Au moment où Israël vient de désigner l’institution organisation terroriste, comment en arrive-t-on à ce divorce.
Prologue
Créée en 1949 à titre provisoire (Résolution du 8 décembre 1949), l’organisation a survécu à de nombreuses crises. Présente sur plusieurs continents, elle est en charge de plusieurs millions de personnes déplacées,
À Gaza il y a 8 camps pour 1.471.000 réfugiés et 13.000 employés à 99 % Palestiniens. En Cisjordanie, on compte 19 camps officiels et 4 autres, non officiels, qui sont sous sa responsabilité. En 1948, 750.000 réfugiés furent recensés. Quatre générations plus tard, ils sont devenus près de 6 millions, sans que la communauté internationale cherche réellement à résoudre cette situation depuis la création de l’État d’Israël, après quatre guerres (1948, 1956, 1967, 1973) et maintenant la cinquième contre le Hamas depuis 9 mois. Le financement, de l’ordre de 1,5 milliard de dollars est assuré par divers donateurs dont les États-Unis pour un tiers.
Le conflit en cours à Gaza a mis en lumière de nombreux problèmes, passés longtemps sous silence ou étouffés par convenance, pour ne pas contrarier la politique menée par certains pays donateurs, notamment l’Union Européenne, la France, la Suède, la Norvège, lesquels ont continué, jusqu’à il y a peu, à financer parallèlement diverses ONG ou associations caritatives, en réalité des faux-nez des organisations terroristes au pouvoir à Gaza.
Les faits
Le Hamas est devenu, de fait, le seul interlocuteur de l’UNWRA, qu’il contrôle directement et indirectement. La proximité naturelle qui prévalait à l’origine est devenue au fil des années une promiscuité avec tous ses effets nocifs. Le pogrom du 7 octobre et les révélations documentées d’Israël ont mis en lumière un grand nombre de dysfonctionnements, ainsi que des complicités avérées grâce aux nombreux infiltrés du Hamas parmi les 13.000 Palestiniens employés par l’institution. Ils seraient près de 500 à avoir participé aux massacres du 7 octobre. On est passé de la tolérance à la complaisance. On a refusé de tenir compte de la liste des organisations terroristes fournie par les États-Unis, son premier donateur. Après le 7 octobre, très publiquement, un haut responsable ne déclarait-il pas « le Hamas n’est pas une organisation terroriste. Pour nous, c’est une organisation politique », malgré les preuves fournies par Israël démontrant la participation directe d’un grand nombre de leurs salariés ou indirecte, les responsables ont feint de s’y intéresser, pour finalement ne rien faire. Dans cette situation, certains pays ont d’abord suspendu leur contribution, pour la reprendre devant les risques imminents d’effondrement pendant le conflit. Mais la question du contrôle de ces contributions, celle des conditions d’emploi des salariés de l’UNWRA et des conditions de son fonctionnement est sur la sellette. Indifféremment, habitants et salariés bénéficient des prestations prévues pour les réfugiés. Ce qui intervient sous le contrôle du Hamas, par l’intermédiaire de ses membres infiltrés qui gèrent l’aide internationale. Les images fréquentes, où l’on voit le Hamas chasser les Gazaouis par la force pour les empêcher d’accéder à l’aide, le confirment. Le statu quo anterieur n’est plus acceptable.
Tous réfugiés
Contrairement à la convention des réfugiés de l’ONU qui fait référence, elle ne s’applique pas pour le « statut de réfugié palestinien » qui s’obtient par filiation patrilinéaire (filiation d’un type d’organisation sociale fondée sur l’ascendance paternelle) à tous les déplacés de la guerre de 47- 49, quelle que soit leur nationalité depuis. Ce qui a entraîné une inflation importante de leur nombre réel et une augmentation budgétaire considérable. L’ organisation terroriste peut ainsi bénéficier de contributions de l’ONU qui s’ajoutent aux autres sources de financement. Les donateurs doivent exiger l’abrogation de ce soi-disant statut fabriqué sur mesure pour servir les intérêts d’organisations terroristes qui détournent à leur seul profit tous les avantages et leur permet de les distiller au compte-gouttes d’une main de fer à la population qui n’a pas d’autre option. Car les organisations terroristes ont parfaitement verrouillé le contrôle des opérations. On voit bien avec quelle insistance, dans les négociations actuelles, les terroristes veulent récupérer le point de passage de Rafah, frontalier avec l’Égypte, et le fameux Couloir de Philadelphie.
Même si cela paraît une tâche impossible, le personnel en charge ne devrait plus être palestinien, car il est sous le joug du Hamas qui par la corruption, la force et la menace, maintient un contrôle total sur toutes les prestations. Il existe suffisamment de pays de langue Arabe susceptibles de fournir du personnel pour assurer toutes les tâches sur le terrain. On n’a pas oublié la déclaration d’un dirigeant du Hamas qui confirmait que les tunnels et les produits alimentaires qui y étaient stockés sont pour l’organisation (pas pour les Gazaouis). La distribution de l’aide est totalement subordonnée à la volonté des terroristes, en fonction de la docilité des habitants. Au final, les plus nécessiteux reçoivent beaucoup moins que ce qui leur est originellement destiné, allégeance au Hamas oblige.
L’UNWRA fait de la politique
Contrairement à son statut, son personnel, les hauts dirigeants et les cadres de l’organisation se répandent régulièrement en déclarations et affirmations catégoriques anti-israéliennes. La plupart du temps, il s’agit d’emboiter le pas, -parfois même de les précéder-, aux affirmations des terroristes. Que n’a-t-on entendu depuis des mois le mot de génocide et celui de famine, martelés par les hauts responsables de l’UNWRA. Pendant ce temps, au Soudan, en Afrique, en Syrie, en Iran, ailleurs sur la planète, des hommes, des femmes, des enfants meurent dans un grand silence. Les dirigeants des pays donateurs, essentiellement occidentaux, doivent exiger la plus stricte neutralité. Les hauts dirigeants ne sont pas à leur poste pour faire de la politique, mais uniquement de l’humanitaire.
La vocation éducative à géométrie variable
Il faut en finir avec les livres d’histoire et autres ouvrages, devenus vecteurs de l’antisémitisme. En juillet 2021, lors de la reprise du financement par les États-Unis, il était expressément inclus comme condition que tous les outils pédagogiques mis à la disposition des enseignants seraient expurgés de toutes les références à l’antisémitisme. Cette condition n’a pas été respectée. Les donateurs doivent, sans délai, demander le retrait de tous les documents et ouvrages contenant des phrases ou textes antisémites. À défaut, suspendre leur financement jusqu’à ce que la remise à plat intervienne effectivement.
Depuis plusieurs décennies, l’UNWRA est devenue une sorte d’état dans l’état. Son « fonds de commerce », sa « raison d’être » se confond avec les objectifs et les moyens des organisations qui appliquent une loi d’airain qui est devenue leur bible. Les installations servent aux terroristes à organiser et implanter leurs moyens militaires utilisés contre Israël, partout où se trouvent des habitants, des écoliers, des hôpitaux. À chaque découverte, filmée, photographiée, documentée, l’UNWRA s’étonne, proteste, prétend que ce n’est pas la réalité. Quand des écoles, des mosquées, des appartements réputés civils, servent de caches d’armes, de base de lance-roquettes, les dirigeants feignent de l’apprendre. Ce n’est pas l’exception, mais d’évidence la stratégie des organisations terroristes : utiliser la population comme bouclier humain, quel que soit le nombre de victimes. Contrairement aux dires des beaux esprits, il n’y a pas de guerre propre et au-delà, le concept de résistance en lieu et place de terrorisme (ce qu’il est) mérite qu’on y regarde de plus près.
Remplacer l’UNWRA défaillant
Alors que le Parlement israélien vote des lois désignant l’UNWRA organisation terroriste, la question de son remplacement se pose d’autant plus brutalement. Le premier effet sera de l’exclure de Jérusalem-Est. Diverses organisations spécialisées peuvent la remplacer. On a bien vu qu’une organisation américaine, World central Kitchen, a pu fournir des centaines de milliers de repas et d’autres biens. Il existe des ONG spécialisées et non politisées susceptibles d’assumer ces rôles. Il existe le World Food program, l’Unesco pour l’éducation, pour la santé, de même le World Health program. Au stade où en est l’UNWRA, elle doit être remplacée. Son système originellement provisoire, 75 ans plus tard, est devenu l’auxiliaire d’organisations terroristes.
© Francis Moritz
Francis Moritz a longtemps écrit sous le pseudonyme « Bazak », en raison d’activités qui nécessitaient une grande discrétion. Ancien cadre supérieur et directeur de sociétés au sein de grands groupes français et étrangers, Francis Moritz a eu plusieurs vies professionnelles depuis l’âge de 17 ans, qui l’ont amené à parcourir et connaître en profondeur de nombreux pays, avec à la clef la pratique de plusieurs langues, au contact des populations d’Europe de l’Est, d’Allemagne, d’Italie, d’Afrique et d’Asie. Il en a tiré des enseignements précieux qui lui donnent une certaine légitimité et une connaissance politique fine. Fils d’immigrés juifs, il a su très tôt le sens à donner aux expressions exil, adaptation et intégration. © Temps & Contretemps
Un grand texte, qui devrait être très largement diffusé. Le terme « réfugié de père en fils » pose tout de même un certain nombre de questions. On peut se réjouir, certes que des familles aient pu nourrir et éduquer leurs enfants, mais aussi appréhender la réalité, ce qui est une chose indispensable. Les économistes évaluent le PIB, produit intérieur brut par habitant. Eh bien, sachons-le tous, que la « Subvention intérieure brute par réfugié palestinien » constitue un absolu record mondial, que pourraient aujourd’hui légitimement envier tous les laissés-pour-compte des 20ème et 21ème siècles. Remarquons également que certains « grands frères » arabes n’ont jamais été les plus généreux. L’Arabie saoudite, le Qatar, les Emirats ne font pas vraiment partie du Tiers-Monde. On pourrait peut-être leur demander une contribution normale, avec un contrôle réel de l’utilisation des fonds. Quand les Palestiniens ont été « accueillis » – mieux qu’ailleurs – au Liban, ils sont arrivés avec armes et bagages, et surtout avec armes, ce qui a fini par provoquer la guerre civile et la ruine de ce malheureux pays. Gaza avait la possibilité – financée ! – d’avoir un port et un aéroport. Mais entre les tours et les tunnels, ce sont ces derniers qui ont été choisis, pour abriter des armes. Quand on a de mauvais dirigeants qui suivent une mauvaise politique, comment s’étonner que les choses finissent mal ?…