Yaël Braun-Pivet au perchoir, après une élection plus stratégique et incertaine que jamais

Alors que le scrutin devait avoir lieu jeudi après-midi au Palais Bourbon et que les tractations avaient été nombreuses dans les différentes formations politiques tout au long de la semaine, le scrutin s’est tenu à l’occasion de la séance publique et à bulletin secret. Pour être élu, il fallait que le candidat réunisse une majorité absolue des voix lors du premier ou du deuxième tour. Si besoin, un troisième tour où la majorité relative est suffisante trancherait.

Avant le scrutin, les députés ont assisté au discours inaugural du doyen de l’Hémicycle, José Gonzalez (RN). À 81 ans, c’est lui qui a présidé cette séance inaugurale, assisté par le « bureau d’âge » qui réunit les six plus jeunes députés.

Voilà les députés élus aux dernières élections législatives réunis pour la première fois ce jeudi, prêts à élire le président de l’Assemblée nationale, un vote à l’issue incertaine dans un hémicycle profondément fragmenté et où pourrait se dessiner une ébauche de coalition gouvernementale.

Au premier tour, et alors que 574 députés ont voté, aucun candidat n’a remporté la majorité absolue, fixée à 285 voix.

André Chassaigne (NFP) ayant 200 voix, Sébastien Chenu (RN) 142, Yaël Braun-Pivet (Ensemble) : 124, et Charles de Courson (Liot) : 18, les députés vont devoir procéder au deuxième tour.

Au second tour, Yaël Braun-Pivet, arrivée troisième du premier tour, est en tête, Chassaigne (PCF) passe deuxième, De Courson se retire.

Alors qu’elle était dans la bataille du Perchoir, la présidente sortante de l’Assemblée nationale Yaël Braun-Pivet (Ensemble) arrive en tête du second avec 210 voix. Son concurrent de gauche André Chassaigne (PCF) obtient 202 bulletins, le candidat du Rassemblement national Sébastien Chenu ferme le podium avec 143 voix.

Aucun candidat n’ayant obtenu la majorité absolue, un troisième tour s’est tenu, et Charles de Courson s’étant retiré, la bataille s’est jouée entre les trois premiers.

À noter:  les modalités d’élection de cette dernière étape: pour décrocher le Perchoir, une majorité relative, et non plus absolue, suffit. En cas d’égalité entre deux candidats, le plus âgé l’emporte.

Au terme d’une journée pleine de suspense, Yaël Braun-Pivet est réélue présidente de l’Assemblée nationale avec 220 voix, contre 207 pour son concurrent communiste André Chassaigne.

La députée a partagé à la tribune de l’Assemblée nationale son « immense émotion »: « Ces dernières semaines ont été extrêmement tendues. On a pu voir un pays inquiet, fracturé. Nous avons aujourd’hui une immense responsabilité devant la mobilisation des Français. […] Les hommes et les femmes politiques peuvent avoir un impact direct sur les vies des Français. Nos actions peuvent changer leur vie. […] Les messages envoyés lors des législatives appellent de nouvelles solutions et de nouvelles méthodes. Nous devons nous entendre, coopérer, rechercher des compromis, nous devons être capables de dialoguer et d’avancer, alors que la Chambre basse est fracturée en trois blocs. Cette élection m’oblige plus que jamais. Je mettrai tout mon acharnement, tout mon travail, à œuvrer pour vous, pour les Français », a-t-elle déclaré.

« On continue avec les mêmes ! Quel mépris pour les électeurs ! », a réagi Éric Ciotti, alors que le député Insoumis Antoine Léaument tweetait sur X: « Encore une fois, les magouilles et les combines l’ont emporté », que Louis Boyard s’offusquait devant cette « République des pourris » qui s’était « alliée contre le NFP », qu’André Chassaigne, battu de 13 voix par Yaël Braun-Pivet, montrait du doigt ce « vote volé par « une alliance contre nature entre la macronie et la droite », que Mélenchon évoquait « le nouveau coup de force d’une clique prête à tout pour garder tous les pouvoirs » et exigeait à nouveau que « le Président nomme un Premier ministre du Nouveau Front Populaire » et que Marine Le Pen dénonçait « les combines entre l’extrême gauche, les macronistes et les LR, qui avaient formé il y a trois semaines des alliances contre nature pour faire perdurer ceux qui avaient échoué ».

TJ

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7 Comments

  1. Bien que je n’aime pas du tous les macronistes. Je préfère que ce soit Yaël Braun-Pivet qui soit Présidente de l’Assemblée Nationale plutôt qu’André Chassaigne. Tout sauf la gauche et les factieux de LFI qui ne doivent avoir aucun poste. Ces gens sont des vrais dangers pour notre pays. Evidemment la droite a contribué à l’élection de la candidate macroniste. Mais on a évité le pire avec un communiste au perchoir.

    • Je partage tout à fait votre point de vue, Nathalie. Nous l’avons échappé belle en effet et évité le pire : la catastrophe de voir un communiste au perchoir !
      Bien qu’elle soit du clan Macron, Yaël Braun-Pivet m’est, à titre personnel, plutôt sympathique. C’est loin d’être le cas, bien sûr, pour tous les membres de cette A.N. dont certains ne sont vraiment pas à leur place.

      • @Carole, Yaël Braun-Pivet a été à l’initiative de la marche contre l’antisémitisme, c’est très important que des politiques se mobilisent contre ce fléau, et cela compte beaucoup pour moi. Et puis elle avait sanctionné Sébastien Delogu pour avoir brandi un drapeau palestinien, je crois qu’il avait été privé d’une partie de ses indemnités parlementaires.Comme vous, beaucoup de députés me déplaisent surtout ceux de La france Insoumise. Espérons qu’ils retourneront dans les poubelles de l’histoire. Bonne journée à vous. Amicalement.

  2. Extraordinaire d’entendre les membres du PPF (c’est exprès) protester contre  » ce vote volé par une alliance contre nature entre la macronie et la droite » et se révolter devant  » les magouilles et les combines qui l’ont emporté ”.
    Le PPF qui a osé magouiller avec la macronie et s’estime vainqueur d’un semblant d’élection qu’elle a volée au peuple français.
    On croit rêver, mais non : c’est un cauchemar car c’est la triste réalité de la politique française.

  3. Les français commencent a remarquer que le regime sous lequel ils vivent est le  » canada dry » de la democratie ! Mais pour la grande majoritė du peuple , en ce 19 juillet , le sujet numero 1 reste la meteo , le numero 2 etant le prix du cornet de frites sur les plages …..

  4. Les gens de gauche prétendent que l’élection de la nouvelle présidente de l’Assemblée nationale aurait été volée. Il y a eu vote et victoire.Vote, pas vol.
    Grâce à l’aide de parlementaires LR.
    Cela aurait dû être fait depuis longtemps. C’est l’avis de Jean-François Copé, Franck
    Louvrier et…Nicolas Sarkozy.
    Cela, espérons-le, annonce un gouvernement dirigé par un LR et comprenant beaucoupo de LR;

    • @Patrice Charoulet, oui ce serait une bonne solution des députés LR avec des valeurs de droite. Un état fort qui défend les citoyens et qui leur assure la première des libertés à savoir la sécurité, la promotion du mérite, la rigueur, le goût du travail, permettre à l’éducation nationale d’appliquer les fondamentaux. Aussi la fierté de son pays, on peut toujours espérer.

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