Madame la Rectrice,
La pensée n’a ni dieu ni maître.
La pensée doit être libre de toute contrainte quelle qu’elle soit.
C’est bien là le fondement de notre Université ?
Or, un groupe d’étudiants qui se proclament pro-palestiniens occupent un bâtiment de notre Université pour imposer leurs exigences de couper toute relation entre notre institution et les universités israéliennes.
Ces étudiants interdisent violemment toute tentative de dialoguer calmement avec eux.
Ils créent un sentiment d’insécurité, voir de terreur, chez de nombreux étudiants juifs et non-juifs en leur interdisant l’accès à des débats et en leur interdisant toute prise de parole.
C’est exactement l’attitude opposée à celle prônée par notre Université!
Ces étudiants qui se disent pro-palestiniens, d’une part, exigent la suppression des liens avec les universités israéliennes et interdisent la venue à l’université d’un des intellectuels de gauche israéliens les plus connus comme Eli Barnavi.
Et d’autre part, ils n’exigent aucune suppression des relations que notre Université a avec les universités chinoises dont le pays perpètre deux génocides avérés sur son propre territoire, celui des Ouighours et celui des Tibétains.
Ils n’exigent aucune suppression des relations avec les universités d’Azerbaïdjan, ce pays qui vient d’effectuer le pire nettoyage ethnique du 21ème siècle, celui des Arméniens du Haut-Karabakh.
Ils n’exigent aucune suppression des relations universitaires avec la Turquie qui depuis plusieurs décennies terrorise et massacre les Kurdes de son propre territoire.
Ils n’exigent aucune suppression des relations universitaires avec l’Iran qui massacre également les Kurdes et oppriment les femmes pour les maintenir dans la subordination aux hommes exigée par la chariah.
Ils n’exigent pas la suppression des relations universitaires avec le Soudan qui perpètre un génocide épouvantable contre les populations africaines noires du Darfour.
Arrêtons ici cette liste qui, sinon, prendrait plusieurs pages.
Certains slogans lancés par ces activistes pro-palestiniens comme celui de « De la rivière à la mer » ne laissent aucun doute sur leurs vraies intentions.
Il ne s’agit clairement pas de lutter contre les injustices dans le monde mais de s’attaquer à Israël seul. Il s’agit de dénier le droit d’Israël à exister. ´
Or, ce déni n’est clairement plus du ressort de la lutte contre les injustices mais de celui du racisme et, plus particulièrement, de l’antisémitisme.
Certains de ces jeunes activistes sont certainement sincères dans leurs intentions.
Ils ne sont pas conscients des manipulations dont ils sont victimes.
Cette inconscience résulte de leur profonde ignorance de la nature du conflit qui oppose l’état d’Israël aux Palestiniens.
Pour eux Israël représente un état colonial « blanc » et les Palestiniens les colonisés « non-blancs ».
Or la population d’Israël actuelle est aux 2/3 descendante de Juifs du Moyen-Orient et d’Afrique du Nord expulsés dans les années ’50 par les pays arabes où ils vivaient souvent depuis bien avant l’apparition de l’Islam!
Sans parler des autres Juifs dont descendent aussi les Israéliens actuels qui sont les survivants des massacres nazis en Europe et pour lequel Israël a été le seul refuge possible!
Alors, Israël, état blanc et colonial? Comment une Université comme la nôactivisme
tre peut-elle laisser se développer et faire la loi une pensée aussi absurde et manifestement éloignée de la vérité?
© Léon Brenig, physicien, professeur émérite et professeur invité de l’ULB.
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