Le groupe terroriste a publié une vidéo de 10 minutes avec des plans de la baie de Haïfa et d’installations militaires sensibles, alors que l’envoyé américain appelle à la désescalade à Beyrouth
Le groupe terroriste du Hezbollah a publié mardi des images qu’il a présentées comme prises par l’un de ses drones de reconnaissance dans le nord d’Israël – à commencer par le port de Haïfa – alors qu’Israël disait avoir abattu plusieurs drones au-dessus de la Galilée occidentale.
On ignore à quel moment la dizaine de minutes d’images publiées par le Hezbollah a été tournée, et l’armée israélienne n’a pas encore fait de commentaire sur la question.
En novembre dernier, le chef du Hezbollah, Hassan Nasrallah, affirmait que le groupe terroriste avait envoyé des drones de surveillance au-dessus de Haïfa. Ces derniers mois, le groupe a lancé un nombre croissant de drones sur le nord d’Israël, certains d’entre eux chargés d’explosifs.
Ces images du littoral de Haïfa, situé à 27 kilomètres de la frontière libanaise, semblent inclure une partie d’une base de la Marine israélienne, ainsi que plusieurs navires de guerre et infrastructures appartenant à l’unité sous-marine Shayetet 7.
En plus du port de Haïfa, la vidéo contient des images de ce que le Hezbollah a présenté comme des installations militaires stratégiques dans le nord d’Israël – comme les systèmes de défense aérienne Dôme de fer et Fronde de David – ainsi que des images du quartier résidentiel de Kiryat Yam, situé non loin.
Le Hezbollah a affirmé que le drone était rentré au Liban sans être ennuyé.
Peu de temps après la publication de ces images, l’armée israélienne a déclaré avoir abattu trois drones au-dessus de la Galilée occidentale.
Les « cibles aériennes suspectes » ont été abattues par des missiles intercepteurs une fois entrées dans l’espace aérien israélien, a expliqué l’armée, ajoutant que les sirènes avaient retenti pour prévenir la population du risque de chute d’éclats d’obus suite aux interceptions.
La semaine passée, le Hezbollah a revendiqué plus de 2 100 opérations militaires contre Israël depuis le 8 octobre dernier, en guise de soutien aux Palestiniens et au Hamas en guerre contre Israël dans la bande de Gaza.
Jusqu’à présent, ces affrontements quasi-quotidiens à la frontière ont entraîné la mort de 10 civils et 15 soldats et réservistes côté israélien. De l’autre côté de la frontière, le Hezbollah estime à 343 le nombre de ses membres tués par Israël, principalement au Liban mais aussi en Syrie. Au Liban, le bilan est de 63 membres d’autres organisations terroristes, un soldat libanais et des dizaines de civils tués.
Les États-Unis et la France tentent d’empêcher la guerre d’éclater entre Israël et le Hezbollah. Pour autant, Israël a fait savoir qu’il n’hésiterait pas à prendre des mesures militaires en cas d’échec diplomatique.
« Diplomatiquement ou militairement, d’une manière ou d’une autre, nous ferons en sorte que les Israéliens chassés de chez eux puissent regagner leur foyer dans le nord d’Israël. Ce n’est pas négociable. Il n’y aura pas de nouveau 7 octobre ailleurs en Israël, sur aucune des frontières d’Israël », a déclaré mardi le porte-parole du gouvernement israélien, David Mencer.
Il a ajouté qu’Israël « faisait en sorte que le Hezbollah ne puisse ni se renforcer sur le plan militaire ni stocker des armes qui pourraient être utilisées pour des actions terroristes contre les Israéliens ».
C’est précisément dans le cadre de l’initiative américaine pour empêcher une nouvelle escalade des tensions entre Israël et le Hezbollah que l’envoyé américain Amos Hochstein s’est rendu à Beyrouth, mardi, après avoir passé la journée en Israël la veille, pour rencontrer des responsables libanais, dont le président du parlement Nabih Berri, allié du Hezbollah.
La conversation avec Berri a été « très bonne », a dit Hochstein, et a permis d’évoquer « la proposition d’accord sur Gaza, qui est aussi une occasion de mettre fin au conflit de l’autre côté de la Ligne bleue », la ligne de démarcation entre Israël et le Liban.
Le besoin de désescalade est « urgent », a déclaré Hochstein aux journalistes depuis Beyrouth, soulignant que les tirs transfrontaliers « duraient depuis longtemps déjà. […] Il est dans l’intérêt de tous de régler la question rapidement et diplomatiquement – c’est possible et urgent », a-t-il martelé.
© Emanuel Fabian pour TOI
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