Le 9 au soir, en prenant la décision de dissolution de l’Assemblée Nationale, le Président de la République a pris une décision lourde de conséquences.
Certes la dissolution est du seul ressort du président de la République d’après la Constitution.
Il faut cependant savoir que l’usage de ce droit est strictement réglementé et qu’en dissolvant le président perd ce droit pendant un an.
L’Assemblée Nationale issue des urnes le 7 juillet prochain sera donc assurée de vivre au moins un an quoi qu’il advienne.
Ces élections convoquées dans l’urgence avec une campagne électorale réduite à sa plus simple expression se déroule au pire moment et dans les pires conditions pour le camp du président de la République.
La liste qu’il soutenait et qui représentait tout son camp ( Renaissance, UDI, Horizons,Modem, etc ) a obtenu moins de 15 % des suffrages.
Ce qui constituait auparavant le bloc central, un bloc d’équilibre disposant d’une majorité relative à l’assemblée nationale se retrouve aujourd’hui à son étiage le plus bas, sans alliance possible, condamné à des pertes importantes parmi les députés sortants.
Les premiers sondages donnent en effet une sorte de confirmation du vote des européennes.
Il est rare que les électeurs se déjugent en moins d’un mois.
D’autre part le système majoritaire à deux tours qui est celui des législatives est dévastateur pour les partis minoritaires sans alliance.
Il faut ici user de la métaphore du saucisson qui se fait débiter par les deux bouts.
Une partie des députés sortants Renaissance sera immanquablement dévoré par le bloc de gauche et une autre partie à l’autre bout du saucisson par le bloc de droite.
Si aucun des deux blocs n’obtient une majorité absolue, ce qui demeure à cette heure une hypothèse plausible aucun des groupes ne sera d’accord de trouver des compromis avec un autre bloc aussi antagoniste.
Dès lors, tous les gouvernements qu’essaierait de mettre en place le président de la République seraient immanquablement battus lors de leur premier passage devant l’assemblée nationale.
Vous avez aimé la 5ème République pour sa stabilité gouvernementale ?
Bienvenue dans la IV ème République avec son instabilité pathologique.
On peut aussi imaginer qu’un des deux blocs décroche une majorité absolue grâce à des reports ou des alliances qui fonctionneraient mieux que pour l’autre bloc.
Dans ce cas également notre pays sera difficilement gérable tant les programmes développés par les deux blocs sont aux antipodes de ce que veut le président de la République qui aura encore son mot à dire, bref une cohabitation archi musclée et problématique.
La boite de pandore c’est une boite mythique qui laisse sortir des surprises très désagréables quand un imprudent l’ouvre.
Cette boite contenait dans la mythologie grecque tous les maux de l’humanité.
C’est peut-être un excès de pessimisme mais on pense ici que la boite de pandore a été ouverte de façon bien aventureuse le 9 juin au soir.
C’est au peuple français à qui la parole vient d’être redonnée de trouver les voies et moyens pour sortir de ce chaos annoncé.
Raphaël NISAND
Chroniqueur sur Radio Judaïca
En ouvrant sa « boîte », Pandore a libéré toutes les misères du monde, et en voulant la refermer, elle a emprisonné, hélas !… l’espérance ! Nous voilà prévenus pour le 7 juillet !