importé le conflit israélo-« palestinien » en France dans les années 2000 en opérant justement ce même amalgame entre Israéliens et Juifs supposés tous soutenir la politique de l’Etat hébreu. C’est bien la Gauche de M. Federmann qui a, depuis vingt-cinq ans, patiemment ensemencé le terrain de l’antisémitisme en versant de l’huile gauchiste sur le feu islamiste. Vingt-cinq ans de propagande malhonnête toujours systématiquement à charge sur Israël et sur les Juifs empruntée au narratif arabo-musulman ont produit des résultats et l’on sait aujourd’hui tout que ce l’antisémitisme doit à la Gauche en général et à la Gauche médiatique en particulier. Mais il est vrai également que le drapeau à l’étoile de David qui est aussi le symbole de l’identité juive est devenu un drapeau honni par une certaine Gauche (celle qui a fait l’amalgame entre Juifs et Israéliens) et que les couleurs bleue et blanc du drapeau israélien peuvent être hissées de manière permanente et sans problème à Berlin, Venise, Auschwitz ou aux Emirats Arabes Unis et au Bahreïn, mais pas dans certains pays arabes ni en France.

Monsieur Federmann s’affirme militant de la paix, mais il s’agit en réalité d’une paix obtenue par le terrorisme : la pax islamica des missiles du Hamas et du Hezbollah. On a vu depuis plus de vingt-cinq ans ce que valaient les accords d’Oslo, accords foireux qui ont donné une vitrine politique et des territoires à des assassins qui n’ont jamais renoncé au terrorisme pour obtenir davantage voire tout, et qui ont toujours considéré l’Etat d’Israël, « l’entité sioniste » selon leurs propres termes, comme une catastrophe (Nakba). Ce sont les plus fervents soutiens d’une coexistence pacifique avec les Gazaouis, les habitants des kibboutz frontaliers qui ont payé au prix le plus cher les dividendes des accords d’Oslo : trahis par ceux-là mêmes à qui ils avaient donné du travail ou qu’ils accompagnaient se faire soigner dans les hôpitaux israéliens, et qui, en retour, ont renseigné les terroristes ou participé aux massacres. Depuis le 7 octobre, même les Israéliens les plus à gauche ne veulent plus entendre parler de la « solution à deux Etats ». 

Monsieur Federmann est en réalité un militant pacifiste. Le pacifisme – c’est-à-dire la doctrine que tout vaut mieux que la guerre – a toujours nourri tous les totalitarismes. Un pacifisme qui, il y a quatre-vingts dix ans, a fait le lit du nazisme et de la Collaboration ; un pacifisme aujourd’hui qui a choisi la paix de l’Islam – soumission se traduit en arabe par Islam – c’est-à-dire le sabre ou le Coran, la paix des morts ou des convertis de force ! Le pacifisme de gauche s’est toujours nourri de lâcheté, de trahison et in fine de soumission : la soumission au nazisme au siècle dernier ; la soumission au wokisme, au terrorisme, à l’islam et à l’islamisme aujourd’hui où marches blanches, fleurs, bougies et ours en peluche sont devenus la seule réponse de la lâcheté occidentale à la barbarie et au terrorisme. De surcroît, une fois leurs yeux dessillés, les pacifistes sont en définitive les plus grands va-t’en-guerre, une guerre qu’ils ne font jamais puisqu’ils envoient toujours les autres se battre pour eux. La paix que Monsieur Federmann appelle de ses vœux est en réalité la reddition d’Israël aux conditions des terroristes.

La Gauche de Monsieur Federmann se présente comme résistante. Mais de quelle résistance parle-t-on? La Gauche dont se réclame Monsieur Federmann était en 1939 aux côtés du nazisme. En effet, pendant deux ans, du 23 août 1939 au 22 juin 1941, la gauche et les communistes collaborent en vertu du pacte germano-soviétique. Contrairement à ce que le parti communiste a toujours affirmé, les communistes ne résistaient pas. Des communistes résistaient ; certains communistes (souvent juifs) résistaient tandis que, durant la drôle de guerre (1939-1940), l’appareil du parti communiste français appelait au sabotagedans les usines d’aviation notamment, haranguant les ouvriers : “Empêchez, retardez, rendez inutilisables les fabrications de guerre” ! Des soldats français sont morts du fait de ces sabotages. Conséquence de la rupture du pacte germano-soviétique et de la bataille de Stalingrad, la Gauche entre en résistance de manière échelonnée entre 1942 et 1944, quand Sartre entre en résistance en 1946 ! L’amnésie volontaire de la Gauche de Monsieur Federmann, c’est-à-dire la légende d’un PCF résistant au début de la guerre et l’antisémitisme de toute une intelligentsia de Gauche (Genet, Sartre, Garaudy, Deleuze,…) se retrouvent dans son obsession pathologique à nazifier Israël par une inversion accusatoire systématique – d’où la rhétorique du génocide – dès lors que le Juif en uniforme kaki qu’elle abhorre se défend et l’empêche de verser des larmes de crocodile sur le Juif en pyjama rayé qui, une fois mort, peut éventuellement trouver grâce à ses yeux. 

Monsieur Federmann prétend défendre avec la même impartialité deux positions en réalité inconciliables, au nom d’un « vivre-ensemble » dont chacun aura pu mesurer depuis le 7 octobre, en France et ailleurs, la qualité des fruits pourris produits. Il n’y a aucune impartialité dans la position de Monsieur Federmann puisqu’il a clairement choisi son camp : celui du keffieh qu’il porte sur ses épaules et celui du judenhut (le chapeau imposé aux Juifs dans le monde chrétien et parfois musulman comme signe de dhimmitude). Que la cause « palestinienne » soit au carrefour du nazisme, du communisme et du terrorisme importe peu ! Sa prétendue position d’équilibre, où et à quel moment l’a-t-il jamais défendue ? Pour s’indigner du sort des boucliers civils pris en otage par le Hamas dans les hôpitaux ou les écoles à Gaza ou par le Hezbollah au Liban ? Pour s’émouvoir du sort des otages affamés, violés et assassinés dans les tunnels de Gaza ? Pour s’indigner du comportement des organisations internationales comme la Croix Rouge ? Dans le village des associations à Strasbourg où le BDS, mouvement de boycott d’Israël financé par l’argent du terrorisme, a droit de cité grâce à la bienveillance des autorités locales depuis des années ? Où était Monsieur Federmann quand ses amis gauchistes ou à keffieh ont réussi par l’intimidation à faire annuler le festival du film Shalom Europa 2024, festival du cinéma israélien en Alsace montrant la société israélienne dans toute sa complexité, festival où il était présent en 2023, ainsi que j’en ai été témoin, et qu’il arpentait en djellaba ? A l’appui de son pacifisme, Monsieur Federmann rappelle la phrase du prophète Jérémie : «Plus fort que le glaive est mon esprit », en se réclamant d’une tradition qu’il a sûrement peu étudiée et qu’il n’a pas transmise. S’il l’avait fait, il saurait qu’Israël est le passé, le présent et l’avenir du peuple juif ; il saurait également que la guerre de défense mené par un peuple agressé pour sa survie contre son agresseur est une guerre obligatoire et éminemment juste ; il saurait enfin que jamais ni le nom ni la kippa (ni même le Judenhut) n’ont fait le Juif, sauf pour les antisémites et les imposteurs. Bien au contraire, c’est toujours le Juif qui a fait et la kippa et le nom !

© Jean-Marc Lévy, vice-Président d’Israël Is Forever Alsace

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