Le ministère de l’intérieur iranien a acté la victoire du député Masoud Pezeshkian, candidat réformateur à l’élection présidentielle en Iran, sur l’ultraconservateur Saïd Jalili, avec plus de 16 millions de votes contre plus de 13 millions à son adversaire, le tout sur un total de 30 millions de bulletins déjà dépouillés et avec une participation à 49,8 %.
Le nouveau président, médecin de 69 ans, ancien ministre de la santé sous Mohammad Khatam, a promis d’apaiser la relation de son pays avec l’Occident et de sortir l’Iran de l’isolement.
M. Pezeshkian a assuré sur X qu’il « tend[ait] la main » à tous les Iraniens, dans sa première déclaration après l’annonce de sa victoire: « Le chemin devant nous est difficile. Il ne sera facile qu’avec votre collaboration, empathie et confiance. Je tends la main de l’amitié à tout le monde. Nous sommes tous des habitants de ce pays, nous devrions utiliser tout le monde pour le progrès du pays ».
Ce scrutin a été suivi avec attention à l’étranger, l’Iran étant au cœur de plusieurs crises géopolitiques, de la guerre à Gaza au dossier nucléaire, et s’opposant aux pays occidentaux, notamment aux Etats-Unis.
Dans un message de félicitations adressé à M. Pezeshkian, le président russe Vladimir Poutine a dit espérer que cette élection contribuerait « à un renforcement ultérieur d’une coopération bilatérale constructive tous azimuts pour le bien de nos peuples amicaux ».
Mécontentement populaire
Organisée à la hâte après le décès du président ultraconservateur, Ebrahim Raïssi, la présidentielle se tenait dans un contexte de mécontentement populaire du fait, entre autres, de l’état de l’économie frappée par des sanctions internationales.
Après un premier tour marqué par une forte abstention − plus de 60 %, son niveau le plus haut en quarante-cinq ans de République islamique −, quelque 61 millions d’Iraniens étaient appelés aux urnes vendredi dans les 58 638 bureaux de vote du pays. Arrivé en tête au premier tour avec 42,4 % des voix, M. Pezeshkian a plaidé pour un Iran plus ouvert à l’Occident, alors que M. Jalili, qui a obtenu 38,6 % des votes, est connu pour ses positions inflexibles face aux puissances occidentales.
Si M. Pezeshkian avait reçu le soutien de deux anciens présidents, le réformiste Mohammad Khatami et le modéré Hassan Rohani, son rival avait notamment l’appui de Mohammad Bagher Ghalibaf, le président conservateur du Parlement, sorti troisième avec 13,8 % des voix du premier tour.
Pour rappel: Des figures de l’opposition en Iran et au sein de la diaspora avaient appelé au boycott du scrutin, jugeant que les camps conservateur et réformateur représentaient deux faces de la même médaille.
Toujours pour rappel: le candidat réformiste affirme sa loyauté à la République islamique.
L’élection devrait avoir des répercussions limitées, le président n’ayant que des pouvoirs restreints : il est chargé d’appliquer, à la tête du gouvernement, les grandes lignes politiques fixées par le guide suprême, l’ayatollah Ali Khamenei, qui est le chef de l’Etat.
TJ avec AFP
Le soi disant « réformateur »
Cela fait penser aux « élections » dans l’UE.