Il est clair que le RN n’aura pas la majorité absolue et ne pourra pas gouverner ; j’ai souvent dit que le Front national ne sera jamais au pouvoir, que ce serait une chute culturelle. Le RN c’est différent, mais l’histoire juge que le compte n’y est pas. Donc : « Barrage au RN ! » alors qu’il est déjà barré, c’est une certaine mise en scène pour ne pas faire barrage à pire, au pseudo Front populaire chapeauté par LFI, le plus actif et le plus motivé. Partout où il passerait, ce sont les Frères musulmans qui dirigeraient ; et bien sûr pas au nom de l’islam : ils connaissent la taquia, l’art du faire croire recommandé par le Coran : faire croire à l’autre qu’on est amis, le temps d’être plus fort que lui et de de faire passer ce qu’on veut, en douceur si possible ; la France doit s’islamiser gentiment. Et à l’international, elle mettrait un Gaza bis dans les pattes des Israéliens pour les mener vers la paix, au nom de l’humanisme et de la justice pour ces pauvres Gazaouis dont le chef Sinwar (si noir) a tout récemment déclaré : les morts de Gaza sont nécessaires ; rappelant ainsi qu’il faut du sacrifice humain pour le Moloch totalitaire.
Le pseudo Front populaire, fibré par LFI, c’est carte blanche aux islamistes qui transmettent en toute ferveur la haine coranique de l’autre. On réserve par réflexe la « haine de l’autre » au RN, au point de ne pas voir ou de cacher qu’elle est plus forte dans LFI, plus structurale : c’est la haine coranique envers les « gens du Livre » (juifs et chrétiens), qui les traite de pervers, de singes et de porcs, avec bien sûr des mises à jour : blancs, colonialistes, racistes, homophobes (des islamistes nous accusant d’homophobie !) Les gens ne le savent pas, l’ignorance et le déni les protègent de cette réalité. Mais celle-ci avance bien et le déni devient mensonge pur et simple : un jour, le producteur des émissions islamiques du dimanche a énoncé dans un colloque où nous étions que « les violences faites au nom de l’islam n’avaient rien à voir avec l’islam », et de citer une sourate : Ne tuez pas l’homme que Allah a sacré ; j’ai ouvert le Coran que j’avais apporté et j’ai lu la suite : Ne tuez pas l’homme que Dieu a sacré sauf pour une cause juste ; de quoi autoriser tous les djihads, petits ou grands. Les fichés S de LFI ou leurs amis nous fourniront des activistes en tous genres, et pas méchants, seulement fervents : les frères Kouachi et autres Coulibaly n’étaient pas des méchants, mais des exécutants naïfs de la parole sacrée. C’est donc en toute piété que l’on pourra traquer les juifs pour « génocide » ; le keffieh de Rima Hassan à côté de Mélenchon n’était pas là pour rien. Et il y aura bien sûr des colloques interreligieux où l’on pourra se frotter fraternellement car on est frères, que diable, puisqu’on a le même père.
On peut comprendre que des gens ne votent pas RN, le conditionnement par la peur laisse des traces : le RN c’est les fours crématoires, à cause de la blague « Durafour » par Le Pen ; elle dure encore, mais oui, la France est tellement judéophile que ça l’a révulsée pour des décennies. Plus sérieusement, la France est un pays hospitalier, elle accueille avec raison toutes sortes de communautés, mais pas toutes se transmettent depuis des siècles la haine des juifs, des chrétiens et de l’Occident. Or ce constat n’entre pas dans l’esprit du démocrate moyen qui, croyant dépasser les croyances religieuses, n’imagine pas qu’elles puissent encore motiver. Alors, si on lui dit que LFI c’est pire que le RN, il lui faut pour comprendre une réflexion qui peut gêner son réflexe, et un peu de savoir, mais ça fait encore du travail. Mieux vaut la peur, elle évite de réfléchir et elle empêche de voir, en l’occurrence, qu’en cas de duel entre les deux, il s’agit non pas de faire barrage au RN, car le RN ne passera pas, ni d’empêcher que les pires ne passent, ils ne passeront pas non plus, mais de les affaiblir autant qu’il est possible.
PS Si tout le monde adoptait ce propos, cela le rendrait faux ; mais il n’est pas fait pour tout le monde.
Daniel Sibony*
Écrivain, Psychanalyste, dernier ouvrage paru : Shakespeare, questions d’amour et de pouvoir. *Dernier ouvrage paru : L’entre-deux sexuel, chez Odile Jacob. 2024.
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