L’une des composantes majeures du populisme repose sur le rejet massif des élites, du « système » et de l’État. La direction de France Télévisions l’a bien compris et a progressivement intégré cette logique dans de nombreux programmes autour d’un triple objectif : nourrir la colère des Français, encourager le vote protestataire et « rééduquer » la population autour de thèses radicales. Tour d’horizon d’une stratégie dévastatrice sur un plan démocratique…
L’ÉRADICATION PROGRESSIVE DE L’EUROPE
Caractéristique des partis populistes de gauche (La France Insoumise, Les écologistes), le rejet de l’Europe prend des formes multiples au sein de France Télévisions. Il est tout d’abord manifeste dans les émissions d’investigation telles qu’Envoyé spécial (France 2). L’Europe politique y est presque toujours fustigée, montrée sous un angle négatif, bureaucratique. De la gestion de la PAC au « libéralisme » supposé de la commission, nous n’avons pas trouvé un seul sujet valorisant sur l’Europe au cours des 3 dernières années.
Autre levier utilisé pour éloigner au maximum les Français de l’Union européenne, invisibiliser les programmes qui lui sont dédiés (Nous les européens et Avenue de l’Europe). De fait, ces 2 magazines obligatoires – qui figurent dans le cahier des charges de France Télévisions – se trouvent relégués en 3ème partie de soirée, aux alentours de minuit, horaire où les audiences sont les plus basses.
Enfin, la logique éditoriale initiée par le licenciement de David Pujadas (par la présidente de France Télévisions en 2017) s’est accentuée jusqu’à faire quasiment disparaitre l’actualité européenne des différents JT de France 2 (elle est inexistante dans les JT de 13 heures). Jamais, dans l’histoire de l’audiovisuel public, l’Europe n’aura été si peu mise en avant dans ses journaux télévisés. On a pu vérifier les conséquences de cet état de fait lors des dernières élections européennes où les connaissances des Français – dans ce domaine – sont les plus faibles de tout le continent (et de loin).
DES FICTIONS MILITANTES
Chacun peut observer la grande faiblesse des programmes diffusés par France Télévisions en « prime time ». Séries criminelles ou policières insipides, films souvent faibles et sans grand intérêt, fictions mal écrites voire grotesques… La comparaison avec Arte, qui dispose pourtant de budgets bien inférieurs, est édifiante et souligne le gouffre éditorial qui sépare les 2 groupes publics.
En parallèle de ce gâchis monumental, difficile de ne pas constater le grand nombre de fictions à vocation militante proposées en première partie de soirée. La plus célèbre d’entre elles, Capitaine Marleau (France 2), regorge de clins d’oeil adressés aux électeurs du NFP-LFI : valorisation des luttes sociales et de l’insurrection, slogans déclamés contre le capitalisme et l’État, rejet des élites et du système, tout le logiciel des gauches radicales s’y trouve déployé.
On retrouve également ces références militantes dans de nombreuses séries produites par France Télévisions dont La peste (France 2), dystopie se situant dans quelques années en France où l’État manipule la population, la police violente les citoyens, le préfet ressemble à un nazi…etc.
DES ÉMISSIONS QUI REJETTENT L’ÉTAT, L’AUTORITÉ
Sur France 2, l’émission « Quelle époque ! » produite et animée par Léa Salamé renvoie une image globalement sombre de l’actualité politique mais aussi et avant tout de l’action de l’État. Encouragée par l’animatrice, les débats entre éditorialistes virent souvent au cirque populiste où le jeu consiste à railler, fustiger voire fusiller les gouvernants.
Sur France 5, l’émission quotidienne C ce soir a longtemps renvoyé une image désastreuse de l’État au travers de multiples invités liés aux gauches radicales mais également au logiciel idéologique du trio d’animateurs, tous liés à une gauche bobo-Libé-parisienne qui déteste l’État français en général et l’autorité en particulier.
On retrouve cette même haine de l’État – en version extrême gauche – dans le programme quotidien VU (France 5). Là, il s’agit plutôt d’inciter à la violence et à la rébellion contre le système libéral en ne montrant que les pires injustices et en passant sous silence les actions bienveillantes, les évolutions positives, les projets aboutis. Un manifeste hyper-violent voulu et maintenu à l’antenne par le directeur des programmes de France Télévisions (qui a exigé qu’un best-of de ce programme soit diffusé durant les dernières vacances de Noël sur France 2).
Mais cette détestation de l’État infuse également dans de nombreuses émissions telles que Sur le front (France 5), « En société » (France 5) et parfois même « C dans l’air » (France 5). Ces 3 programmes ont pour trait commun de diffuser des reportages misérabilistes sur une France déshéritée, injuste, oubliée par les autorités sans jamais montrer – ou presque – les aspects positifs d’un État parmi les plus généreux au monde. Bref, de maintenir une narration biaisée qui peut s’apparenter à de la propagande.
© Médias Citoyens
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